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Jean Potocki s’est suicidé le 23 décembre 1815 dans son domaine d’Uładówka en Ukraine. L’année 2015 a donné lieu à plusieurs manifestations commémoratives : à Łańcut, qui fut le château de la famille Potocki jusqu’en 1944, à Paris, à la Bibliothèque polonaise, à Francfort-sur-l’Oder. Ce fut l’occasion de faire le point sur les découvertes les plus récentes concernant l’écrivain et son œuvre, en particulier un magnifique cahier de dessins réalisés sur les routes espagnoles ; ce fut aussi l’occasion, de l’Espagne à la Russie, de voir apparaître de jeunes chercheurs. La plupart des vingt contributions réunies dans cet ouvrage ont été présentées lors des manifestations de l’année 2015 ; elles ont été réparties en quatre chapitres par les éditeurs : L’homme, L’œuvre, Le Manuscrit trouvé à Saragosse, Documents inédits. Depuis 1958, année de l’apparition de Jean Potocki dans la littérature française, les travaux, les éditions se sont succédé. Le bicentenaire permit à la fois un bilan et une projection : si les progrès ont été considérables depuis la découverte de Roger Caillois, ces progrès laissent aussi deviner les lacunes encore nombreuses dans notre connaissance de l’homme et de son œuvre. Assurément, les bibliothèques et les archives européennes recèlent encore des documents que les futurs chercheurs mettront au jour et qui enrichiront, peut-être redessineront l’œuvre et l’approche critique : c’est précisément le travail du temps.

Le très riche fonds des Radoliński de Jarocin, conservé par les Archives Nationales de Poznań (Archiwum Państwowe w Poznaniu), où sont réunis les papiers personnels de Bernard Potocki, fils de Jean, vient de nous livrer un nouveau trésor : il s’agit d’un cahier manuscrit de 29,5 cm sur 23,5 cm qui avait été repéré par Mme Róża Kąsinowska que nous félicitons pour cette belle découverte. Ce cahier se trouve dans le dossier 53 sous la cote 938/3989 ; il est autographe et compte 49 feuillets avec...

Jusqu’en 1788, aucun lien particulier n’unissait Jean Potocki, alors âgé de vingt-sept ans, à la Grande-Pologne. Stanisław (1698-1760), son aïeul, avait bien été voïvode de Poznań, mais il était mort un an avant la naissance de son petit-fils. Les immenses biens des Potocki s’étendaient aux confins orientaux de la Pologne entre Dniepr et Dniestr. Les attaches de la princesse Izabela (Elżbieta) Lubomirska (1736-1816), récente belle-mère de Jean, se situaient plutôt à Varsovie et en Galicie — d...

Que reste-t-il de Jean Potocki ? Quelques portraits et des manuscrits. Aucun objet personnel. Il serait bien difficile de remplir un musée Potocki. Ferney, La Brède nous rappellent leurs illustres résidants ; la maison d’Uładówka (Уладівка) a disparu et aujourd’hui encore, nous ne savons pas où était située exactement la dernière demeure du comte Jean. On se souvient de quelques traits physiques tracés par Filip Viguel, son compagnon de voyage en Sibérie : « Il était un peu tors, son épaule d...

International audience; Can we say that Jean Potocki is a European cosmopolitan? To answer,Dominique Triaire analyses two European travel stories. The first was writtenby Potocki at the age of 26 on the occasion of a visit to Holland whenthe country had risen up against the Stadtholder: Voyage en Hollande, faitpendant la révolution de 1787. The traveller, despite his European culture,seems to remain an outsider: his gaze remains on the surface of things, powerless to grasp the real meaning. He is in the opposite circumstancewhen he writes a short text of propaganda in 1810 to boast of an urbanproject in Crimea: Sophio-polis sur la côté méridionale de Crimée entreSimos et Alupka [“Sophio-polis on the southern coast of Crimea, betweenSimos and Alupka”]. In this case, everything makes sense. Even thoughPotocki belongs to the European literary heritage, he remains very attachedto his Slavic roots as evidenced by the themes of his historical research

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International audience; Édition scientifique de la première traduction en français du roman d'Ann Radcliffe (1797).

International audience; Comment Voltaire trompe un correspondant importun et dévot en faisant croire à sa mort.

International audience; Présentation de la situation politique de Stanislas Auguste, dernier roi de Pologne, d'après ses Mémoires ; analyse de cette situation par écrivains et philosophes français contemporains : l'abbé Coyer, Mme Geoffrin, Voltaire, Rulhière, Mably, Rousseau.

