1. Comprendre les déterminants de la prescription d'inhibiteurs de la pompe à protons au long cours en soins premiers
- Author
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Baget, Arthur, Thèses d'exercice et mémoires - UFR de Médecine Montpellier-Nîmes, Université de Montpellier (UM), and Jean-François Bourgaux
- Subjects
Prescription au long cours ,Soins premiers ,Réévaluation ,MESH: Inhibiteurs de la pompe à protons ,MESH: Déprescriptions ,Balance bénéfice risque ,Étude qualitative ,[SDV.MHEP]Life Sciences [q-bio]/Human health and pathology - Abstract
Introduction : les inhibiteurs de la pompe à protons s’avèrent être un traitement largement prescrit en soins premiers dans les pathologies oeso-gastriques. D’une relative innocuité en traitement de courte durée, ils semblent en revanche liés à de nombreux effets secondaires potentiellement sévères lors d’une prise au long cours. L’objectif de l’étude était de comprendre ce qui pouvait amener les praticiens à poursuivre ces traitements au-delà des indications recommandées.Matériel et méthode : il s’agit d’une étude qualitative, via la réalisation d’entretiens auprès de médecins généralistes installés dans l’Hérault, jusqu’à saturation de données. S’en est suivi, après retranscription en verbatims, une analyse thématique de leurs réponses et remarques.Résultats : 13 entretiens ont été réalisés lors de l’étude. La totalité des médecins participants s’accordaient sur la grande banalité des traitements par IPP, efficaces, bien tolérés et prescrits largement quel que soit le mode d’exercice et la spécialité. La réévaluation de leurs indications paraissait difficile, par manque de temps, à défaut de recommandations aisément applicables en médecine générale et du fait de la bonne réputation du traitement, rarement jugé coupable d’une quelconque iatrogénie. La réalisation d’une fibroscopie gastrique, indispensable en cas de poursuite d’un traitement au long cours, n’était pas systématiquement demandée initialement ou dans le suivi au long cours. Les effets secondaires des IPP semblaient méconnus du fait d’une moindre importance dans la formation des praticiens, du peu d’informations publiées à leur égard et de la difficulté à leur attribuer une iatrogénie particulière car souvent prescrits en association avec de nombreux traitements chez une patientèle âgée. Enfin, la plupart des participants se montraient favorables à la diffusion d’une plaquette d’information afin de faciliter la déprescription auprès de leur patientèle traitée au long cours.Conclusion : bien que les effets secondaires des IPP au long cours soient désormais avérées dans la littérature, leur prescription reste très répandue, sans que les indications soient évidentes. Le traitement reste banalisé et les complications méconnues. Une plus large diffusion de l’information et un outil d’aide à la déprescription pourrait s’avérer utile afin de diminuer l’usage d’un médicament par ailleurs nécessaire dans bien des cas mais dont la prescription doit être limiter dans le temps afin d’en limiter la nocivité.
- Published
- 2018