Résumé: Le virus de l'immunodéficience humaine (VIH) infecte l'ensemble de l'organisme humain. La diversité génétique au sein de la population virale d'un individu infecté est considérable et hétérogène. Des sous-populations virales se développent au cours de l'infection, pouvant aboutir au phénomène de compartimentation virale c'est-à-dire à des évolutions indépendantes selon les compartiments anatomiques – organes, tissus ou cellules. La mise en évidence d'une compartimentation repose sur différents tests basés sur l'analyse phylogénétique des séquences des populations virales, la topologie de l'arbre et les distances génétiques. On observe des populations virales compartimentées au niveau du système nerveux central chez près de la moitié des individus infectés par le VIH. C'est notamment le cas lorsque sont présents des troubles neurocognitifs sévères, pouvant aller jusqu'à la démence. Différentes propriétés génétiques et phénotypiques sont associées aux variants VIH compartimentés dans le système nerveux central, en particulier la meilleure capacité à infecter les macrophages. Il s'agit d'un modèle d'étude intéressant de la compartimentation virale compte tenu de l'étanchéité de la barrière hématoencéphalique, de l'environnement cellulaire singulier pour ce virus, et des implications cliniques concernant la physiopathologie de l'infection par le VIH. The human immunodeficiency virus (HIV) infects the entire human body. Genetic diversity within the viral population of an infected individual is considerable and heterogeneous. Viral subpopulations develop during infection, which can lead to independent evolutions according to anatomical compartments – organs, tissues or cells – i.e. the phenomenon of viral compartmentalization. The identification of compartmentalization relies on different tests based on phylogenetic analysis of sequences of viral populations, tree topology and genetic distances. Compartmentalized viral populations are found in the central nervous system in nearly half of HIV-infected individuals. This is particularly the case when severe neurocognitive disorders, including dementia, are present. Different genetic and phenotypic properties are associated with compartmentalized HIV variants of the central nervous system, in particular the enhanced ability to infect macrophages. This is an interesting model for studying viral compartmentalization given the tightness of the blood-brain barrier, the peculiar cellular environment for this virus, and the clinical implications for the pathophysiology of HIV infection. [ABSTRACT FROM AUTHOR]