Search

Alors qu’elle la première méthode de contraception utilisée dans le monde, la contraception définitive féminine reste peu pratiquée en France. Autorisée dans notre pays depuis juillet 2001, cette méthode efficace et irréversible a pour but de supprimer délibérément la fécondité des femmes. L’objectif principal de cette étude était d’établir un état des lieux des pratiques, ressentis et représentations des médecins généralistes.Méthode : étude qualitative réalisée par 12 entretiens semi-dirigés auprès de médecins généralistes des Bouches-du-Rhône et du Var de septembre 2021 à janvier 2022. Analyse des données par la méthode le la théorisation ancrée à l’aide du logiciel N’Vivo.Résultats : la recherche a permis de mettre en évidence un degré d’implication variable des médecins généralistes dépendant de leur personnalité, de leur expérience personnelle et professionnelle. Les praticiens apparaissaient partagés sur le processus décisionnel pour proposer et accepter cette méthode contraceptive. Si la majorité des praticiens s’accordaient pour prendre en compte l’âge et la parité, d’autres médecins retenaient des critères tels que les échecs contraceptifs et les indications médicales. Les principales motivations avancées étaient l’irréversibilité de la méthode et le retour à cycle naturel. Le parcours simple et les retours positifs étaient aussi des avantages cités lors des entretiens. En revanche, les principaux freins étaient la nécessité d’un geste chirurgical et le risque de regret ultérieur.Conclusion : présenter tous les moyens de contraceptions de la manière la plus neutre possible fait partie des recommandations de la Haute Autorité de Santé pour accorder à une meilleure couverture contraceptive. Il serait donc intéressant d’intégrer la contraception définitive féminine dans l’éventail contraceptif proposé par les médecins généralistes pour améliorer le choix éclairé des couples. Plusieurs pistes de réflexion ont été avancées par cette étude. Il serait intéressant de renforcer la formation des médecins généralistes, de sensibiliser le grand public par l’intermédiaire des médias et de développer des aides pour ne pas laisser le médecin seul face aux demandes qu’il reçoit.