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Chaque année, des praticiens à tous les niveaux du système de santé contribuent à administrer quelque 400 millions de vaccins à des nourrissons, des adolescents et des adultes dans tous les pays du monde. Ce rapport est un hommage à ceux dont les efforts permettent de sauver des millions de vies chaque année. La vaccination peut parfois être réduite à des chiffres : les taux de couverture, le nombre d’enfants zéro-dose, le nombre d’introductions de nouveaux vaccins… Chaque année, en juillet, les données sur la vaccination internationale sont publiées et examinées en détail. Mais la vaccination n’est pas uniquement une question de chiffres. Il s’agit de personnes. Il s’agit des nourrissons qui sont protégés contre des maladies infectieuses mortelles, des adolescentes qui sont épargnées par la menace du cancer du col de l’utérus, des personnes de tous âges qui échappent aux pires conséquences du COVID-19. Et il s’agit aussi des innombrables personnes qui, dans chaque pays, travaillent sans relâche pour que les vaccins parviennent à ceux qui en ont besoin, où qu’ils soient. La Fondation Apprendre Genève (TGLF) a demandé aux membres du Mouvement pour la vaccination à l’horizon 2030 (IA2030) de « montrer comment leur travail quotidien fait la différence pour protéger les enfants et leurs familles des maladies évitables par la vaccination ». Plus de 1 000 photos ont été déposées pendant la Semaine mondiale de la vaccination (25 au 29 avril 2022) par les membres du Mouvement IA2030 travaillant avec des communautés dans près de 60 pays. Chacune de ces photos ne raconte pas seulement une histoire. Elles offrent également l’occasion de découvrir « comment se déroule » la vaccination, comment les professionnels de la santé établissent des liens avec les communautés qu’ils servent. La vaccination consiste à faire venir les familles dans les systèmes de santé, à faire en sorte qu’un professionnel de la santé rencontre et parle avec un parent ou une personne qui s’occupe d’un enfant, à évaluer un enfant au début de sa vie, et enfin à administrer des vaccins pour prévenir la maladie et la mort. Et cela se produit plus de 400 millions de fois chaque année. Sans distinction de sexe, de richesse ou d’origine ethnique, et parfois dans des circonstances les plus difficiles que l’on puisse imaginer. Ces images ne reflètent qu’un infime pourcentage de ces 400 millions d’événements individuels et l’énorme engagement des professionnels de la santé, des personnes, des communautés et des gouvernements, nécessaires pour que cela se reproduise chaque année. Ensemble, ils donnent un aperçu de la réalité quotidienne des praticiens de la vaccination : ce qu’il faut faire pour administrer des vaccins aux populations – un effort monumental entrepris chaque année pour chaque nouvelle cohorte de naissance. Il est bon de rappeler qu’à l’échelle internationale, les services de vaccination touchent toujours plus de personnes que tout autre service de santé. Il y a des chaînes du froid à gérer, des systèmes de distribution à organiser, des séances de sensibilisation des communautés à mener, des registres à conserver et à analyser. Ces photos illustrent les nombreux rôles dévolus aux personnels de la vaccination. Les programmes de vaccination dépendent des activités coordonnées des vaccinateurs, des superviseurs, des responsables de la chaîne du froid, des mobilisateurs communautaires, des chercheurs et de bien d’autres personnes, qui sont autant de rouages essentiels de la machine à vacciner. Les photos donnent une image saisissante de ce que signifie la vaccination dans la pratique : à quoi ressemble une séance de vaccination dans une communauté ; à quoi ressemble une séance dans un établissement de santé ; à quoi ressemblent réellement les défis liés à l’environnement. Certaines présentent les aspects pratiques de la vaccination, rarement évoqués : le marquage au doigt, la paperasse, les glacières sur les motos. Mais souvent, ce sont les détails accessoires qui sont révélateurs : les décombres dans une zone d’insécurité ; le plafond endommagé d’un établissement de santé ; les chaussures des vaccinateurs ; le nombre de personnes assistant aux séances. Pourtant, ce qui ressort toujours, c’est l’humanité du bénéficiaire et du prestataire : les visages souriants des enfants dont l’avenir est protégé, la protection des parents et autres responsables. Et surtout, ce qui transparaît, c’est le sentiment de fierté et l’engagement des agents de santé qui, chaque jour, font tout leur possible pour que les vaccins soient là où ils doivent être et que les gens souhaitent les recevoir.

