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Pour télécharger le volume entier, cliquer ici : http://www.unicaen.fr/recherche/mrsh/laslar/2674. Pour télécharger une contribution individuellement, cliquez dans le sommaire (http://www.unicaen.fr/recherche/mrsh/laslar/2673) sur le lien correspondant.; International audience; Les contributions réunies dans ce volume sont issues du colloque international et interdisciplinaire organisé par le LASLAR, qui s’est tenu à l’université de Caen Basse-Normandie du 16 au 18 novembre 2011. Né du souhait de faire se rencontrer les approches spécifiques de la relation texte / image dans les études littéraires, théâtrales, cinématographiques et iconographiques, largement ouvert à des spécialistes de champs apparemment éloignés, il se proposait d’explorer les liens entre visibilité du texte et lisibilité de l’image. L’expression « regard à l’œuvre » implique en effet qu’une œuvre n’existe que dans l’échange, la coïncidence ou la confrontation de plusieurs regards : celui des auteurs, celui de l’énonciateur, celui des personnages, celui des acteurs, celui du spectateur, celui du lecteur. En rapprochant les modalités de production et de réception de l’image dans le texte – soit que le texte se substitue, avec ses moyens propres, à l’image, pour donner à voir, représenter une œuvre picturale, théâtrale, cinématographique, photographique, qu’elle soit réelle ou fictive, soit qu’il intègre, juxtapose l’image à l’écriture –, et du texte dans l’image – là encore, par mimétisme ou par inclusion de la structure textuelle dans la mise en scène, théâtrale ou cinématographique –, il s’agissait d’étudier les propriétés et les similitudes des regards du lecteur et du spectateur.

Aims To report the relapse pattern of stereotactic body radiotherapy (SBRT) for oligorecurrent nodal prostate cancer (PCa). Materials and methods PCa patients with ≤3 lymph nodes (N1/M1a) at the time of recurrence were treated with SBRT. SBRT was defined as a radiotherapy dose of at least 5 Gy per fraction to a biological effective dose of at least 80 Gy to all metastatic sites. Distant progression-free survival was defined as the time interval between the first day of SBRT and appearance of new metastatic lesions, outside the high-dose region. Relapses after SBRT were recorded and compared with the initially treated site. Secondary end points were local control, time to palliative androgen deprivation therapy and toxicity scored using the Common Terminology Criteria for Adverse Events v4.0. Results Overall, 89 metastases were treated in 72 patients. The median distant progression-free survival was 21 months (95% confidence interval 16–25 months) with 88% of patients having ≤3 metastases at the time of progression. The median time from first SBRT to the start of palliative androgen deprivation therapy was 44 months (95% confidence interval 17–70 months). Most relapses (68%) occurred in nodal regions. Relapses after pelvic nodal SBRT ( n = 36) were located in the pelvis ( n = 14), retroperitoneum ( n = 1), pelvis and retroperitoneum ( n = 8) or in non-nodal regions ( n = 13). Relapses after SBRT for extrapelvic nodes ( n = 5) were located in the pelvis ( n = 1) or the pelvis and retroperitoneum ( n = 4). Late grade 1 and 2 toxicity was observed in 17% ( n = 12) and 4% of patients ( n = 3). Conclusion SBRT for oligometastatic PCa nodal recurrences is safe. Most subsequent relapses are again nodal and oligometastatic.

