1. Avis de l'Anses relatif à l’évaluation des risques liés à la consommation de compléments alimentaires contenant du curcuma
- Author
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Nesslany, Fabrice, Boutefnouchet, Sabrina, Champy, Pierre, Dufat, Hanh, Girardot, Marion, Hennebelle, Thierry, Lacaille-Dubois, Marie-Aleth, Michalet, Serge, Rivière, Céline, Souard, Florence, Vuitton, Dominique Angèle, Weniger, Bernard, Huret, Fanny, Institut Pasteur de Lille, Réseau International des Instituts Pasteur (RIIP), Université Paris Descartes, Sorbonne Paris Cité, Université Paris-Sud - Paris 11 - Faculté de médecine (UP11 UFR Médecine), Université Paris-Sud - Paris 11 (UP11), Ecologie et biologie des interactions (EBI), Université de Poitiers-Centre National de la Recherche Scientifique (CNRS), Université de Lille, Université Bourgogne Franche-Comté [COMUE] (UBFC), Université Claude Bernard Lyon 1 (UCBL), Université de Lyon, Université Grenoble Alpes - UFR Médecine - Département de Maïeutique (UGA UFRMDM), Université Grenoble Alpes (UGA), Retraité, Direction de l'Evaluation des Risques (DER), Agence nationale de sécurité sanitaire de l'alimentation, de l'environnement et du travail (ANSES), and Anses
- Subjects
Compléments alimentaires ,curcumine ,plantes ,plant extracts ,plants ,Food supplements ,[SDV]Life Sciences [q-bio] ,turmeric ,préparation de plantes ,curcumin ,curcuma - Abstract
Citation suggérée : Anses. (2022) Avis de l’Anses relatif à l’évaluation des risques liés à la consommation de compléments alimentairescontenant du curcuma (autosaisine 2019-SA-0111). Maisons-Alfort : Anses, 178 p; L’utilisation de plantes dans les compléments alimentaires est encadrée par le décret n°2006-352 du 20 mars 2006 et par l’arrêté du 24 juin 2014 ci-après dénommé « arrêté plantes ».De nombreux compléments alimentaires contenant du curcuma ou sa substance active, la curcumine, sont disponibles sur le marché français, notamment pour leurs potentielles propriétés digestives, antioxydantes et anti-inflammatoires. Entre mai 2016 et mars 2021, plus de 1600 produitscontenant du curcuma ou de la curcumine ont été déclarés à la DGCCRF par Téléicare. Cette plante ne figure pas dans l’annexe I de l’arrêté du 24 juin 2014 établissant la liste des plantes, autres que les champignons, autorisées dans les compléments alimentaires et leurs conditions d’emploi Cette liste a été consolidée et publiée par la DGCCRF en janvier 20195, trois espèces de curcuma y sont présentes : Curcuma longa L., Curcuma xanthorrhiza Roxb. et Curcuma zedoaria (Christm.) Roscoe mais aucune recommandation sanitaire n’est attachée à ces trois espèces.À ce jour, une demande d’allégation pour la curcumine entrant dans la composition de denrées alimentaires a été déposée et évaluée par l’autorité européenne de sécurité des aliments (Efsa), qui a estimé qu’une relation de cause à effet n’était pas établie entre la consommation de cettesubstance et la « contribution au fonctionnement normal des articulations ». Ainsi, aucune allégation n’a été autorisée par la Commission européenne (règlement (UE) n° 432/2012).Une dose journalière admissible (DJA) de 3 mg/kg pc/j, fondée sur l’observation d’une diminution de la croissance pondérale de la seconde génération de rats exposés à la plus forte dose lors d’une étude de toxicité développementale, a été fixée pour la curcumine, qui est largement utilisée commecolorant (E100) dans l’alimentation (Jecfa 2004). La consommation actuelle de certains compléments alimentaires contenant de la curcumine, notamment ceux dans lesquels sa biodisponibilité est augmentée par l’association à d’autres ingrédients tels que la pipérine ou par l’utilisation de nouvelles formulations, peut entraîner un dépassement de cette DJA.Par ailleurs, depuis la mise en place du dispositif de nutrivigilance en 2009, 120 signalements d’effets indésirables susceptibles d’être liés à la consommation de compléments alimentaires contenant du curcuma ou de la curcumine ont été portés à la connaissance de l’Anses. Parmi ces120 déclarations, 67 ont fait l’objet d’une analyse d’imputabilité par le groupe de travail de nutrivigilance. Les effets indésirables les plus fréquemment rapportés sont notamment d’ordre hépatique avec 15 signalements analysables. Par ailleurs, l’Italie a recensé entre novembre 2018 etjuin 2019 une vingtaine de cas spontanés d’hépatite impliquant le curcuma (seul ou en association avec d’autres ingrédients) (Menniti-Ippolito et al. 2020).Dans ce contexte, l’Anses a décidé de s’autosaisir afin de mener un état des lieux des connaissances sur cette plante, d’estimer l’exposition de la population française à la curcumine présente dans l’alimentation et, le cas échéant, de protéger les populations sensibles et les plus exposées par la formulation de recommandations.
- Published
- 2022