La réalisation spirituelle, sous l’optique soufie, se veut une palingenèse totale incitant le moi intérieur voilé par les miasmes de l’égo charnel, à s’initier à une voie transpersonnelle embrassant l’archétype adamique puisant de la lumière divine. Toutefois, le chemin spirituel, glissant, surgit en spirale dans l’ici-bas pour nous faire rappeler que "L’homme est un ange déchu qui se souvient des cieux". Cette réalité décevante soulève la question des origines : la nature humaine n’est-elle donc pas pécheresse depuis le péché originel, reflet de l’agressivité humaine opposant Caïn et Abel, fils prodigues de la psychanalyse manifestant des égos conflictuels ? Ainsi, nous tenterons par l’article présent de faire miroiter, quelque peu, les multiples facettes de l’égo révélant une psyché, tantôt pathologique, tantôt authentique en faisant appel à l’histoire du monde et à l’œuvre d’Elif Shafak, "Soufi, mon amour", reflétant un espace (clinique), où se dévoilent des dualités défaillantes. De surcroit, l’écrivaine turque, comparable à une véritable thérapeute, met en scène le derviche comme miroir testant-interrogeant l’intériorité humaine soumise à l’examen de conscience. - Spiritual realization, from the sufi perspective, is a total palingenesy inciting the ego interior veiled by the miasmas of the carnal ego, to be initiated into a transpersonal embracing the adamic archetype drawing from divine light. Nevertheless, but the slippery spiritual path arises in the here below to remind us that "Man is a fallen angel who remembers the heaven". This disappointing reality raises the question of origins: isn’t human nature therefore sinful since the original sin, a reflection of the human aggressiveness between Caïn and Abel, prodigal son of psychoanalysis manifesting conflicting egos? Thus, we will try by this article to sparkle, somewhat, the multiple facets of the ego revealing a psyche, sometimes pathological, sometimes authentic by appealing to the history of the world and the work of Elif Shafak, "Sufi, my love", reflecting a (clinical) space, where failing dualities are revealed. In addition, the Turkish writer, comparable to a real therapist, stages the dervish as mirror testing-interrogating human interiority subjected to the examination of conscience.