L'Haridon, Béatrice, L'Haridon, Béatrice, Centre de recherche sur les civilisations chinoise, japonaise et tibétaine (UMR 8155), École pratique des hautes études (EPHE), Université Paris sciences et lettres (PSL)-Université Paris sciences et lettres (PSL)-Collège de France (CdF (institution))-Université Paris Diderot - Paris 7 (UPD7)-Centre National de la Recherche Scientifique (CNRS), Institut National des Langues et Civilisations Orientales, and Anne Cheng-Wang
At the end of the Western Han dynasty, Yang Xiong (53 B.C. – A.D. 18) wrote the Fayan by taking as a model the Analects, by Confucius. The attempt, unprecedented at the time, was both a literary challenge and a way to critically synthesize the main scholarly and political trends of his own time. This process of imitation, its originality of which would later form the basis for a broad rejection of Yang Xiong being characterized as an usurper or conservative, constitutes the central point of our study, to show how the imitation was the means of a transformation. The first chapter deals with the situation of Yang Xiong as a scholar from Shu. Several sources illuminate the specific nature of the literary tradition in Shu during the Han period, which helps to better understand the situation of Yang Xiong as an official after his arrival in the capital. The second chapter turns to the Fayan itself, examining its different and complex ways of imitation, and the underlying conception of the text. The third chapter shows that the ethical life, as developed by the Fayan, is conceived as a personal metamorphosis in which Confucius plays a central role as master. However, this remote master, sometimes referred to as holy man, must be proved or tested against a historical reflexion embracing a great number of figures from the pre-imperial period and the Qin and Han empires. This study includes a complete annotated translation of the Fayan. A biographical list of the historical figures, a detailed chronology and an index of editions and commentaries on the Fayan are offered in the appendices., Alors que la dynastie des Han occidentaux touche à sa fin, Yang Xiong (53 av. J.-C. – 18 apr. J.-C.) écrit le Fayan sur le modèle des Entretiens de Confucius. Cette tentative sans précédent est à la fois un défi littéraire et une manière de proposer la synthèse critique des courants de pensée et des questions politiques de son époque. Ce procédé d’imitation, suffisamment original pour susciter plus tard un large rejet de Yang Xiong comme usurpateur ou conservateur, constitue précisément le centre de notre étude, qui cherche à montrer comment cette imitation fut le lieu et le moyen d’une transformation. Le premier chapitre est consacré à une analyse de la situation de Yang Xiong en tant que lettré originaire de Shu. Plusieurs sources nous montrent en effet la spécificité de la tradition lettrée à Shu et celle-ci nous permet de mieux comprendre la position de Yang Xiong en tant que fonctionnaire après son arrivée dans la capitale. Le deuxième chapitre se tourne vers le Fayan en se proposant d’étudier les différents procédés d’imitation qui y sont à l’oeuvre, et quelle conception du texte est sous-jacente à cette complexe entreprise littéraire. Dans un troisième chapitre, nous montrons que le Fayan développe une vie éthique conçue comme transformation de soi, où Confucius pris pour maître joue un rôle central. Cependant ce maître lointain doit être prouvé, ou éprouvé, par une réflexion historique qui embrasse un grand nombre de personnages de l’époque pré-impériale et des dynasties Qin et Han. Cette étude inclut une traduction intégrale et annotée du Fayan. En annexe sont donnés un index biographique des personnages historiques, une chronologie détaillée et une liste des éditions et commentaires du Fayan.