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International audience; Jean Potocki séjourna à Łańcut à trois reprises au moins, mais derrière cette fréquentation du château, qui pourrait paraître faible, ce sont les relations qu’il entretiendra avec la propriétaire des lieux, la princesse Élisabeth Lubomirska, née Czartoryska (1736-1816), qui méritent d’être étudiées. Elles commencent quand Jean Potocki épouse Julia, fille de la princesse, et se poursuivront jusqu’en 1814, soit quelques mois avant la mort de l’écrivain. Les relations qui se devinent derrière les correspondances familiales sont complexes, excessives, oscillant de la haine la plus féroce à l’affection la plus ambiguë. Néanmoins, la princesse prendra soin de l’éducation des deux fils de Jean et Julia, leur léguant entre autres biens le château de Łańcut.

International audience; Grand seigneur polonais, Jean Potocki (1761-1815) est surtout connu pour avoir écrit, à la fin de sa vie, un roman devenu mythique, le Manuscrit trouvé à Saragosse. On sait moins que cet original à l’érudition vertigineuse, passionné de sciences et d’histoire, et diplomate à ses heures, a passé sa vie à arpenter le monde pour en rapporter des récits : le présent volume invite à découvrir son œuvre immense d’écrivain voyageur.Rédigés d’une plume allègre, empruntant tantôt la forme d’une série de lettres fictives, tantôt celle d’un journal, d’un reportage ou d’un conte à la manière des Mille et Une Nuits, ces écrits nous conduisent de l’Empire ottoman aux déserts d’Égypte, de la Hollande en proie à la guerre civile au Maroc, des steppes du Caucase à la frontière mongole de la Chine. Modes de vie, langues, costumes, traditions, monuments, paysages, situations politiques, anecdotes glanées dans les cafés : rien n’échappe à la plume acérée de ce fils des Lumières qui, entre distance critique et abandon, entre analyse et rêverie, entre savoir et sensations, rend compte de l’infinie variété du monde et des hommes.

International audience; Dans le dernier quart du XVIIIe siècle et à la suite de deux guerres victorieuses, la Russie s’ouvre, aux dépens de l’Empire ottoman, de vastes territoires sur la côte nord de la mer Noire. Odessa est fondée en 1794 par Catherine II. Une dizaine d’années plus tard, son petit-fils, Alexandre Ier, confie le gouvernement de la Nouvelle Russie, qui s’étend du Dniester à la mer d’Azov, à son ami Richelieu (1766-1822). Le jeune duc, qui a participé au siège d’Ismaïl (1790), connaît déjà le pays. Il y reste onze ans jusqu’en 1814. La Nouvelle Russie ressemble un peu à ce que sera, quelques décennies plus tard, le Far West – à deux corrections près : aucune menace des peuples autochtones et surtout un fort engagement de l’État qui se manifeste dans l’action de Richelieu et les moyens mis à sa disposition. La Nouvelle Russie va accueillir des milliers de colons, venus d’Europe occidentale, poussés par les persécutions religieuses ou la misère, tentés par ces grands espaces vides. Il faut les loger, les nourrir, les soigner, leur fournir semences, bétail, matériel agricole, décider des implantations, stimuler les entrepreneurs… Le duc unit une solide formation intellectuelle, puisée auprès des physiocrates, un grand sens de l’administration, un dévouement et une énergie inépuisables, ce qui n’empêche pas des moments de profonde dépression devant la souffrance des colons ou la lenteur des opérations. Les correspondances ici rassemblées tracent le portrait d’un grand serviteur de l’État, sensible et juste, animé par une haute idée de la politique, peu avant qu’il réponde à l’appel de Louis XVIII.

International audience; Ann Radcliffe publie en 1790 son deuxième roman, A Sicilian Romance, s’inscrivant dans le courant gothique, alors en vogue en Angleterre.À la fin du XVIe siècle, deux jeunes filles de la noblesse, Julia et sa sœur Emilia, vivent dans un château solitaire sur la côte sicilienne. Elles ont perdu leur mère, et leur père, le marquis de Mazzini, qui s’est remarié et s’intéresse peu à elles, vit à Naples. Pour la majorité de leur frère Ferdinand, une fête est organisée au château. À cette occasion, Julia fait la connaissance du jeune comte de Vereza ; alors qu’un sentiment amoureux naît chez elle, le comte s’éloigne brusquement. Quelques jours plus tard, des bruits étranges se font entendre dans le sous-sol du château.Julia ou les souterrains du château de Mazzini est la première traduction de A Sicilian Romance; elle parut en 1797. De la traductrice, Mme Moylin-Fleury, auteur de quelques romans oubliés, on ne sait rien.La série Imprimatur présente de grandes œuvres de la littérature étrangère dans la première traduction française qui en fut donnée; cette traduction permet de renouer avec une esthétique qui préfère souvent le style à la fidélité, et de retrouver le texte tel qu’il apparut aux lecteurs contemporains.