Étude des transformations successives du discours de l’érotisme et de la sexualité dans l’œuvre de Luisa Valenzuela, à partir du volume Cambio de armas [Passe d’armes] (1982) et qui prend en considération deux romans ultérieurs : Novela negra con argentinos (1990) et La travesía (2001). Il s’agit de montrer que les textes de Valenzuela, après avoir mené une représentation du désir sexuel marqué par le genre, affirmé et tendant à la transgression, se déplacent ensuite vers une zone plus ambiguë où les objets deviennent plus évasifs et où les sujets peuvent intervertir leur genre, puis enfin vers la construction d’un commentaire intra-diégétique et autoréflexif sur la problématique de l’écriture de l’érotisme.Le roman plus récent, La travesía, à travers la quête obstinée d’une femme pour récupérer de vieilles lettres au contenu d’une sexualité exacerbée, traite justement d’une double enquête : le sujet féminin spécule autant sur l’énigme de ses propres zones obscures que sur son écriture passée. Il est permis de supposer que l’imaginaire de cette quête énonce plus clairement que jamais une tentative pour retrouver une expérience érotique afin de la comprendre et de la dominer, tandis que l’obsession des écrits perdus et finalement retrouvés propose un bilan méta-critique du langage de la fiction et de ses hypothétiques traversées des espaces des pulsions. La ponencia estudia las sucesivas transformaciones de los discursos del erotismo y la sexualidad en la obra de Luisa Valenzuela a partir del volumen de relatos Cambio de armas (1982) y tomando principalmente en cuenta dos novelas posteriores: Novela negra con argentinos (1990) y La travesía (2001). Se intenta mostrar cómo los textos de Valenzuela, después de practicar un enfoque de deseos sexuales genéricamente marcados, afirmativo y supuestamente transgresivo, se van desplazando primero hacia una zona mucho más ambigua donde los objetos se vuelven evasivos y los sujetos pueden intercambiar su género, y por fin hacia la construcción de un comentario intradiegético y autorreflexivo que problematiza la escritura del erotismo.En la última novela, La travesía, a través de la obstinada recuperación de unas viejas cartas de subido color sexual que la protagonista persigue, se tematiza precisamente la doble encuesta de un sujeto femenino que especula tanto sobre el enigma de sus propias zonas oscuras como sobre su escritura pasada. Podemos suponer que el imaginario de la investigación enuncia aquí más claramente que nunca un intento de rescate de la experiencia erótica que permita comprenderla y dominarla, mientras que la obsesión de los escritos perdidos y por fin reencontrados se propone un balance metacrítico sobre el lenguaje de la ficción y sobre sus hipotéticas travesías en el espacio de las pulsiones.

Ont participé à cet ouvrage : Teresa Orecchia Havas (LEIA, Université de Caen Basse Normandie), Claudio Cifuentes Aldunate (LEIA, Université d'Odense), Geneviève Vilnet (LEIA, Université de Caen Basse Normandie), Raquel Llinenberg-Fressard (LEIA, Université de Caen Basse Normandie), Christina Komi Kallinikos (LEIA), Emilio Fernando Orihuela-Egoavil (LEAIA, Université de Caen Basse Normandie), Milagros Palma (LEIA, IUFM de Caen), Hélène Finet (LEIA).; Ce numéro rassemble les communications faites lors du séminaire "Recherches sur laVille : représentations, littératures et formes sociales del'expérience" en 2005. Ce séminaire faisait suite à un colloque sur la mémoire de la villedans les littératures latinoaméricaines et avait commeobjectif d'approfondir la recherche sur les relations entre les villes et l'homme dans le contextedes Amériques de langue espagnole et portugaise, à travers l'étude de sources diverses englobant différentes modalités du récit littéraire, toutautant que le document historiographique, lanarration orale, la chronique ou le témoignageautobiographique. En relation avec la littératurele lecteur trouvera dans ce volume, à côté descontributions portant sur des esthétiques qui ontradicalement transformé la représentation littéraire des villes à l'intérieur d'une tradition oudans l'écriture d'un auteur, d'autres qui explorentce dialogue entre le passé et le présent. D'autrescontributions présentent des études qui montrent l'importance de certains groupes spécifiques et la dimension de leur action politiquedans le cadre citadin ou qui analysent les effetsqu'une croissance urbaine exponentielle a aussibien sur la vie et l'expérience de l'individu quesur celles des communautés entières, en mettanten regard la réalité des faits et leur transpositionlittéraire.