Le sixième événement en ligne Teach to Reach Connect, organisé par la Fondation Apprendre Genève (TGLF) en juin 2022, a offert une plateforme aux membres du Mouvement pour la vaccination à l’horizon 2030 (IA2030), et à d’autres acteurs de la vaccination, afin de partager leurs expériences et de développer un réseau international. L’événement comprenait des séances plénières de partage d’expérience en groupe sur l’hésitation à se faire vacciner pour le COVID-19, organisées en partenariat avec l’UNICEF, et sur les questions liées au genre dans la vaccination, organisées conjointement avec le collectif international des Femmes de la vaccination. Ces séances ont permis aux praticiens de mettre en avant les défis locaux spécifiques à la vaccination et la manière dont ils ont entrepris de les relever, à la fois en groupe et en privé, en partageant leur expérience avec leurs pairs. Les événements Teach to Reach sont uniques en ce qu’ils donnent la priorité aux contributions de ceux qui travaillent dans les programmes nationaux de vaccination, qui partagent leur expérience pour le bénéfice des autres et reçoivent un retour d’information de la part d’experts internationaux qui servent de facilitateurs (comme un « guide accompagnateur » plutôt qu’un « sage perché sur son estrade »). Teach to Reach Connect 6 a donc représenté un exemple d’« engagement consultatif » dans lequel un partenaire international, l’UNICEF, a pris le temps d’écouter plutôt que de diffuser des informations. Teach to Reach Connect 6 a donné de multiples exemples de la manière dont les travailleurs de la santé de divers pays à revenu faible et intermédiaire (PRFM) – anglophones et francophones – relèvent les défis identifiés comme essentiels par les praticiens locaux et mondiaux – hésitation à se faire vacciner contre le COVID-19, genre et autres barrières sociales à la vaccination, et parvenir à toucher les communautés non-dosées et sous-immunisées – et de la manière dont ils s’engagent auprès des communautés locales. Points clés Les expériences partagées lors de l’événement et les réactions (provenant de 1 526 participants de 72 pays) ont mis en évidence certaines des stratégies adoptées pour lutter contre l’hésitation à l’égard du vaccin COVID-19. Il s’agit notamment de l’écoute respectueuse et de la correction des perceptions erronées, de l’honnêteté quant aux effets secondaires légers et à la manière de les gérer, et de la présentation de preuves de la vaccination ou de la conduite de vaccinations publiques. Il est également important de remédier à l’hésitation du personnel de santé en utilisant des stratégies similaires. La nécessité de prendre en compte des populations spécifiques, notamment les femmes enceintes et les personnes vivant avec le VIH, a également été évoquée. Les obstacles liés au genre abordés concernent le rôle des hommes dans la régulation de l’accès des femmes aux services de vaccination dans certains contextes et l’importance d’impliquer les hommes dans les activités d’engagement communautaire. À l’inverse, les groupes de femmes et les réseaux sociaux féminins offrent la possibilité de diffuser des messages positifs sur la vaccination. L’importance d’un traitement équitable des femmes dans les programmes de vaccination a également été soulignée. Dans le domaine des populations non vaccinées et sous-vaccinées, les praticiens ont souligné l’importance d’identifier les zones les moins performantes et d’entreprendre des analyses situationnelles pour identifier les causes profondes de la sous-vaccination, plutôt que de s’appuyer sur des hypothèses, et d’utiliser cette compréhension pour élaborer des stratégies de réponse. La nécessité de réponses coordonnées et multiformes a également été soulignée. L’engagement des communautés est considéré comme essentiel pour les programmes de vaccination, par exemple pour comprendre et éliminer les barrières sociales. Outre la communication sur les avantages de la vaccination, les communautés peuvent également être impliquées dans la planification des services. Incidence Il est à noter que peu de contributions se sont concentrées sur des approches entièrement nouvelles ou sur l’utilisation de nouvelles technologies. Au contraire, elles décrivent généralement l’application dans le monde réel de stratégies qui sont déjà considérées comme de bonnes pratiques. La mise en œuvre de bonnes pratiques reconnues à différents niveaux des programmes de vaccination est un goulot d’étranglement important dans le développement de programmes de vaccination plus performants. Au sein d’un écosystème en expansion de possibilités d’apprentissage numérique offertes par des partenaires mondiaux, l’éventail de possibilités d’apprentissage par les pairs de la TGLF, y compris Teach to Reach Connect 6, représente une nouvelle approche par laquelle les agents de vaccination peuvent être confrontés à des pratiques efficaces dans le monde réel, fondées sur la résolution de problèmes opérationnels communs, et s’inspirer de l’utilisation de ces pratiques par leurs pairs, tout en bénéficiant de la perspective internationale fournie par des facilitateurs experts contribuant au programme d’apprentissage. De nombreuses contributions comprenaient un commentaire sur la manière dont la participation aux activités de la Fondation Apprendre Genève avait influencé leurs activités. Dans plusieurs cas, les analyses en situation ont fourni des informations importantes pour façonner les interventions. La valeur des « retours des pairs », permettant d’adapter les plans à la lumière de l’expérience, a également été mentionnée. Bien qu’il ait été démontré que la participation au programme d’apprentissage par les pairs a permis d’améliorer les capacités des participants et les performances du programme de vaccination, des travaux supplémentaires sont nécessaires pour fournir des preuves plus rigoureuses des impacts positifs et des voies par lesquelles ces impacts positifs sont obtenus. Le Mouvement pour la vaccination à l’horizon 2030 (IA2030) En 2022, 6 185 professionnels de la santé de pays à revenu faible et intermédiaire (PRFM) ont demandé à rejoindre le « Mouvement pour la vaccination à l’horizon 2030 (IA2030) » et ont participé à un programme d’apprentissage par les pairs par voie numérique répartis sur quatre mois. En se concentrant sur un défi prioritaire local spécifique, les participants ont entrepris un processus structuré en cinq étapes : Initiation : s’engager dans le Mouvement et remplir un questionnaire de candidature Génération d’idées : partager des idées avec des pairs du monde entier Analyse de la situation : entreprendre une analyse systématique des causes de leur défi Planification des actions : développer un plan d’action, revu par les pairs Accélérateur d’impact : le démarrage d’un projet de quatre semaines avec des étapes hebdomadaires. Les participants au programme (les « Scholars ») passeront les 6 à 12 mois suivants à mener à bien leurs projets et à rendre compte périodiquement de leurs progrès.

