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This paper addresses the issue of representations of victims as constructed by the public policies of memory and their uses through the case of the city of Medellín. It focuses on the analysis of the historical memory axis of the Municipal Program of Assistance to Victims of the Armed Conflict launched in 2006. In this context, local officials have designed and diffused a series of instruments to teach victims how to build a "historical memory" based on the specific violent events.The aim is to analyze in particular the actual act of “assimilation into a museum" of the figure of the victim. While the civil non-governmental affiliated museum Weaving Memories sketches a portrait of a militant victim who denounces the complicity of the state with the paramilitaries, the municipal Museum House of Memory builds a narrative around the concept of a universal victim, at the same time bruised and resistant, and prone to forgiveness. The study of the uses and appropriations of the municipal museum concludes that it can either be seen as a sounding board for the claims of victims and as a damper that tries, through the construction of a figure of the victim in which each visitor can recognize himself, to build an order peaceful in its appearances.

Cet article étudie les limites et les contradictions des politiques de mémoire mises en place dans des contextes de sortie de conflit. Il analyse les conditions qui rendent possible l’existence d’un lieu de mémoire qui rend hommage aux victimes du conflit armé colombien dans une ville où les acteurs armés sont présents : la Maison de la Mémoire du Pacifique de Nariño, située à Tumaco. Il se base sur les matériaux collectés lors d’une enquête menée entre 2013 et 2015 à Tumaco (observations dans la maison de la mémoire, entretiens semi-directifs avec l’équipe qui y travaille et avec les fonctionnaires impliqués dans le projet, archives du diocèse). L’article montre que l’ancrage historique des acteurs qui portent la maison de la mémoire, l’adaptation du récit aux normes locales du dicible et de l’indicible et l’intégration du lieu dans la politique de mémoire nationale lui assurent une existence qui reste cependant précaire. Ce cas extrême met en évidence les ressorts du paradoxe d’un pays où les actions visant à mettre en récit un conflit armé non achevé se multiplient.