Ceremonia y Biorafía poética en Adán BuenosAyres. Las representaciones de la muerte y de su traducción social, el velorio, son numerosas en Adán BuenosAyres. La novela ostenta variados modos de testimoniar sobre una época pasada y a la vez de crear el escenario en que se escriben la vida y la muerte simbólicas de un poeta : el relato estructura un doble viaje, por la superficie — social precisamente — de las cosas y por los predios de la aventura interior. Los libros en donde se ven grandes ejemplos del arte de la conversation y de las ceremonias son los II, III y IV, enmarcados entre los libros de la duermevela (I. los recuerdos de la ninez y V. el buceo en el yo reminiscente). Adán BuenosAyres narra una muerte revisitada, un prometido funeral, una leyenda semi-oculta por el desgaste del tiempo en una lapida funeraria, la pérdida y recuperation de un nombre por la escritura y, quizâs la busqueda de un renombre. La novela que le sigue, quince años más tarde, El banqueté de Severn Arcángel, tratará de reanudar con una parte de esta problemática, en el punto en que la habia dejado, y de dar al protagonista, dejado solo en su Purgatorio, la oportunidad de una via de ascenso. Esta novela representará la muerte, esta vez como aquello de que no se puede hablar, y la fiesta, el Banqueté, como la figura de un enigma. Réunira de este modo el sentido — intimo — de la muerte y el sentido — social — de la fiesta, que en Adán BuenosAsyres habian quedado separados bajo el denominador comun del misterio profano., Orecchia Havas Teresa. Cérémonie et biographie poétique dans Adán BuenosAyres. En commémoration du centenaire de la naissance de Leopoldo Maréchal (1900-1970). In: América : Cahiers du CRICCAL, n°27, 2001. La fête en Amérique latine, v1. pp. 193-202.

A survaey of Corsican Molluscs, in October 1980, confirms the extension of Potamopyrgus jenkinsi. However two types of biotopes could be distinguished. In the first Potamopyrgus is very abundant and Isidora truncata (= Bulinus truncatus) was not found. In the second type Potamopyrgus are less numerous and coexist with Bulinids. That the colonization by Potamopyrgus is relatively ancient leads us to believe that the second type does not correspond to a preliminary stage of contamination, but rather reflects a stage of equilibrium.

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Face aux incessantes mutations des sociétés contemporaines, il semble aujourd’hui plus pertinent que jamais de poursuivre la réflexion engagée par les sciences humaines sur les dimensions culturelles et identitaires des migrations. Les auteurs de ce volume, tous des spécialistes de l’Amérique latine, abordent des textes littéraires et des situations historiques qui apparaissent comme des espaces privilégiés pour l’étude de la représentation des frontières et de la perception de l’autre, ainsi que des imaginaires de la traversée et de l’exil. Ils mettent en relief la prégnance de l’hétéroclite et de l’hybride dans les rapports sociaux, et analysent la construction de nouvelles identités et le travail de la mémoire individuelle prise dans le cadre du changement des mentalités.

326 p.; International audience; Figure emblématique de la littérature et de l'épopée exilique par excellence, Ulysse incarne, chez de nombreux écrivains, la métaphore du voyage et de l'aventure ; la référence au héros grec permet d'évoquer ces odyssées d'un nouveau temps et d'un nouveau genre, parsemées d'échecs, d'espoirs, de tentations et de femmes. Comme Ulysse, les parcours erratiques des migrants d'aujourd'hui sont eux aussi parsemés d'obstacles et d'épreuves qui semblent insurmontables, mais à la différence du héros grec, ils ne débouchent que rarement sur des succès comme c'est le cas chez Carlos Liscano dans El camino a Ítaca (2000) , le roman sur lequel porte notre étude.

Chapitre du livre numérique de Teresa Orecchia-Havas, Anne Surgers, Marie-José Tramuta, Baptiste Villenave et Julie Wolkenstein (dir.), Le Regard à l’œuvre. Lecteurs de l’image, spectateurs du texte, Caen, mars 2014 : http://www.unicaen.fr/recherche/mrsh/laslar/2674.; International audience; L’œil, et plus généralement le regard, sont chez Calvino les éléments déclencheurs du récit qui est toujours pour lui la mise en texte d'une image fondatrice, réelle ou fabriquée par la machine infinie de l'imagination. Mais l'organe visuel n'est pas seulement l'origine du processus d'écriture, il en est le sujet même et nombreux sont les personnages scrutateurs, observateurs ou voyeurs dans ses récits. Et tout aussi nombreux sont les instruments de vision, le plus souvent scientifiques, qui permettent de mesurer la distance qui sépare l'homme de l'univers qui l'englobe, du plus lointain du cosmos ("Cosmicomiche") au plus près des détails où l'on aime à se perdre ("Palomar"), en passant par la juste distance du regard réaliste ou par le pas de côté que permet l'ironie considérée comme un moyen de "voir" les choses sous un angle différent et donc révélateur de ce que l’œil ne voit pas toujours.