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International audience; Grand seigneur polonais, Jean Potocki (1761-1815) est surtout connu pour avoir Voyages écrit, à la fin de sa vie, un roman devenu, mythique, le Manuscrit trouvé à Saragosse. On sait moins que cet original à l’érudition vertigineuse, passionné de sciences et d’histoire, et diplomate à ses heures, a passé sa vie à arpenter le monde pour en rapporter des récits : le présent volume invite à découvrir son oeuvre immense d’écrivain voyageur.Rédigés d’une plume allègre, empruntant tantôt la forme d’une série de lettres fictives, tantôt celle d’un journal, d’un reportage ou d’un conte à la manière des Mille et Une Nuits, ces écrits nous conduisent de l’Empire ottoman aux déserts d’Egypte, de la Hollande en proie à la guerre civile au Maroc, des steppes du Caucase à la frontière mongole de la Chine. Modes de vie, traditions, langues, costumes, monuments, paysages, situations politiques, anecdotes glanées dans les cafés : rien n’échappe au regard acéré de ce fils des Lumières qui, entre distance critique et abandon, analyse et rêverie, savoir et sensations, rend compte de l’infinie variété du monde et des hommes.

International audience; En 1805, le tsar Alexandre Ier envoie une ambassade en Chine ; elle a à sa tête Iouri Alex. Golovkine et comprend une « partie savante » dont la direction est confiée à Jean Potocki. Les maladresses de l’ambassadeur, les malentendus des deux parties, russe et mongole, vont mener l’opération à l’échec. Potocki est furieux et adresse au ministre, Adam Jerzy Czartoryski, un "Mémoire sur l’ambassade en Chine" qui compte parmi ses plus beaux textes. Il y analyse avec son habituelle maîtrise rhétorique les causes de l’échec et désignent avec précision ceux qui en portent la responsabilité. Il fait ainsi apparaître un nouveau personnage : l’imbécile qui se distingue aussi bien de Candide que des paysans de Molière. L’imbécile est celui qui n’entend pas l’autre, qui reste refermé sur sa propre représentation du monde, mais malheureusement qui agit pour le plus grand dommage de son entourage. De Flaubert à Proust, le personnage était promis à un beau succès littéraire.

International audience; En 1795, la Pologne est rayée de la carte de l’Europe pour cent vingt-trois ans. Le redressement du pays, symbolisé par la Constitution du 3 mai 1791, puis par l’insurrection de Tadeusz Kościuszko, n’a pas empêché l’Autriche, la Prusse et la Russie de consommer leur œuvre. On chercha alors ceux qui avaient causé la catastrophe finale. Le dernier roi, Stanislas Auguste (1732-1798), fut le premier vers qui se tournèrent les regards. Il est vrai que, placé sur le trône (1764) par Catherine II dont il avait été l’amant, il passait aux yeux d’une partie de ses compatriotes pour l’homme lige de la Russie. Le roi le savait, mais il savait aussi la situation déplorable de la vieille République dont la noblesse, jalouse à l’excès de ses libertés et de ses traditions sarmates, restait raidie sur le funeste liberum veto qui bloquait toute augmentation des impôts et donc de l’armée. Les timides réformes tentées par le jeune souverain n’irritèrent pas moins la noblesse conservatrice que les puissants voisins qui veillaient à maintenir la Pologne dans son état de faiblesse. C’est dans ces circonstances que la confédération de Bar éclata dont l’épisode culminant fut en novembre 1771 l’enlèvement du roi. Il mesura alors combien son image était avilie dans le pays, et comprit que beaucoup lui attribuaient la responsabilité des événements – et les plus terribles étaient à venir. Stanislas Auguste sentit qu’il devait répondre aux accusations que ses contemporains (et au-delà, la postérité) portaient contre lui. Ce sont les Mémoires : leçon de politique moderne où le roi, nourri de la pensée des Lumières, analyse les dangers que court une République (car le régime polonais, malgré ses défauts, était républicain) face à des despotes armés et cyniques. Le roi voulait être lu : il écrivit en français. Malheureusement, à sa mort, ses papiers furent saisis sur ordre de Paul Ier ; ils ne furent ouverts à la consultation qu’au XXe siècle. Cette édition, la première en France, a été établie sur les manuscrits originaux, conservés à Moscou et à Cracovie.

