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Resume Contrairement aux allergies respiratoires, alimentaires et aux venins d’hymenopteres qui concernent des allergenes proteiques, la prise en charge des allergies aux medicaments necessite rarement le recours aux examens biologiques pour obtenir la preuve d’un mecanisme allergique IgE-dependant. Un nombre tres restreint de dosages d’IgE specifiques de medicaments est disponible car la grande majorite des medicaments sont des haptenes. L’utilisation rationnelle des outils biologiques disponibles selon les donnees actualisees de la science est a meme de garantir l’efficience diagnostique. Le mesusage de la biologie de l’allergie et/ou leur interpretation erronee risque d’aboutir a des attitudes therapeutiques inadaptees voire dangereuses. Consciente de cet enjeu, la Societe francaise d’allergologie (SFA) a mis en place un groupe de travail multidisciplinaire pour l’actualisation des recommandations de biologie de l’allergie, les precedentes recommandations elaborees en 2005 par la Haute autorite de sante (HAS) etant devenues en partie obsoletes en raison de l’evolution des techniques et concepts. La methodologie utilisee est celle des recommandations pour la pratique clinique (RPC) elaboree par la HAS, meme si le texte n’a pas ete labellise par celle institution. Le groupe de travail a redige 11 recommandations gradees sur l’allergie aux medicaments. Bien que non exhaustives, ces 11 questions repondent aux preoccupations les plus courantes des prescripteurs qu’ils soient allergologues ou non pour la prise en charge des patients ayant une suspicion d’allergie aux medicaments, tout en tenant compte du contexte reglementaire francais.

Introduction In ARTEMIS, 58% of AR101-treated subjects vs. 2% of placebo-treated subjects tolerated 1000 mg peanut protein as a single dose at exit double-blind, placebo-controlled food challenge (DBPCFC; P Methods All enrolled subjects had a clinical history of peanut allergy, demonstrated sensitization to peanut (skin prick test [SPT] mean wheal diameter ≥ 3 mm and/or peanut-specific immunoglobulin E [psIgE] ≥ 0.35 kUA/L), and reacted to ≤ 300 mg peanut protein at screening DBPCFC. SPT wheal diameter (mm), psIgE (kUA/L) and psIgG4 (mgA/L) assessments were performed at screening, end of dose escalation and study completion (following 3 months at 300 mg/day). Differences between treatment groups from screening to exit were analyzed using an ANCOVA model with terms fitted for group, country and screening value. Results A total of 175 ARTEMIS subjects (AR101 n = 132, placebo n = 43) were treated. SPT wheal diameter, psIgE levels, psIgG4 levels and psIgE/IgG4 ratio are summarized in Table 1 . From baseline to exit (AR101 vs. placebo), psIgG4 levels increased (P Conclusion Exposure to AR101 was associated with immunologic changes consistent with immunomodulation: increased psIgG4, decreased peanut SPT wheal size and transient changes in psIgE levels, as reported in previous peanut oral immunotherapy trials.

Introduction Les produits de contraste iodes (PCI) peuvent occasionner des reactions immediates apres leur injection. Un mecanisme immunologique d’hypersensibilite (HS) IgE-mediee, dit « allergique », en est parfois la cause [1] , [2] . 5 % a 25 % des reactions immediates aux PCI seraient concernees [3] , [4] . Dans le service d’allergologie de l’hopital Saint Vincent de Paul a Lille, nous avons etudie la prevalence de cette HS parmi les patients ayant presente une reaction immediate apres une injection de PCI. Methodes Etude observationnelle, retrospective. Tous les patients adresses consecutivement entre Janvier 2010 et Juin 2019 pour suspicion d’allergie aux PCI ont ete recrutes. Seuls les patients ayant realise des tests cutanes apres une authentique reaction immediate a un PCI ont ete inclus. Une HS IgE-mediee au PCI etait diagnostiquee lorsque le prick-test pur ou les intradermoreactions diluees etaient positifs. Resultats Parmi les 85 patients inclus, une HS IgE- mediee a ete diagnostiquee chez 7 patients (8,2 %). Une probable allergie croisee a ete observee chez 2 patients entre l’iodixanol, l’iohexol et l’ioversol et entre l’iodixanol et l’ioxitalamate. En analysant la prevalence de l’HS IgE-mediee en fonction du grade de severite de la reaction initiale, celle-ci etait de 4,2 % (2 cas sur 48) pour les reactions de grade I, de 10,7 % (3 cas sur 28) pour les reactions de grade II, de 22,2 % (2 cas sur 9) pour les reactions de grade III. Discussion La faible prevalence de l’HS IgE-mediee chez les patients avec reactions immediates aux PCI, soit 1 cas sur 10, ne doit pas etre un frein a la realisation du bilan allergologique. Celui-ci permet de conseiller les professionnels de sante sur la conduite a tenir en cas de nouvelle injection. Conclusion Concernant la majorite des reactions d’anaphylaxie etudiees aux PCI, aucun mecanisme IgE-medie n’a pu etre mis en evidence lors des tests cutanes. Un test de provocation par voie intraveineuse permettrait de completer le bilan afin de reintroduire ces produits en toute securite.

