Fanny Buscaglia, Ina Reiche, Gwenaëlle Goude, Katharina Müller, Laboratoire méditerranéen de préhistoire Europe-Afrique (LAMPEA), Aix Marseille Université (AMU)-Centre National de la Recherche Scientifique (CNRS)-Ministère de la Culture (MC), Centre de recherche et de restauration des musées de France (C2RMF), Centre National de la Recherche Scientifique (CNRS)-Ministère de la Culture et de la Communication (MCC), and Ministère de la Culture et de la Communication (MCC)-Centre National de la Recherche Scientifique (CNRS)
L’analyse des dosages isotopiques (δ13C, δ15N) dans le collagène osseux, pour reconstruire des tendances alimentaires humaines, est une méthode aujourd’hui utilisée en routine. Celle-ci permet d’appréhender la consommation de ressources protéiques au cours des dernières années de la vie de l’individu. Dans le cadre d’une étude paléoalimentaire réalisée sur des groupes néolithiques de Ligurie, des dosages isotopiques ont été effectués sur des restes osseux humains (n=14) et animaux (n=13) du site de La Pollera (culture VBQ, 4900-4600 BC cal., Italie). Le matériel provient de fouilles anciennes et l’ensemble des restes osseux humains (trouvés en contexte sépulcral), est enduit par un consolidant inconnu qui est susceptible d’avoir un impact sur les valeurs isotopiques du collagène osseux. Afin d’identifier la nature de ce dernier, quatre échantillons consolidés ont été analysés par spectroscopie IR à transformée de Fourier (IRTF) et microscopie électronique à balayage (MEB). Les résultats montrent la nature de ce matériau exogène : de la colle animale. De plus, les observations au MEB et les paramètres déduits de l’analyse IRTF ont permis une évaluation globale de l’état de conservation des vestiges osseux. Parallèlement à ce travail, le collagène osseux de tous les échantillons humains et animaux a été extrait pour les analyses isotopiques. Les résultats de compositions élémentaires, de dosages isotopiques et la comparaison avec d’autres données isotopiques sur la région, montrent (1) que le collagène est bien conservé pour tous les échantillons et (2) qu’il ne semble pas avoir de modification des données isotopiques originelles de l’os par le consolidant à l’exception d’un échantillon. Cette étude conforte la possibilité d’étudier les collections anciennes potentiellement soumis à des contaminants exogènes, mais reste prudente quant à la possibilité d’effectuer des datations radiométriques. The use of stable isotope analysis (δ13C, δ15N) on bone collagen to reconstruct human palaeodiets is now a routine procedure. This method allows getting information on protein consumption during the last years of individual’s life. Within the framework of a palaeodietary study on Ligurian Neolithic populations, we applied this method on human (n=14) and animal (n=14) bone remains from the cave of La Pollera (VBQ culture, 4900-4600 BC cal., Italy). The main part of bone material comes from old excavations. The ensemble of human remains (coming from burials), was coated with an unknown consolidant that may have a confounding effect on the isotopic values. In order to get information on the chemical composition of this consolidant, four coated bone samples were analyzed by Fourier transform infrared spectroscopy (FTIR) and scanning electron microscopy (SEM). Additionally, the amide II black spot test was carried out. Results showed the nature of the consolidant, which is animal glue (i.e. collagen based). Besides, the general state of preservation of the bone material could be evaluated by parameters deduced from FTIR analyses and SEM observations. Bone collagen of all animal and human samples was extracted for stable isotope analysis. Elemental and stable isotope compositions, as well as the comparison with data obtained on other Neolithic Ligurian samples, show (1) a good preservation of collagen for all samples, and (2) no obvious contamination of stable isotope data by the consolidant except for one sample. This study is encouraging to proceed with stable isotope analysis on material coming from old excavations, but pinpoints necessary cautions for radiocarbon dating.