Cécile Tromeur, Christophe Leroyer, Gilles Pernod, Silvy Laporte, Francis Couturaud, Karine Lacut, Patrick Mismetti, Emilie Presles, Pascal Girard, Florence Parent, Patrick Jego, Guy Meyer, and Olivier Sanchez
Introduction Apres un premier episode d’embolie pulmonaire (EP) non provoquee, la persistance de defects perfusionnels pulmonaires pourrait etre associee a un risque accru de recidive thromboembolique apres l’arret du traitement anticoagulant. L’objectif est d’identifier les facteurs de risque de sequelles perfusionnelles scintigraphiques apres un premier episode d’EP non provoquee. Methodes Il s’agit d’une etude multicentrique, randomisee, controlee, en double insu. Apres 6 mois de traitement anticoagulant pour un premier episode d’EP non provoquee, 371 patients ont ete randomises a recevoir de la warfarine ou un placebo pendant 18 mois. A l’inclusion, une scintigraphie de ventilation/perfusion planaire a ete realisee chez tous les patients. Les sequelles perfusionnelles etaient definies par une absence de perfusion d’au moins 10 % du lit vasculaire pulmonaire. L’analyse des facteurs de risques biologiques, cliniques et morphologiques a ete realisee par une analyse univariee et multivariee. Resultats Apres 6 mois de traitement anticoagulant, 33 % des patients presentaient des sequelles perfusionnelles scintigraphiques. En analyse multivariee, l’âge de plus de 65 ans, une maladie respiratoire chronique, une pression arterielle pulmonaire systolique de plus de 50 mmHg et un rapport ventricule droit/ventricule gauche superieur a 0,9 etaient des facteurs independant de sequelles perfusionnelles pulmonaires (odds ratio : 3,4 [IC95 % : 2,0–6,0], 2,2 [IC95 % : 1,1–4,1] et 1,8 [IC95 % : 1,0–3,1], respectivement). Le traitement initial par une heparine de bas poids moleculaire (HBPM) etait en revanche associee a risque moindre de sequelles (odds ratio : 0,6 [IC95 % : 0,3–1,0]). Conclusion L’âge de plus de 65 ans, la presence d’une maladie respiratoire chronique, la dysfonction du ventricule droit sont significativement associees a un risque accru de sequelles perfusionnelles, alors que l’utilisation initiale d’HBPM en diminue le risque.