Il y a tout juste dix ans, on assistait à l’une des aventures politiques les plus extraordinaires de la fin du XXe siècleł: le retour de Hong Kong, bastion du capitalisme libéral, dans le giron de la Chine communiste. Sous la bannière chinoise d’ł«łun pays, deux systèmesł», Hong Kong s’est transformé en Région administrative spéciale de la République populaire de Chine (RPC). Cet anniversaire marque un certain nombre d’autres temps forts dans l’histoire de Hong Kong. Plus de deux décennies se sont ainsi écoulées depuis la signature, en 1984, de la Déclaration conjointe sino-britannique pour la rétrocession de Hong Kong. Et 17 années depuis la promulgation de la Loi fondamentale(( 1) en 1990 sont passées sur les cicatrices des événements de Tiananmen et de la terrible répression de 1989. Cette législation de l’Assemblée nationale populaire (ANP) tient lieu de constitution à Hong Kong et planifie un développement démocratique à long terme pour l’ex-colonie. Elle constitue également un gage de sécurité pour le maintien d’un degré d’autonomie élevé, le respect des droits de l’homme et l’existence d’un État de droit à Hong Kong. Grâce aux garanties offertes par la Déclaration conjointe et la Loi fondamentale, de nombreux pays du monde ont signé des accords multilatéraux avec et à propos de Hong Kong. L’année 2005 a marqué le vingtième anniversaire du processus de démocratisation à Hong Kong, moins médiatisé cependant que le dixième anniversaire de la rétrocession. Dirigeants et partisans de la Chine continentale s’accordent à faire valoir que la démocratisation à Hong Kong doit être graduelle et ordonnée. En effet, depuis les premières élections démocratiques de 1985, avec ses 12 circonscriptions fonctionnelles, pour élire ses législateurs jusqu’à l’élection en 1991 de 18 législateurs au suffrage direct, Hong Kong peut se vanter d’avoir le système de démocratisation le plus graduel et ordonné du monde.