Xavier Fonrose, Bernard Royer, Sylvie Quaranta, Anne-Sophie Wozny, Nicolas Picard, Vianney Poinsignon, Fadil Masskouri, Antonin Schmitt, Jean-Christophe Boyer, Franck Broly, Fabienne Thomas, Gérard Milano, Céline Narjoz, Claire Lafay-Chebassier, Joseph Ciccolini, Céline Verstuyft, Angelo Paci, Christine Bobin-Dubigeon, Alexandre Harlé, Marie-Christine Etienne-Grimaldi, Alexandre Evrard, Benjamin Hennart, Laurent Becquemont, Marie-Anne Loriot, Chantal Barin-Le-Guellec, CHU Lille, Institut Pasteur de Lille, Université de Lille, Toxicologie et Génopathies [CHRU Lille], Hôpital Européen Georges Pompidou [APHP] (HEGP), Assistance publique - Hôpitaux de Paris (AP-HP) (AP-HP)-Hôpitaux Universitaires Paris Ouest - Hôpitaux Universitaires Île de France Ouest (HUPO), Assistance publique - Hôpitaux de Paris (AP-HP) (AP-HP), Simulation & Modelling : Adaptive Response for Therapeutics in Cancer (SMARTc unit), Centre de Recherches en Oncologie biologique et Oncopharmacologie (CRO2), Institut National de la Santé et de la Recherche Médicale (INSERM)- Hôpital de la Timone [CHU - APHM] (TIMONE)-Aix Marseille Université (AMU)-Institut National de la Santé et de la Recherche Médicale (INSERM)- Hôpital de la Timone [CHU - APHM] (TIMONE)-Aix Marseille Université (AMU), Institut Claudius Regaud, Interactions hôte-greffon-tumeur, ingénierie cellulaire et génique - UFC (UMR INSERM 1098) (RIGHT), Institut National de la Santé et de la Recherche Médicale (INSERM)-Etablissement français du sang [Bourgogne-Franche-Comté] (EFS [Bourgogne-Franche-Comté])-Université de Franche-Comté (UFC), Université Bourgogne Franche-Comté [COMUE] (UBFC)-Université Bourgogne Franche-Comté [COMUE] (UBFC), Département de pharmacogénomique, Centre de Lutte contre le Cancer Antoine Lacassagne [Nice] (UNICANCER/CAL), UNICANCER-Université Côte d'Azur (UCA)-UNICANCER-Université Côte d'Azur (UCA), Département Micro-Ondes (MO), Université européenne de Bretagne - European University of Brittany (UEB)-Télécom Bretagne-Institut Mines-Télécom [Paris] (IMT), Service de génétique moléculaire, pharmacogénétique et hormonologie, Hôpital Bicêtre-Assistance publique - Hôpitaux de Paris (AP-HP) (AP-HP), Bases moléculaires de la réponse aux xénobiotiques (U775 (IFR95)), Université Paris Descartes - Paris 5 (UPD5)-Institut National de la Santé et de la Recherche Médicale (INSERM)-Centre National de la Recherche Scientifique (CNRS), Centre d'épidémiologie des populations (CEP), Université de Bourgogne (UB)-Centre Régional de Lutte contre le cancer Georges-François Leclerc [Dijon] (UNICANCER/CRLCC-CGFL), UNICANCER-UNICANCER, Institut de Cancérologie de l'Ouest [Angers/Nantes] (UNICANCER/ICO), UNICANCER, Centre de Recherche en Automatique de Nancy (CRAN), Centre National de la Recherche Scientifique (CNRS)-Université de Lorraine (UL), Pharmacologie, Département de biologie et pathologie médicales [Gustave Roussy], Institut Gustave Roussy (IGR)-Institut Gustave Roussy (IGR), Laboratoire de Biochimie [CHRU Nîmes], Centre Hospitalier Universitaire de Nîmes (CHU Nîmes), Institut de Recherche en Cancérologie de Montpellier (IRCM - U1194 Inserm - UM), CRLCC Val d'Aurelle - Paul Lamarque-Institut National de la Santé et de la Recherche Médicale (INSERM)-Université de Montpellier (UM), Laboratoire de Toxicologie, Centre Hospitalier Régional Universitaire [Lille] (CHRU Lille), Ciblage thérapeutique en Oncologie (EA3738), Université Claude Bernard Lyon 1 (UCBL), Université de Lyon-Université de Lyon, UNICANCER-Université Côte d'Azur (UCA), Hôpitaux Universitaires Paris Ouest - Hôpitaux Universitaires Île de France Ouest (HUPO)-Assistance publique - Hôpitaux de Paris (AP-HP) (APHP), Assistance publique - Hôpitaux de Paris (AP-HP) (APHP), Aix Marseille Université (AMU)- Hôpital de la Timone [CHU - APHM] (TIMONE)-Institut National de la Santé et de la Recherche Médicale (INSERM)-Aix Marseille Université (AMU)- Hôpital de la Timone [CHU - APHM] (TIMONE)-Institut National de la Santé et de la Recherche Médicale (INSERM), Individualisation des traitements des cancers ovariens (ITCO), Université Toulouse III - Paul Sabatier (UT3), Université Fédérale Toulouse Midi-Pyrénées-Université Fédérale Toulouse Midi-Pyrénées-Institut Universitaire du Cancer Toulouse - Oncopôle (IUCT), Interactions hôte-greffon-tumeur, ingénierie cellulaire et génique - UFC (UMR INSERM 1098) (HOTE GREFFON), Université de Franche-Comté (UFC)-Etablissement français du sang [Bourgogne-France-Comté] (EFS [Bourgogne-France-Comté])-Institut National de la Santé et de la Recherche Médicale (INSERM), CRLCC Antoine Lacassagne, Institut Mines-Télécom [Paris] (IMT)-Télécom Bretagne-Université européenne de Bretagne - European University of Brittany (UEB), Université Paris-Sud - Paris 11 (UP11)-Assistance publique - Hôpitaux de Paris (AP-HP) (APHP)-Hôpital Bicêtre, Université de Bourgogne (UB)-Centre Régional de Lutte contre le cancer - Centre Georges-François Leclerc (CRLCC - CGFL), Institut de cancérologie de l'Ouest - Nantes (ICO Nantes), CRLCC Paul Papin-CRLCC René Gauducheau, Université de Lorraine (UL)-Centre National de la Recherche Scientifique (CNRS), Centre Hospitalier Régional Universitaire de Nîmes (CHRU Nîmes), Centre Antoine Lacassagne, Institut National de la Santé et de la Recherche Médicale (INSERM)-Etablissement français du sang [Bourgogne-Franche-Comté] (EFS BFC)-Université de Franche-Comté (UFC), and Assistance publique - Hôpitaux de Paris (AP-HP) (AP-HP)-Hôpital Bicêtre
Les fluoropyrimidines restent les molécules anticancéreuses les plus prescrites dans le traitement des tumeurs solides. Elles induisent des toxicités sévères chez 10–40 % des patients et des toxicités létales chez 0,2–0,8 % des patients. Une abondante littérature a établi le lien entre un déficit enzymatique en dihydropyrimidine déshydrogénase (DPD, enzyme qui dégrade le 5-FU) et la survenue d’une toxicité sévère sous fluoropyrimidine. Si les déficits complets en DPD sont rares (0,1–0,5 %), les déficits partiels sont retrouvés chez 3–15 % des patients. La recherche du déficit en DPD peut être réalisée par phénotypage (mesure directe ou indirecte de l’activité enzymatique) ou par génotypage (recherche des principaux polymorphismes fonctionnels du gène DPYD). Actuellement, il n’existe pas d’obligation réglementaire pour le dépistage du déficit en DPD avant l’administration de fluoropyrimidines. Sur la base des niveaux de preuve issus de la littérature, et des pratiques actuelles, le Groupe de Pharmacologie Clinique Oncologique (GPCO)-UNICANCER et le Réseau National de Pharmacogénétique hospitalière (RNPGx) recommandent : (1) de rechercher un déficit en DPD avant la mise en route de tout traitement à base de 5-FU ou capécitabine ; (2) de réaliser ce dépistage par phénotypage en dosant en première intention l’uracile plasmatique (U) (éventuellement complété par le rapport dihydrouracil/U) et en y associant le génotypage des variants *2A, *13, p.D949V et HapB3 ; (3) de réduire si nécessaire la posologie en fonction du statut DPD dès la première cure et d’envisager une augmentation de dose aux cures suivantes en fonction de la tolérance. Actuellement en France, 17 laboratoires hospitaliers réalisent en routine la recherche du déficit en DPD. Fluoropyrimidines (FU) are still the most prescribed anticancer drugs for the treatment of solid cancers. However, fluoropyrimidines cause severe toxicities in 10 to 40% of patients and toxic deaths in 0.2 to 0.8% of patients, resulting in a real public health problem. The main origin of FU-related toxicities is a deficiency of dihydropyrimidine dehydrogenase (DPD), the rate-limiting enzyme of 5-FU catabolism. DPD deficiency may be identified through pharmacogenetics testing including phenotyping (direct or indirect measurement of enzyme activity) or genotyping (detection of inactivating polymorphisms on the DPYD gene). Approximately 3 to 15% of patients exhibit a partial deficiency and 0.1 to 0.5% a complete DPD deficiency. Currently, there is no regulatory obligation for DPD deficiency screening in patients scheduled to receive a fluoropyrimidine-based chemotherapy. Based on the levels of evidence from the literature data and considering current French practices, the Group of Clinical Pharmacology in Oncology (GPCO)-UNICANCER and the French Network of Pharmacogenetics (RNPGx) recommend the following: (1) to screen DPD deficiency before initiating any chemotherapy containing 5-FU or capecitabine; (2) to perform DPD phenotyping by measuring plasma uracil (U) concentrations (possibly associated with dihydrouracil/U ratio), and DPYD genotyping (variants *2A, *13, p.D949V, HapB3); (3) to reduce the initial FU dose (first cycle) according to DPD status, if needed, and further, to consider increasing the dose at subsequent cycles according to treatment tolerance. In France, 17 public laboratories currently undertake routine screening of DPD deficiency. 105;4