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National audience; Des chercheurs de l’Observatoire Hommes-Milieux Vallée du Rhône (CNRS-INEE) ont travaillé en 2017-2018 sur la bancarisation et la visualisation de ressources biophysiques historiques sur le fleuve Rhône. Ce projet interdisciplinaire, associant des géographes et des écologues, a consisté à prospecter des services d’archives encore peu explorés afin d’améliorer la connaissance du fonctionnement biophysique du fleuve, notamment avant les grandes transformations liées à l’aménagement hydraulique du Rhône (pré-1850).Une base de données contenant 350 cartes, plans et relevés topographiques issus de 14 services d’archives institutionnels, départementaux et nationaux a été compilée sur l’ensemble du Rhône français (530 km de long), du 17e au milieu du 20e siècle. Cette base de données augmente substantiellement le nombre de cartes déjà collectées dans les précédents programmes de recherche, elle couvre une plus longue période et devrait permettre des analyses spatio-temporelles plus détaillées. Elle offre ainsi la possibilité d’affiner la connaissance de la trajectoire socio-environnementale du Rhône grâce à l’étude de l’évolution des différents compartiments de la plaine alluviale, par exemple la morphologie des chenaux en eau, la végétation riveraine ou encore les éléments anthropiques (bâti, routes, rail, ouvrages hydrauliques).Afin de valoriser la base de données et la rendre accessible au plus grand nombre, l’idée d’un data paper a émergé à la fin du projet. Cette communication propose de revenir sur les différentes étapes de son élaboration : choix de la revue, choix de l’entrepôt de données, gestion des différentes politiques de réutilisation des données d’archives, préparation des données, rédaction, réflexion sur la section Data use and application du manuscrit, soumission, révision publique. L’article publié dans Earth System Science Data en 2021 est le premier data paper en SHS de l’OHM Vallée du Rhône.

Cet article examine la formule de recherche de L’œil à la page, une enquête réalisée en 1979 par le Groupe Interuniversitaire de Documentation et d’Enquêtes Sociologiques (GIDES) qui avait pour objectif d’étudier l’implantation de matériel audiovisuel dans huit bibliothèques municipales et dont les comptes rendus prirent la forme d’un rapport et d’un livre. Tout à la fois enquête de commande et recherche à visée pédagogique, elle fut aussi pour Jean-Claude Passeron, son directeur scientifique, l’occasion de tester empiriquement Le Métier de sociologue et de préparer l’écriture de (Les) mots de la sociologie. À ce titre, elle peut être considérée comme l’une des bases empiriques du Raisonnement sociologique. Pour cette raison, cette enquête est prise entre deux bornes théoriques : d’une part, celle que constitue le Métier de sociologue qui en est la matrice conceptuelle et, d’autre part, Le raisonnement sociologique, considéré dès sa publication comme une contribution majeure à la réflexion sur l’épistémologie des sciences sociales. Grâce à cette description qui s’appuie sur le livre, le rapport et les archives de l’enquête, cet article met en évidence un style de pensée scientifique et saisit l’articulation du Métier de Sociologue au Raisonnement sociologique, pour mieux en comprendre et faire comprendre l’épistémologie. This paper examines the research formula of L'œil à la page, a survey conducted in 1979 by the Groupe Interuniversitaire de Documentation et d'Enquêtes Sociologiques (GIDES). The aim of the survey was to study the implementation of audiovisual material in eight municipal libraries, and it gave rise to several reports (book, report, articles). Both a commissioned survey and pedagogical research, it was also for Jean-Claude Passeron, its scientific director, the opportunity to test empirically Le Métier de sociologue and to prepare the writing of (Les) mots de la sociologie. As such, it can be considered as one of the empirical bases of the Le raisonnement sociologique. For this reason, this survey is caught between two theoretical boundaries: the one constituted by Le Métier de sociologue, which is its conceptual matrix, and, on the other hand, Le raisonnement sociologique, considered since its publication as a major contribution to the reflection on the epistemology of social sciences. Thanks to this description, which is based on the book, the report and the archives of the survey, this paper highlight a style of scientific thought and grasp the articulation of the Métier de Sociologue with the Raisonnement sociologique, in order to better understand the epistemology presented in those two books.