Chapitre du livre numérique de Teresa Orecchia-Havas, Anne Surgers, Marie-José Tramuta, Baptiste Villenave et Julie Wolkenstein (dir.), Le Regard à l’œuvre. Lecteurs de l’image, spectateurs du texte, Caen, mars 2014 : http://www.unicaen.fr/recherche/mrsh/laslar/2674.; International audience; Introduction aux actes du colloque international et interdisciplinaire organisé par le LASLAR, qui s’est tenu à l’université de Caen Basse-Normandie du 16 au 18 novembre 2011, intitulé : Le Regard à l'oeuvre - Lecteurs de l'image, spectateurs du texte.

Chapitre du livre numérique de Teresa Orecchia-Havas, Anne Surgers, Marie-José Tramuta, Baptiste Villenave et Julie Wolkenstein (dir.), Le Regard à l’œuvre. Lecteurs de l’image, spectateurs du texte, Caen, mars 2014 : http://www.unicaen.fr/recherche/mrsh/laslar/2674.; International audience; L'Arte Povera, mouvement artistique actif à Turin dans les années 60 et 70, s'affirme comme un modèle de contre culture en réaction à la société productiviste et consumériste née du "miracle économique" italien de l'Après-Guerre. Giuseppe Penone pose son regard sur l'œil lui-même, non plus considéré seulement comme un organe de la vue mais aussi comme une "surface de contact, au même titre que la peau qui sépare le corps du monde qui l'entoure. L'artiste précise ce qu'il entend par l'expression "renverser ses yeux" : il s'agit de regarder le monde à travers des "lentilles de contact réfléchissantes" qui sont "un renversement réel de l'œil [...] les lentilles de contact posées sur l'œil reflètent les images que l'œil est en mesure de percevoir ; de cette façon l'élément réceptif devient aussi élément de projection".Ce sont ces "impressions" que Penone reconnaît comme des images "premières" : effets, traces, empreintes, pression du doigt ou du souffle sur l'air, auxquelles il donne une forme plastique (série Souffles). Il s'agit d'une forme de lecture active du réel, typique de la démarche des povéristes, préoccupés par un retour à l'essentiel, à la modestie, à la pauvreté des matériaux et des techniques. Penone travaille avec des troncs évidés, des moulages de branches qu'il appelle "écritures silencieuses" La démarche est singulière, nous proposons d'interroger ce regard qui bouleverse le rapport de l' image à l'écriture et tente de donner corps à l'invisible.

Chapitre du livre numérique de Teresa Orecchia-Havas, Anne Surgers, Marie-José Tramuta, Baptiste Villenave et Julie Wolkenstein (dir.), Le Regard à l’œuvre. Lecteurs de l’image, spectateurs du texte, Caen, mars 2014 : http://www.unicaen.fr/recherche/mrsh/laslar/2674.; National audience; Quand, en 1941, le paquebot Paul Lemerle, avec à son bord les intellectuels chassés par le nazisme, le peintre cubain Wifredo Lam retrouve en lui " cet homme des Antilles " quitté depuis près de vingt ans. " Là il s'est révélé à lui-même. [...]. Il a vu ce paysage. ça a été un choc profond. Sa peinture a changé ", dira Aimé Césaire. Cette rencontre entre le peintre et le poète fut à l'origine d'une longue connivence esthétique nouée à partir d'une " renaissance " du regard " régénéré " par la nature caribéenne qu'Aimé Césaire lui fera redécouvrir et la lecture du Cahier d'un retour au pays natal. Les effets d'image créés par l'imaginaire et l'invention poétique dans le texte de Césaire, se retrouvent comme " mis en oeuvre ", peints, transmués en couleurs, en formes syncrétiques, en contrepoints et en rythmes dans les oeuvres de Wifredo Lam qui, à rebours, donnent à lire, en un métissage formel et esthétique qui serait lui-même métaphore de l'archipel caribéen... au point que la série d'eaux fortes Annonciation achevée l'année de la mort de Lam, sera " illustrée " des poèmes d'Aimé Césaire. Dans le métissage des regards, se bâtit l'île caribéenne, autant que, par le regard, une île en appelle une autre et que, de la sorte, l'île inventée à la lisière de l'horizon en suscite une autre puis d'autres " hors champ ", pour construire et " former " une " vision " d'archipel. Mes analyses portent surtout sur Aimé Césaire, Daniel Maximin et Edouard Glissant pour ce qui concerne les écrivains et sur Wifredo Lam (surtout) et Ernest Breleur pour les peintres.

