Brossier, Benoît, Poirier, Philippe, Vaschalde, Christophe, Figueiral, Isabel, Chabal, Lucie, Marmara, Marylise, Centre National de la Recherche Scientifique (CNRS), Institut des Sciences de l'Evolution de Montpellier (UMR ISEM), École pratique des hautes études (EPHE), Université Paris sciences et lettres (PSL)-Université Paris sciences et lettres (PSL)-Université de Montpellier (UM)-Centre de Coopération Internationale en Recherche Agronomique pour le Développement (Cirad)-Centre National de la Recherche Scientifique (CNRS)-Institut de recherche pour le développement [IRD] : UR226, Institut national de recherches archéologiques préventives (Inrap), Mosaïques Archéologie, Université Lumière - Lyon 2 (UL2), ARCHEORIENT - Environnements et sociétés de l'Orient ancien (Archéorient), Université Lumière - Lyon 2 (UL2)-Centre National de la Recherche Scientifique (CNRS), Archéologie et Archéométrie (ArAr), Centre National de la Recherche Scientifique (CNRS)-Université Claude Bernard Lyon 1 (UCBL), Université de Lyon-Université de Lyon-Université Lumière - Lyon 2 (UL2), Carine Carpentier, Rose-Marie Arbogast, Philippe Kuchler, Inrap, Centre de Coopération Internationale en Recherche Agronomique pour le Développement (Cirad)-École Pratique des Hautes Études (EPHE), Université Paris sciences et lettres (PSL)-Université Paris sciences et lettres (PSL)-Université de Montpellier (UM)-Institut de recherche pour le développement [IRD] : UR226-Centre National de la Recherche Scientifique (CNRS), Université Lumière - Lyon 2 (UL2)-Université Claude Bernard Lyon 1 (UCBL), Université de Lyon-Université de Lyon-Centre National de la Recherche Scientifique (CNRS), and Centre de Coopération Internationale en Recherche Agronomique pour le Développement (Cirad)-École pratique des hautes études (EPHE)
Les développements méthodologiques en anthracologie permettent actuellement d’obtenir des spectres de fréquences de taxons représentatifs des environnements passés, moyennant des conditions précises d’échantillonnage et de tamisage. Pourtant, d’autres informations sont disponibles dans les charbons de bois, en particulier ceux de taille pluricentimétrique. Depuis le début des années 2000, plusieurs recherches se fondent sur les informations de morphologie des cernes (courbure, largeur, etc.) des charbons de bois retrouvés en contexte archéologique, afin de répondre à des questions liées aux durées d’occupation des sites, à l’interdatation des structures domestiques ou artisanales, à la gestion du combustible, etc. Toutefois, l’aspect chronologique reste peu ou non exploité dans les études anthracologiques. D’une part, la friabilité des charbons, qui affecte notamment les restes d’assez grande taille (diamètre supérieur à 2 cm) les plus susceptibles de donner une information chronologique, rend la mesure d’une série de largeurs de cernes délicate. D’autre part, les méthodes classiquement utilisées en dendrochronologie sur de plus longues séries de cernes sont, ici, difficilement applicables. La première difficulté est aujourd’hui surmontée grâce au développement d’un nouveau protocole de laboratoire qui permet de créer une surface plane sur la totalité de la coupe transversale d’un charbon (Brossier & Poirier, 2018) ; cette méthode permet de mesurer des largeurs de cernes le long d’un ou plusieurs rayons. En ce qui concerne le nombre limité de cernes présents sur chaque coupe, un protocole précis d’échantillonnage doit également être appliqué afin de contextualiser au mieux le dépôt dans lequel est situé chaque charbon. Ce dernier vise à maximiser les chances de synchroniser les charbons de bois en laboratoire, pour établir des chronologies fiables de cernes de croissance. Cet article présente ce nouveau protocole ainsi que l’intérêt de la généralisation de l’anthraco-chronologie aux fouilles archéologiques., Methodological developments in anthracology make it now possible to register a large diversity of taxa, whose frequencies are representative of past environments, provided that reliable field sampling and sieving are undertaken. However, other information can be obtained from charcoal, especially from larger fragments. Since the early 2000s, several research projects have used the information provided by growth rings (pattern, width, etc.) visible on archaeological charcoal in order to answer questions related to duration of site occupations, inter-dating of artisanal or dwelling structures, fuel management, etc. Nevertheless, the chronological aspect remains underexploited, if not completely unexploited, in anthracological studies. On the one hand, the brittleness of charcoal, affecting precisely the fairly large fragments (over 2 cm large), those best able to provide chronological information, makes it difficult to measure a series of ring widths. On the other hand, the methods classically used in dendrochronology on longer series of rings are difficult to apply here. The first difficulty has been solved as a recent laboratory protocol makes it possible to obtain a flat surface over the entire cross-section, suitable for growth ring width measurements along one or more rays (Brossier & Poirier, 2018). Regarding the limited number of rings present on each observed section, the implementation of a precise sampling protocol is essential in order to contextualize the deposit from which each charcoal originates. Based on these protocols, which maximize the chances of synchronizing charcoal in the laboratory, reliable growth ring chronologies can be established. This paper presents this new protocol and underlines the interest of generalising the practice of anthraco-chronology in archaeological excavations.