La gouvernance des terres communes, considérées comme un bien commun, a toujours été une question d’importance majeure pour l’économie et la cohésion sociale en zones rurales. En effet, elle influence dans une large mesure la durabilité des systèmes de production locaux et est garante de la paix sociale. En Grèce les pâturages publics constituent un bien commun pour les sociétés rurales montagnardes orientées vers l’élevage, et l’accès aux pâturages conditionne la viabilité économique de l’activité, surtout pour les systèmes d’élevage extensifs, comme la transhumance. Malgré son rôle important, la transhumance est confrontée aujourd’hui à des dangers qui menacent sa viabilité. Ces dangers sont tant internes qu’externes et ils sont à l’origine de conflits sociaux parmi les éleveurs, comme aussi entre les éleveurs et d’autres catégories socio-professionnelles. La gestion des pâturages, qui pendant des siècles était assurée au sein du « tseligato » (une forme d’organisation spécifique des éleveurs, de type coopérative), est aujourd’hui menacée par le fonctionnement individualiste des éleveurs, qui sont encouragés, dans une certaine mesure, par les mesures des politiques publiques appliquées. La question centrale qui se pose est : dans quelle mesure ces dangers et conflits conditionnent-ils la durabilité des pâturages montagneux et la durabilité de la transhumance ? Cependant, sous les conditions actuelles, l’atténuation des conflits sociaux pourrait être réalisée non seulement par des ajustements réglementaires ciblés au niveau central ou régional, mais aussi par des approches participatives et l’encouragement des initiatives locales. The governance of common lands, considered as a common good, has always been a matter of major importance for economy and social cohesion in rural areas. Indeed, they highly influence the sustainability of local production systems and guarantee social cohesion. In Greece, public rangelands constitute a common good for mountain-based rural societies, which are basically involved in livestock production as an economic activity, and access to rangelands conditions the economic viability of their activity. This concerns pertains mostly to extensive livestock systems, such as transhumance systems. Despite its important role, transhumance nowadays faces dangers that threaten its viability. These dangers are internal as well as external and they are the causes of social conflicts among farmers, as well as among farmers and other actors involved in the sector. The management of rangelands, which for centuries was ensured within the « tseligato » (a form of specific cooperative-type organization of livestock farmers), is nowdays today threatened by the individualistic behaviour of pastoralists, which is encouraged, to an extent, by policy measures. The central question that arises is to what extent these hazards and conflicts determine the sustainability of mountain rangelands and the sustainability of transhumance. It appears that, under current conditions, the mitigation of social conflicts can be achieved not only through targeted regulatory adjustments, at the central or regional level, but also through participatory approaches and the encouragement of local initiatives.