Introduction L’immunotherapie orale (ITO) aux aliments permet de prevenir la survenue de reactions anaphylactiques chez les patients souffrant d’allergie alimentaire (AA) IgE-mediee et ameliorer leur qualite de vie. L’ITO n’a jamais ete evaluee pour la noisette (N*) qui est l’une des 1es causes d’AA en Europe. Objectif Evaluer le taux d’acquisition d’une tolerance a la N* apres ITO chez des enfants et jeunes adultes allergiques a la N* et determiner les facteurs predictifs. Methodes Etude retrospective monocentrique. Criteres d’inclusion : suivi d’un protocole d’ITO a la N* plus de 6mois chez des patients Resultats Cent patients inclus (garcons 64 % ; âge median = 5 ans). Comorbidites : asthme (56 %), dermatite atopique (64 %), rhinite allergique (31 %). Dans 7 %, l’AA a la N* s’etait manifestee par une reaction anaphylactique severe. Co-sensibilisation : pollen de bouleau (19 %), 2nde AA (51 %) : arachide (28 %), cajou (31 %), pistache (24 %) et autres FaC (22 %). Taille prick-test (PT) = 10 mm [2–20]. Taux d’IgE N* = 5,5 [1,7–20,9], Cor a 14 = 2,53 [0,45–13,4]. Dose reactogene initiale (DRI) = 106 mg [9–940] de proteine de N*. DR a 6 mois = 523 mg [23–1635]. A 6 mois, 34 % des patients avaient acquis une tolerance de la N*. Variables associees a l’acquisition d’une tolerance etaient en analyse univariee : âge (OR : 1,1 [1 ;1,2]), DRI (OR : 2,7 [2,7 ;2,7]), taille PT (OR : 0,66 [0,53 ;0,78]), grade de severite de la reaction lors du 1er TPO (OR : 0,13 [0,021 ;0,02]), taux d’IgE N*(OR : 0,98 [0,96 ;1]), taux de Cor a 14 (OR : 0,94 [0,87 ;0,99]), absence d’AA croisee cajou (OR : 0,19 [0,053 ;0,56]) et pistache(OR : 0,21 [0,046 ;0,67]). En multivarie : âge (OR : 1,5 [1,2 ;2,2]), taille PT (OR : 0,61 [0,4 ;0,8]), taux d’IgE N* (OR : 0,86 [0,7 ;1]), absence d’AA cajou (OR : 0,42 [0,12 ; 0,64]). Trente-deux pour cent des patients declaraient avoir ressenti des effets secondaires d’intensite legere a moderee. Conclusion Les resultats suggerent que l’ITO a la N* pourrait etre efficace chez l’enfant et le jeune adulte souffrant d’AA IgE-mediee avec bonne tolerance. L’etude apporte les 1res donnees descriptives necessaires a la construction d’un essai randomise.