Chapitre du livre numérique de Teresa Orecchia-Havas, Anne Surgers, Marie-José Tramuta, Baptiste Villenave et Julie Wolkenstein (dir.), Le Regard à l’œuvre. Lecteurs de l’image, spectateurs du texte, Caen, mars 2014 : http://www.unicaen.fr/recherche/mrsh/laslar/2674.; International audience

Chapitre du livre numérique de Teresa Orecchia-Havas, Anne Surgers, Marie-José Tramuta, Baptiste Villenave et Julie Wolkenstein (dir.), Le Regard à l’œuvre. Lecteurs de l’image, spectateurs du texte, Caen, mars 2014 : http://www.unicaen.fr/recherche/mrsh/laslar/2674.; International audience; Nombreux sont les films qui contraignent leur spectateur à partager, par le biais d’un plan subjectif plus ou moins long, la perception d’un personnage voyeur. Ce dernier épie un autre personnage à son insu, dans son intimité quotidienne, la plupart du temps dans des activités de déshabillage, de soins intimes ou au cours de rapports sexuels. C’est ce motif et ses modalités stylistiques que nous nous proposons de circonscrire, en particulier l’usage que font les cinéastes, dans ce genre de situations, de l’échelle des plans et des mouvements optiques. Nous verrons qu’ils hésitent entre deux types distincts de mise en scène, qui visent des effets différents : l’un pousse le spectateur à adopter la vision du personnage scopophile, l’autre son regard.

Travailler ces textes terribles a représenté pour moi une véritable épreuve psychologique à un moment où, de surcroît, je suis tombée malade. Aussi, n'ai pas cherché à publier ensuite ce travail sur ces textes de plusieurs milliers de pages dont je supporte difficilement la violence et l’obscénité même si je leur trouve une légitimité et un sens.Dominique Diard; " Miraculeuse, car je suis un survivant de l'époque Duvalier. Miraculeuse, car Haïti, après avoir traversé tant de douleurs, de traumatismes, de chutes et de rechutes, est aujourd'hui vivante, même à travers sa texture chaotique ", affirme l'écrivain poète et peintre Frankétienne. Face à une dictature qui s'approprie la parole et sait en jouer, face à une langue totalitaire d'autant plus perverse qu'elle puise aux racines populaires aussi ancrées que le vaudou, quel espace de parole reste-t-il au poète haïtien dans sa quête de résistance autant que de création ? Aussi, à la langue totalitaire de la dictature des Duvalier, Frankétienne oppose une expression artistique polymorphe, entre voix, texte et dessin, qui se nourrit des paradoxes qu'elle fait surgir. Pour assurer la survie de l'écriture sur le fil du rasoir du chaos, le poète développe, au creux de la mort et de l'obscénité dictatoriale, une stratégie de résistance et de " déchoukage " du discours qui passe par la recréation d'une nouvelle langue et d'un espace d'écriture inédit autant capable de déjouer la censure que d'ouvrir des espaces et des horizons de liberté. " L'oiseau schizophone " se déploie à la croisée du roman et du poème, du texte et du dessin, du mot et du néologisme, de l'écriture et du cri, du parler et du " déparler ", de l'oeuvre graphique, oscillant entre claustration et ouverture, du pictogramme, du hiéroglyphe et de l'idéogramme au point que le texte se mue en un kaléidoscope hybride dont le romancier-peintre-poète-scribe fait bouger les pièces pour les vriller en une spirale qui les transcende.

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