L’article tente de “déconstruire” le “traitement journalistique” d’une question socialement et politiquement sensible au Maroc : la situation des “jeunes diplômés chômeurs”. À travers l’examen de ce traitement dans quatre journaux, des procédés journalistiques sont mis au jour, comme le tri de l’information ou la catégorisation qui débouche sur la caricature. Au-delà, l’analyse révèle que cette construction est marquée par l’ambivalence des prises de positions des journalistes à l’égard de cette question ; ambivalence qui apparaît elle-même comme le produit d’un contexte politique de transition, dont les mesures prises en réponse au “problème” des diplômés chômeurs enregistrent l’incertitude et l’ambiguïté. Si la presse se fait l’écho de faits sociaux, c’est donc sous l’influence de la donne politique du moment : plutôt que de présenter simplement des faits, elle donne à voir une (re) présentation particulière de la société, dont elle-même n’est que l’une des figures. The paper attempts to deconstruct the journalistic way of dealing with a political and social question in Morocco – the problem of unemployed young graduates. Four newspapers have been examined, their content has been analyzed, and we shall see how the information is selected and how the categorization leads somehow, to mere mockery. Beyond, the analysis shows that the construction is held on ambivalent terms, ambivalent standpoints on the question. This type of ambivalence is the result of a political transition context, in which the arrangements in favour of the unemployed graduates problem, give way to a sense of uncertainty and ambiguity. If the press echoes social facts, it is in response of the political situation of the moment; rather than presenting plainly the data, it adorns a specific presentation of society, although it represents just, a specific social form.