Lemeilleur, Sylvaine, Marchés, Organisations, Institutions et Stratégies d'Acteurs, Centre de Coopération Internationale en Recherche Agronomique pour le Développement (Cirad)-Institut National de la Recherche Agronomique (INRA)-Centre International de Hautes Etudes Agronomiques Méditerranéennes - Institut Agronomique Méditerranéen de Montpellier (CIHEAM-IAMM), Centre International de Hautes Études Agronomiques Méditerranéennes (CIHEAM)-Centre International de Hautes Études Agronomiques Méditerranéennes (CIHEAM)-Institut national d’études supérieures agronomiques de Montpellier (Montpellier SupAgro), Institut national d'enseignement supérieur pour l'agriculture, l'alimentation et l'environnement (Institut Agro)-Institut national d'enseignement supérieur pour l'agriculture, l'alimentation et l'environnement (Institut Agro), Institut National d'Etudes Supérieures Agronomiques de Montpellier, and Jean-Marie Codron
Diplôme : Dr. Ing.; Today, supermarkets reach 45% of food market share in Turkey and try to increase their shares, still low, in fresh fruit and vegetables. Since large-scale producers are export-oriented, supermarkets are constrained to procure from numerous local small-scale producers. In the context of rapid market restructuring by supermarkets, the literature in development economics highlights the growth of dedicated/specialized wholesalers to meet the specific demand of supermarkets. Nevertheless, in Turkey, since the 1995 hall law these specialized wholesalers have had to operate as commissioners (selling on the behalf of the producer but committing his own name). That leads us to our three empirical research questions about these intermediaries, for which we draw hypotheses from New Institutional Economic theories. First, we aim to understand how specialized commissioners protect themselves from the potential hold-up from supermarkets. In the absence of a formal contract, we show that the decision to implement specific investments is “delayed” and allows to reveal purchasers’ information. Second, we aim to understand how commissioners decrease moral hazard from producers when the latter get credit in interlinked contracts. We show that when a tripartite interlinked contract with credit by check is applied, it resolves the issue about moral hazard. Moreover, this type of contract allows to initiate more developed coordination with producers, needed to meet the specific demand of supermarkets. Third, we aim to compare commissioners’ intermediation with cooperatives’ intermediation (exempt from the hall law). We show that the commissioners system allows to facilitate market access for small-scale producers but has low incentive to create added value. Traditional cooperatives have the same function as commissioners for remote production areas. Finally, better incentive to create added value by producers comes from selective “New Generation” cooperatives. However, this leads to new implications for small-scale producers, namely the risk of their exclusion of the modern supply chains.; Les supermarchés atteignent aujourd’hui plus de 45 % des parts du marché alimentaire en Turquie et cherchent à accroître leurs parts de marché concernant les fruits et légumes frais, restées en retrait jusque là. Alors que les gros producteurs nationaux sont orientés vers l’exportation, les supermarchés doivent s’approvisionner auprès de multiples petits producteurs locaux. Dans le contexte de restructuration rapide des marchés par la grande distribution, la littérature en économie du développement pointe l’émergence de grossistes spécialisés/dédiés pour répondre aux exigences spécifiques des supermarchés. En Turquie, ces grossistes sont des commissionnaires, c'est à dire des commerçants qui effectuent des opérations commerciales pour le compte d'un producteur mais en leur propre nom. Depuis la loi des halles de gros de 1995, ils sont les points de passage obligés pour les produits frais destinés au marché national. Trois questions de recherche empiriques relatives à cet intermédiaire font l'objet de cette thèse. Nous y répondons en testant quelques hypothèses élaborées à partir des théories des contrats de la Nouvelle Economie Institutionnelle. Premièrement, nous cherchons à comprendre comment les commissionnaires qui se spécialisent se prémunissent contre le risque de hold-up des supermarchés. En l'absence de contrats formels, nous montrons que la décision de mettre en place des investissements spécifiques est « retardée » et permet ainsi de révéler l’information sur les acheteurs. Deuxièmement, nous cherchons à comprendre comment les commissionnaires gèrent le risque d’aléa moral des producteurs sur l’utilisation du crédit fourni dans le cadre de contrats-liés. Nous montrons que lorsque le contrat-lié tripartite avec chèque peut être mis en place, celui-ci permet de résoudre le problème d’aléa moral et d’engager des modes de coordination plus développés avec les producteurs pour répondre aux exigences d’approvisionnement des supermarchés. Troisièmement, nous cherchons à comparer l’intermédiation des commissionnaires à celle des coopératives (exemptes de la loi des halles). Nous montrons que le système des commissionnaires facilite l'accès au marché pour les petits producteurs mais est peu incitatif pour la création de valeur ajoutée. Les coopératives traditionnelles qui permettent de désenclaver les zones de production éloignées ne sont guère plus incitatives. C’est finalement au travers des coopératives de « nouvelle génération » que les producteurs peuvent trouver des solutions de meilleure valorisation des produits frais. La question reste cependant posée pour ces coopératives émergentes, des risques d'exclusion des petits producteurs.