1. De la Centrafrique au Cameroun : un itinéraire rythmique
- Author
-
Vincent Dehoux, Sylvie Le Bomin, Nathalie Fernando, and Fabrice Marandola
- Subjects
General Medicine - Abstract
Ce texte, écrit en collaboration par quatre membres du Département Ethnomusicologie du LACITO (Laboratoire des Langues et Civilisations à Tradition Orale du CNRS), présente les données concernant les principes de la rythmique en Afrique centrale. Il expose au préalable la méthode d’enregistrement en re-recording ou play-back, adaptée par Simha Arom à l’étude des polyphonies de tradition orale. Beaucoup plus qu’une simple technique d’enregistrement, il s’agit d’un véritable procédé d’investigation, d’un révélateur de savoirs non verbalisés. Son application permet d’aboutir à la transcription et à l’analyse des musiques d’Afrique centrale, notamment de leur rythmique dont nous présentons l’essentiel des traits caractéristiques.L’« itinéraire rythmique » nous mène du nord-ouest de la République Centrafricaine, avec les Banda Gbambiya, à la province de l’Extrême-Nord du Cameroun, chez les Mofou, Ouldémé et Toupouri. En effet, si les grands principes définis par Simha Arom permettent de décrire la majorité des musiques de ces ethnies, il existe cependant quelques cas singuliers qui permettent d’affiner la théorie générale. Chez les Banda Gbambiya, ils concernent les musiques pour xylophones : sont abordés successivement le rôle des instruments dans la polyphonie, l’ambiguïté métrique des variations qu’effectuent les xylophonistes et l’économie des moyens qu’ils mettent en œuvre dans la réalisation de certaines pièces. Pour la province de l’Extrême-Nord, ils ont trait principalement aux relations qu’entretiennent rythme et mélodie dans les polyphonies en hoquet, à l’organisation interne de chaque partie (périodicité, mode de division de la pulsation) et au tempo qui régit l’ensemble d’une exécution. This paper, a collective work written by four members of LACITO (Laboratoire des Langues et Civilisations à Tradition Orale at the French CNRS) presents data on the principals of rhythm in Central Africa. To begin with, the paper highlights the recording methods of re-recording or playback adapted by Simha Arom for the study of oral tradition polyphony. Much more than just a simple recording technique it amounts to a genuine research procedure, capable of revealing non verbal knowledge. The use of this method allows us to achieve the transcription and analysis of central African music, particularly regarding its rhythms the essential traits of which we outline here.The “Rhythm Itinerary” leads us from the North West of the Central African Republic, with the Banda Gbambiya, to the province in the extreme North of the Cameroon, home of the Mofou, Ouldeme and Toopoori peoples. In fact, whilst the general principles defined by Simha Arom enable us to describe the majority of the music stemming from these ethnic groups, there are however some individual cases that allow us to refine the general theory. For the Banda Gbambiya the xylophone is a case in point: successively tackled are the role of instruments in polyphony, metric ambiguity practised by xylophonists and the economy of means that they employ to perform certain pieces of music. Concerning the extreme Northern province, the authors have assessed the relationships maintained by rhythm and melody in hocket polyphony, the internal organisation of each part (periodicity, beat division modes) and the tempo that regulates the whole of a performance.
- Published
- 2012