Cet article vise à esquisser les pistes possibles de recherche ayant comme base les fonds d’archives de l’École de Préparation des Professeurs de Français à l’Étranger et de son évolution entre 1920 et 1985. En effet, exhumées dans le cadre du projet CLIODIFLE, ses archives, actuel département de Didactique du français langue étrangère à l’Université Sorbonne Nouvelle (Paris), permettent de porter un nouveau regard sur la constitution du champ de l’enseignement et de l’apprentissage du français langue étrangère. Trois axes d’exploration seront proposés : il s’agira tout d’abord d’établir comment la création de réseaux institutionnels ont sous-tendu le développement administratif et pédagogique de l’École, puis de définir comment la réflexion autour de l’acte pédagogique et des rapports à l’étranger ont influé l’évolution des programmes pédagogiques des futurs professeurs à l’étranger et, finalement, de déterminer comment les circulations des enseignants, des étudiants et des savoirs sont constitutifs de rapports géopolitiques à l’intérieur du champ de l’enseignement et de l’apprentissage du français langue étrangère. This paper aims to suggest directions for further researches within archives of the École de Préparation des Professeurs de Français à l’Étranger and its transformations from 1920 to 1985. Unearthed as part of the CLIODIFLE project, the archive of the School for Preparation of French teachers abroad, which has become the current-day department of Didactics of French as a Foreign Language, at the Sorbonne Nouvelle University (Paris), allows us to take a new look at the constitution of the field of the teaching and learning of French as foreign language. Three axes will be explored in this article : it will first be a matter of showing how the creation of institutional networks underpinned the administrative and pedagogical development of the School, then of defining how the reflection on the educational act and on relations with foreigners and foreign countries have influenced the evolution of the educational programs of future teachers abroad and, finally, of determining how the circulation of teachers, students and knowledge is constituent of geopolitical relationships within the field of teaching and learning French as a foreign language.

Cet article s’intéresse aux affaires de féminicides dans les archives judiciaires du XIXe siècle. Si le féminicide, dans son acception contemporaine en France, est souvent réduit à sa dimension conjugale (meurtre d’une épouse par son époux), l’étude des archives de féminicides à partir de la définition donnée par Radford et Russell (1992) permet de rendre compte d’une diversité de cas de femmes tuées par des hommes et d’identifier des logiques de genre déterminantes dans le crime. L’article s’interroge alors sur ce qui a pu faire écran à une telle lecture, en s’intéressant aux pratiques des acteurs lors de l’enquête judiciaire, puis en étudiant trois affaires a priori très différentes dans lesquelles la victime est une femme. L’article conclut à l’existence de traits récurrents qui poussent les hommes à tuer les femmes, qui attestent de l’exercice de la domination masculine, et qui permettent de subsumer les cas présentés sous la catégorie unitaire de féminicide. This article focuses on cases of femicides in 19th century court records. Although femicide, in its contemporary understanding in France, seems to be reduced to its marital dimension (murder of a wife by her husband), the study of femicide archives based on Radford and Russell’s definition (1992) makes it possible to account for the diversity of cases of women killed by men and to identify the determining gender factors in the crime. Thus, the paper examines what might have prevented such a reading by looking at the practices of the actors involved in the judicial investigation, and by studying three — at first sight very different — cases in which the victim is a woman. The article concludes that there are recurrent factors that lead men to kill women, which demonstrate the exercise of male domination, and which allow the cases presented to be subsumed under the unitary category of femicide.

