Le concept d’anachronisme peut être exemplifié dans l’œuvre d’Eielson, plus particulièrement dans ses essais sur les peuples précolombiens et ses Quipus. Il n’y a rien des quipus dans les Quipus d’Eielson, en ce qui correspond à sa forme, sa structure, son but ; on pourrait objecter qu’il faudrait respecter le lieu et objectif des quipus incas pour mieux les comprendre, mais le passé n’offre pas de description, traduction ou explication de ces quipus et, même s’il le faisait, probablement le lieu du quipu pour les incas ne pouvait rien nous dire dans la modernité. Il faut, comme affirme Didi-Huberman, avoir une attitude anachronique pour mettre en lumière ces codes si lointains et en même temps si proches de l’identité culturelle de l’Amérique latine ; Eielson récupère le quipu comme une image passée qui revient au présent en restant sur le seuil.