Ce rapport analyse 734 études de cas élaborées par des agents de santé de première ligne en novembre 2020 dans le cadre du Réseau Réseau COVID-19, un programme d’apprentissage par les pairs dirigé par La Fondation Apprendre Genève (LinkedIn|YouTube|Twitter| Podcast). En savoir plus sur ce Rapport… 734 professionnels de santé de tous les niveaux du système de santé ont pris le temps de s’éloigner de leurs tâches quotidiennes exigeantes pour réfléchir à leur pratique, en décrivant puis en analysant une situation dans laquelle ils ont réussi à aider un individu ou un groupe à accepter ou à acquérir la confiance que la prise de vaccins les protégerait de la maladie. De plus, ils l’ont fait pendant quatre semaines de collaboration à distance à un moment historique très crucial, quelques mois avant l’arrivée des premières doses de vaccin COVID-19 au Ghana et en Côte d’Ivoire. «En lisant ce rapport, j’ai éprouvé un sentiment de découverte. Les histoires partagées m’ont rappelé mes premiers travaux avec des collègues travaillant au niveau local, et m’ont donné une appréciation renouvelée de ces professionnels de la santé qui ont dû faire face à des défis encore plus grands face à une pandémie mortelle. J’ai pu ressentir à quel point il est difficile de rester ce «conseiller le plus fiable» pour les communautés, et à quel point tout dépend de la capacité des personnes en première ligne à expliquer, défendre et répondre d’une manière qui est presque entièrement dictée par le contexte, dans ce cas une pandémie très incertaine et en évolution.»- Extrait de la préface de Heidi Larson, PhD, professeur d’anthropologie, de sciences du risque et de la décision et directrice fondatrice du Vaccine Confidence Project à la London School of Hygiene & Tropical Medicine. Méthodologie: Une approche de méthodes mixtes a été adoptée. L’accent a été mis sur l’analyse qualitative des récits des études de cas, étayée par l’analyse quantitative des informations démographiques sur les universitaires qui ont produit les études de cas. Une matrice a été développée pour guider le codage des données présentées dans les récits des études de cas. L’approche a utilisé un équilibre entre le codage déductif (utilisant des codes prédéfinis dérivés des questions de recherche) et le codage inductif (ajoutant de nouveaux codes en réponse aux thèmes émergeant dans les récits. Au total, 734 Scholars (auteurs d’études de cas) ont pris part à l’exercice: 81% (n=591) en Afrique occidentale et centrale; 11% (n=80) en Afrique orientale et australe; 6% (n=43) en Asie du Sud. Les Scholars étaient engagés à différents niveaux du système de santé: 18% (n=131) au niveau national; 29% (n=213) à un niveau sous-national; 29% (n=214) au niveau du district; 20% (n=144) dans des établissements de santé. Le Réseau Scholar COVID-19 Réseau est un réseau digital hébergé par La Fondation Apprendre Genève (Fondation). Au début de la pandémiede COVID-19, le réseau a réuni des membres travaillant dans le domaine de la vaccination et dont les activités avaient été affectées par la pandémie. La Fondation Fondation a aidé les membres du réseau à générer et à partager des idées et des pratiques pour soutenir le travail de la vaccination à tous les niveaux du système de santé, des frontières organisationnelles et des frontières nationales. En novembre 2020, la Fondation a identifié l’introduction du vaccin COVID-19 comme un axe d’action crucial pour le réseau et a mis en place un exercice de revue par les pairs basé sur les expériences des membres du réseau à surmonter les obstacles à l’acceptation du vaccin. L’étude a été financée par la Fondation Bill et Melinda Gates.