Cet article propose une entrée dans l’histoire féministe anglaise des années 1970, peu connue en France. S’appuyant sur une analyse des contextes militants d’émergence de cette histoire, il montre qu’elle constitue une réappropriation critique d’une histoire « par en bas » socialiste incarnée à la fin des années 1960 par E.P. Thompson et le mouvement du History Workshop autour de Raphael Samuel. L’article défend l’idée qu’au cœur de cette histoire par en bas se trouve le projet d’inventer une expérience des archives, à travers laquelle créer une connexion à la fois intime et collective aux expériences des personnes ordinaires et des femmes du passé. L’enjeu d’une telle démarche est de développer des formes radicalement démocratisées de production et de circulation du savoir, et ce faisant, de nourrir des mobilisations socialistes et féministes « par en bas ». This article offers an introduction to the English feminist history of the 70s, little known in France, and it analyzes the activist contexts in which this history emerged. The paper shows how this history critically reappropriates a socialist history « from below » which was represented, at the end of the 60s, by E.P. Thompson and the History Workshop movement around Raphael Samuel. The core of the history from below has been the project of inventing an experience of the archives, through which to create a connexion both intimate and collective to the experiences of ordinary people and women of the past. This approach aims to promote the development of radically democratised forms of knowledge-production and circulation, and thus, the sustenance of socialist and feminist mobilizing « from below ».

International audience; "This article offers an introduction to the English feminist history of the 70s, little known in France, and it analyzes the activist contexts in which this history emerged. The paper shows how this history critically reappropriates a socialist history « from below » which was represented, at the end of the 60s, by E.P. Thompson and the History Workshop movement around Raphael Samuel. The core of the history from below has been the project of inventing an experience of the archives, through which to create a connexion both intimate and collective to the experiences of ordinary people and women of the past. This approach aims to promote the development of radically democratised forms of knowledge-production and circulation, and thus, the sustenance of socialist and feminist mobilizing « from below »."; "Cet article propose une entrée dans l’histoire féministe anglaise des années 1970, peu connue en France. S’appuyant sur une analyse des contextes militants d’émergence de cette histoire, il montre qu’elle constitue une réappropriation critique d’une histoire « par en bas » socialiste incarnée à la fin des années 1960 par E.P. Thompson et le mouvement du History Workshop autour de Raphael Samuel. L’article défend l’idée qu’au cœur de cette histoire par en bas se trouve le projet d’inventer une expérience des archives, à travers laquelle créer une connexion à la fois intime et collective aux expériences des personnes ordinaires et des femmes du passé. L’enjeu d’une telle démarche est de développer des formes radicalement démocratisées de production et de circulation du savoir, et ce faisant, de nourrir des mobilisations socialistes et féministes « par en bas »."

International audience; "This article focuses on cases of femicides in 19th century court records. Although femicide, in its contemporary understanding in France, seems to be reduced to its marital dimension (murder of a wife by her husband), the study of femicide archives based on Radford and Russell’s definition (1992) makes it possible to account for the diversity of cases of women killed by men and to identify the determining gender factors in the crime. Thus, the paper examines what might have prevented such a reading by looking at the practices of the actors involved in the judicial investigation, and by studying three — at first sight very different — cases in which the victim is a woman. The article concludes that there are recurrent factors that lead men to kill women, which demonstrate the exercise of male domination, and which allow the cases presented to be subsumed under the unitary category of femicide."; Cet article s’intéresse aux affaires de féminicides dans les archives judiciaires du XIXe siècle. Si le féminicide, dans son acception contemporaine en France, est souvent réduit à sa dimension conjugale (meurtre d’une épouse par son époux), l’étude des archives de féminicides à partir de la définition donnée par Radford et Russell (1992) permet de rendre compte d’une diversité de cas de femmes tuées par des hommes et d’identifier des logiques de genre déterminantes dans le crime. L’article s’interroge alors sur ce qui a pu faire écran à une telle lecture, en s’intéressant aux pratiques des acteurs lors de l’enquête judiciaire, puis en étudiant trois affaires a priori très différentes dans lesquelles la victime est une femme. L’article conclut à l’existence de traits récurrents qui poussent les hommes à tuer les femmes, qui attestent de l’exercice de la domination masculine, et qui permettent de subsumer les cas présentés sous la catégorie unitaire de féminicide.