Introduction Les particularites geographiques sont a prendre en compte en allergologie alimentaire. En France, l’arachide en graine se nomme traditionnellement cacahuete, alors que le terme arachide est plus souvent associe a l’huile ou a l’allergie. L’objectif de l’etude est d’evaluer la capacite des patients allergiques et celle de leurs parents a associer le mot « arachide » a la cacahuete. Methodes Etude descriptive retrospective de 2012 a 2016 chez des patients de plus de 3 ans (et/ou leurs parents) allergiques a l’arachide, en eviction depuis plus de 3 mois, beneficiant d’une prise en charge en education therapeutique (ETP) dans le service d’allergologie de l’hopital Saint-Vincent-de-Paul de Lille (bassin de recrutement > 10 departements dont la region parisienne). L’evaluation standardisee se fait en pratique courante a l’aide d’un plateau contenant divers echantillons d’aliment en graine et en coque. Resultats 202 patients allergiques a l’arachide et 179 parents ont ete evalues. 22 % des patients et 52 % des parents associent le mot « arachide » a la cacahuete. L’âge des patients a un effet significatif sur l’association des 2 termes, mais pas le sexe. Tous les patients sachant associer ces termes ont des parents qui savent aussi les associer. 93 patients et 84 parents ont ete reevalues a distance : 66 % des patients et 94 % des parents associent ces termes apres une seule seance d’ETP. L’efficacite de l’ETP est significativement amelioree avec l’âge du patient. Discussion Les resultats montrent un tres faible taux d’association entre les mots arachide et cacahuete chez les patients et chez leurs parents, mettant en evidence un probleme de connaissance et un probleme de transmission de l’information entre parents et enfants, consequence des strategies d’eviction tres strictes mises en place par l’entourage autour des patients allergiques. Le fait que les parents sachent associer ces termes est une condition necessaire pour que les patients sachent le faire. L’ETP permet d’ameliorer significativement ces resultats. Conclusion L’association des mots arachide et cacahuete est peu connue chez les patients allergiques a l’arachide. La prise en charge en ETP permet d’ameliorer cette connaissance indispensable.

Introduction Les examens biologiques sont d’un apport important pour le diagnostic et le suivi des allergies ou la recherche de facteurs predisposant a celles-ci. L’utilisation optimisee de ces outils necessite une actualisation constante des connaissances. En France, le texte de recommandations de la Haute Autorite de sante (HAS) date de 2005. La mise a disposition des allergenes moleculaires et l’evolution des strategies diagnostiques a rendu indispensable une actualisation de ces recommandations, qui a ete initiee sous l’impulsion de la Societe francaise d’allergologie. Methodes Nous avons utilise la methode de Recommandation pour la pratique clinique (RPC) elaboree par la HAS pour rediger des recommandations concises, gradees par niveaux de preuve, repondant aux questions posees. Ces recommandations ont ete relues par un groupe de relecture incluant les professionnels et usagers concernes, puis validees par un groupe de validation. Les liens d’interet des redacteurs ont ete declares selon les exigences de la HAS. Resultats Nous avons identifie 63 questions, objet de ces recommandations de bonne pratique, dont 11 sur les allergies respiratoires, 28 sur les allergies alimentaires, 11 sur les allergies aux medicaments, 8 sur les allergies aux piqures et morsures d’arthropodes et 5 sur d’autres pathologies allergiques. La majorite des recommandations relevent d’un niveau de preuve de grade C. Un preambule aborde 16 questions d’ordre plus general, liees a la biologie de l’allergie. Discussion Ces recommandations n’ont pas vocation a decrire l’ensemble des outils pour le diagnostic ou le suivi des maladies allergiques, mais concernent des points d’amelioration de la prise en charge de l’allergie, identifies a l’aide de recommandations consensuelles nationales et internationales ou d’etudes de pratiques publiees depuis 2005. En l’absence de telles donnees, l’avis et l’experience du groupe de travail a ete exprime. Conclusion Ces recommandations de bonne pratique de prescription et d’interpretation des examens biologiques pour le diagnostic et le suivi des hypersensibilites allergiques selon la methode RPC de la HAS, apportent en 2018 une actualisation rendue necessaire par l’evolution des concepts et des outils.