International audience; Jean Potocki a publié, pendant une grande partie de sa vie, de nombreux ouvrages sur le Moyen Âge des Slaves ; cet article analyse les grands traits de son approche de l'histoire. En annexe, un "fragment" de Martin Gallus, traduit par Potocki.

Étude de l'Histoire du géomètre Velasquez dans les trois versions du "Manuscrit trouvé à Saragosse" de Jean Potocki.

International audience; L'article présente une analyse de l'identité et de la fonction des personnages juifs (Rébecca, le cabaliste, le juif errant...) dans le roman.

National audience; Arpenter les contours de la conflictualité contemporaine. Comprendre les enjeux propres aux antagonismes émergents. Saisir les dynamiques sociales qui sous-tendent les nouvelles formes de mobilisations. Appréhender les transformations sociales que les confrontations et les oppositions induisent. Montrer comment les sociétés, les groupes et les organisations régulent les conflits qui les traversent et préservent le lien social. Tels sont quelques-uns des objectifs que s'assignent les auteurs dont les contributions composent cet ouvrage. À rebours de ses représentations négatives communément admises, les auteurs de cet ouvrage abordent le conflit comme un élément constitutif de la vie sociale. Les situations, décrites dans leur complexité et analysées dans leur mouvement, montrent des acteurs réflexifs, cherchant à agir sur leur destinée, à surmonter les épreuves par divers moyens, y compris l'affrontement. Le lecteur est ainsi conduit à comprendre les ressorts de la dynamique sociale comme une dynamique conflictuelle. L'enjeu de cet ouvrage est alors multiple : s'il s'agit de proposer une lecture renouvelée de la conflictualité contemporaine et d'analyser la diversité de ses formes. Il s'agit aussi, en variant les situations comme les manières de les considérer, de montrer que l'on ne saurait faire l'économie d'une approche " multiscalaire " et compréhensive des phénomènes conflictuels. En partant des actions et des ressources individuelles et collectives, l'ouvrage donne à voir une méthode d'analyse de la dynamique sociale, celle qui porte la conflictualité contemporaine. Il met également en valeur la richesse méthodologique et l'intérêt épistémologique de comprendre, en situation, la temporalité et le mouvement, le travail de l'imagination sociale et l'émergence de mobilisations et de régulations inédites. SOMMAIRE : -*- Avant-propos - Rousseau, la nature, la politique / Pascal Bouvier, Eric Brunat, Michel Kohlhauer -1- Traverses de l'écrivain. Jean-Jacques Rousseau et la marche / Michael Kohlhauer -2- Rousseau, l'errance du gueux exemplaire / Florence Clerc -3- Les pérégrinations du jeune Rousseau : errance, initiation, cheminement ? / Annie Barthélémy -4- Vivre en montagne, un modèle pour penser les principes politiques : les "Montagnons" de Rousseau lecteur de Montaigne / Bernard Gittler -5- La botanique rousseauiste : une "partie locale et passagère" du moi ? / Pierre Landou -6- La Pologne de Jean-Jacques Rousseau dans le sillage de la révolution française. Les motifs polonais dans la fiction romanesque en France (1770-1795) [ à propos des "Amours du chevalier de Faublas" de Jean-Baptiste Louvel de Couvray et de "Aventures du jeune comte Potowski" de Jean-Paul Marat]/ Marek Tomaszewski -7- Regards croisés sur la Pologne des Lumières / Dominique Triaire -8- Rousseau et les valeurs politiques de la noblesse polonaise / Anna Grzeskowiak-Krwawicz -9- Les Confédérés et le Citoyen. Le contexte historique de la collaboration des Polonais avec Jean-Jacques Rousseau / Maciej Forycki -10- Rousseau et les Constitutions / John Rogister -11- Les considérations sur l'éducation : une actualisation de l'idée d'éducation publique ? / Annie Barthélémy -12- Démesure de Rousseau. Remarques sur les "Considérations" / Jean-Pierre Cot -13- Jean-Jacques Rousseau un marcheur dans la nature en quête d'une nature de l'homme / Philippe Vadrot.

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Texte en libre-accès à l'adresse suivante :http://www.ac-sciences-lettres-montpellier.fr/academie_edition/fichiers_conf/TRIAIRE2012.pdf; National audience

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