L’étude des équipements sportifs des lycées bretons révèle les fluctuations des politiques publiques en faveur de l’éducation physique et sportive depuis le milieu du XIXe siècle. Si les ministres de l’Instruction publique du Second Empire, Fortoul et Duruy, se montrent favorables à la discipline, leur action se borne à la commande de plans-types, que l’indifférence ou l’impécuniosité des communes ne permet pas de concrétiser. Le seul gymnase conçu comme tel au cours de la période est conservé dans un établissement privé de Vannes, héritier des traditions pédagogiques des collèges jésuites d’Ancien Régime. Avec le choc de la défaite de 1870, la préparation militaire de la jeunesse devient une priorité nationale, et la loi George de 1880 suscite la construction d’équipements sportifs dans tous les établissements publics de garçons. Ceux-ci présentent néanmoins jusqu’en 1939 une grande diversité typologique liée aux effectifs disparates des lycées et au choix de leur implantation (locaux isolés ou intégrés dans un plan d’ensemble). L’explosion du nombre des lycées au cours des Trente Glorieuses impose le recours à la construction en série : à partir de 1957, plusieurs concours nationaux ou régionaux, visant à l’élaboration de bâtiments sportifs industrialisés et économiques, donnent lieu à d’intéressantes recherches techniques et formelles. The study of sports facilities in the high schools of Brittany shows the ebb and flow of the public policies in support of physical education since the middle of the 19th century. While the ministers of Public education during France’s Second Empire, Fortoul and Duruy, were in favour of the discipline, their action confined itself to the commission of standard plans, which never materialised because of the indifference or the impecunity of the municipalities. The sole gymnasium that was designed as such during this period has been preserved within a private educational institution in Vannes, a successor to the pedagogical traditions of the Jesuit schools of the Ancien Régime. After the shock of the 1870 defeat, military training of the youth became France’s national priority, and the “Loi George”, the George Law of 1880 boosted the construction of sports facilities in all of the boys’ public schools. Until 1939, these constructions, however, offered a great diversity of building types related to the heterogeneous population of students in the high schools and their choice of location (isolated or integrated premises within the overall plan). The explosion in the number of high schools during the “Trente Glorieuses”, the thirty years of post-war economic growth in France, imposed the use of series construction: from 1957 onwards, several national or regional competitions aiming to create industrialised and cost-effective sports buildings, resulted in interesting technical and formal research.