Introduction L’objectif de l’etude est d’evaluer la capacite des patients allergiques et celle de leurs parents a identifier visuellement les allergenes pour lesquels ils sont en eviction. Methodes Etude descriptive retrospective de 2012 a 2016 chez des patients de plus de 3 ans (et/ou leurs parents) allergiques a l’arachide ou aux fruits a coque, en eviction depuis plus de 3 mois, beneficiant d’une prise en charge en education therapeutique (ETP) dans le service d’allergologie de l’hopital Saint-Vincent-de-Paul de Lille (bassin de recrutement > 10 departements dont la region parisienne). L’evaluation standardisee se fait en pratique courante a l’aide d’un plateau contenant divers echantillons d’aliment en graine et en coque. Resultats 440 patients (âge moyen : 9 ans) ont ete evalues sur 738 allergenes. En moyenne, 19 % des patients reconnaissent l’allergene pour lequel ils sont en eviction. Il n’y a pas de difference selon le sexe et l’âge. Il n’y a pas de difference significative entre graine native et en coque. Il existe une variabilite entre les allergenes mais celle-ci n’est pas significative. 49 parents ont egalement ete evalues sur 73 allergenes ( Tableau 1 ). Apres 1 seance d’ETP, 57 % des patients reconnaissent l’allergene. L’effet de l’ETP est significatif quelque soient l’âge, le sexe ou l’allergene. Discussion Les resultats montrent un tres faible taux de reconnaissance des allergenes par les patients, alors que leurs parents reconnaissent l’allergene. Il ne s’agit donc pas d’un probleme de connaissance mais de transmission de l’information entre parents et enfants, consequence des strategies d’eviction tres strictes mises en place par l’entourage autour des patients allergiques. La prise de conscience de ce probleme en ETP permet d’ameliorer significativement la probabilite de reconnaitre l’allergene. Conclusion La prise en charge en ETP permet d’ameliorer la reconnaissance visuelle des allergenes, l’identification de l’allergene etant la cle d’une eviction reussie et la non-identification, un facteur de risque connu.

Introduction Evaluer l’efficacite clinique et biologique d’une immunotherapie orale (ITO) a l’arachide chez un groupe de patients allergiques. Methodes Etude retrospective monocentrique suivant 141 patients (âge median : 7 ans) allergiques a l’arachide confirmes par test de provocation par voie orale (TPO) en double insu contre placebo avec dosages r Ara h1, 2 et 3 initiaux positifs. L’ITO est realisee a domicile a base d’arachide grillee administree a des doses progressivement croissantes avec suivi du seuil reactogene grade lors de TPO effectues tous les 6 mois en hospitalisation. Resultats Lors du TPO initial, le taux median d’Ara h 2 est de 33 KU/L avec un seuil reactogene median de 181 mg de proteines d’arachide dont 43 % sont severes avec un seuil inferieur a 75 mg de proteines (300 mg d’arachide) et 62 % inferieur a 150 mg (600 mg d’arachide). La duree moyenne de suivi est de plus de 3 ans pour un quart des patients. Quatre-vingt-quatre pour cent des patients ont double leur seuil reactogene initial. Vingt-huit pour cent des patients ont atteint la dose maximale de 2942 mg de proteine d’arachide (soit 11766 mg d’arachide) a 2 ans et 54 % ont pu le faire avant 1 an. Pour 77 % des patients, on remarque une cinetique a la baisse des IgE specifiques durant le suivi du protocole. Discussion Cette etude confirme l’efficacite rapide de l’ITO. L’originalite porte sur le nombre de patients, leur severite, la duree de suivi. La particularite de nos resultats est de demontrer que le taux d’Ara h 2 initial influe sur l’evolution de la dose reactogene vers la dose maximale toleree de 2242 mg de proteines d’arachide. Toutefois, le taux d’Ara h 2 initial ne peut etre reconnu comme critere de severite en raison de sa dispersion dans les differents clusters de dose reactogene. Conformement a la litterature, une croissance du taux d’IgE specifiques est observee en debut d’ITO avec secondairement une evolution a la baisse. Conclusion L’immunotherapie orale a l’arachide permet l’acquisition d’une tolerance rapide dont l’evolution du seuil reactogene est influencee par le taux d’Ara h 2 initial.