1. Registre EpiGETIF : données épidémiologiques et facteurs prédictifs de succès clinique du traitement endoscopique de l'obstruction maligne des voies aériennes centrales
- Author
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Amari, Lyria, Aix-Marseille Université - École de médecine (AMU SMPM MED), Aix-Marseille Université - Faculté des sciences médicales et paramédicales (AMU SMPM), Aix Marseille Université (AMU)-Aix Marseille Université (AMU), and Hervé Dutau
- Subjects
Bronchoscopie thérapeutique ,Voies aériennes centrales ,[SDV]Life Sciences [q-bio] ,Cancer bronchique non à petite cellule ,Désobstruction ,Bronchoscopie rigide ,Prothèse bronchique ,[SDV.MHEP]Life Sciences [q-bio]/Human health and pathology - Abstract
Introduction : le cancer broncho-pulmonaire se présente dans 16 à 30% des cas avec une atteinte obstructive des voies aériennes centrales. Cette obstruction peut également résulter de métastases endobronchiques de cancer à distance ou d’une compression par des adénopathies médiastinales. La bronchoscopie thérapeutique peut être utilisée à tous les stades de la maladie (néoadjuvant, adjuvant, ou palliatif). Différentes techniques sont disponibles et souvent associées (désobstruction mécanique, laser, pose d’une prothèse bronchique, …).Ce travail est basé sur les données du registre EpiGETIF, fondé par le GETIF (Groupe d’Endoscopie Thoracique et Interventionnel Francophone).Partie I : données épidémiologiques du traitement endoscopique de l’obstruction maligne des voies aériennes centrales en France.Cette étude a porté sur les données de 1486 patients. Il s’agissait d’une population à prédominance masculine, avec une moyenne d’âge de 64 ans. La tumeur primitive était pulmonaire dans 76% des cas, sinon il s’agissait majoritairement de métastases de cancer de l’œsophage, du rein, du colon. 56% des patients étaient naïfs de tout traitement oncologique. La dyspnée était le symptôme principal, avec un score de BORG moyen initial de 4,2 versus 1,8 après traitement endoscopique. Le traitement a abouti à la pose d’une prothèse bronchique dans 49% des cas. Le taux de complications per et post procédure à court terme était de 13,6%, principalement : hémoptysie (2,8%), pneumothorax (2,7%), œdème laryngé (1,1%), pneumopathie infectieuse (1,5%), migration de prothèse (1%). Le taux de décès était de 1,5%.Partie II : facteurs prédictifs de succès clinique du traitement endoscopique de l’obstruction maligne des voies aériennes centrales.Cette étude a porté sur les données de 496 patients. Nous avons comparé un groupe « super-répondeurs » (n=302), défini par une amélioration du score de BORG d’au moins 4 points ou une disparition de la dyspnée, à un groupe « non super-répondeurs » (n=194).L’amélioration moyenne du score de BORG était de 4,3 ± 2,3. 78% des patients sous ventilation mécanique (32 patients sur 41) ont été sevrés après le geste thérapeutique. En analyse univariée, les facteurs significativement corrélés à un succès clinique étaient : un score de BORG initial élevé, la nécessité d’un support ventilatoire, une histologie de la tumeur inconnue au moment du geste, une obstruction proximale (trachée/carène) ou multi-étagée, la mise en place d’une prothèse bronchique, un succès technique total. Les facteurs limitants significativement le succès clinique étaient : une rechute après traitement oncologique antérieur, la présence d’une atélectasie sur le scanner. En analyse multivariée, un score de BORG initial élevé était un facteur indépendant de succès clinique tandis qu’un score OMS ≥2 ainsi que la ventilation mécanique étaient des facteurs limitants l’amélioration clinique après désobstruction.Conclusion : la bronchoscopie thérapeutique a de nombreuses indications dont la principale est l’obstruction maligne des voies aériennes centrales, permettant une amélioration significative de l’état clinique du patient. Elle nécessite un opérateur expérimenté, la sélection du bon candidat à la désobstruction, aboutissant à un geste efficace avec un taux de complications faible.
- Published
- 2022