1. Prise en charge de la dermo-hypodermite aiguë non nécrosante bactérienne de l'adulte.
- Author
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Dezoteux, F. and Staumont-Sallé, D.
- Abstract
L'érysipèle (ou dermo-hypodermite bactérienne non nécrosante, DHBNN) est une infection bactérienne aiguë du derme et de l'hypoderme responsable d'une inflammation locale associée à des signes généraux. La DHBNN est généralement causée par les streptocoques β-hémolytique du groupe A avec participation de facteurs de virulence toxinique, mais le Staphylocoque doré peut aussi en être responsable. Le plus souvent localisé aux membres inférieurs, la DHBNN peut également être localisée au visage. Après un début soudain, les zones d'érythème et d'œdème s'élargissent de manière caractéristique avec des marges bien définies. L'intertrigo inter-orteil est la porte d'entrée la plus fréquente. La DHBNN est associée classiquement à une fièvre importante. Une adénopathie satellite et une lymphangite sont parfois présentes. Au moment du diagnostic, il est important de rechercher des marqueurs cliniques de sévérité (signes et symptômes locaux, signes et symptômes généraux, comorbidité, contexte social) qui nécessiteraient une hospitalisation. Les diagnostics différentiels sont nombreux, notamment en cas de forme atypique. Les explorations paracliniques (biologiques ou d'imagerie) ont peu de valeur pour le diagnostic et ne sont pas nécessaires en cas de forme typique sans signes de gravité. La récidive est la complication la plus fréquente. Le traitement des patients atteints de DHBNN a été évalué dans un petit nombre d'études. La prise en charge est majoritairement ambulatoire. L'amoxicilline et les macrolides sont efficaces et peuvent être prescrits en première intention. Les anticoagulants sont indiqués chez les patients à risque de complications thromboemboliques veineuses. La porte d'entrée doit faire l'objet d'un traitement spécifique. Une antibiothérapie au long court peut être nécessaire pour les patients récidivants au-delà de 2 épisodes sur 1 an. Erysipelas is defined by a sudden onset (with fever) preceding the appearance of a painful, infiltrated, erythematous plaque, accompanied by regional lymphadenopathy. It is usually localized on the lower limbs, but it can occur on the face. It is due to β-hemolytic streptococcus A and more rarely to staphylococcus aureus. It is important to establish the diagnosis and eliminate the non-bacterial causes of inflammatory edema. The other diagnoses frequently found are contact eczema, acute arthritis, bursitis, inflammatory flare-up of chronic dermohypodermitis of venous origin, flare-up of chronic multifactorial eczema (venous insufficiency, vitamin deficiencies, senile xerosis and/or contact eczema), rare familial periodic fevers, rare neutrophilic dermatoses or eosinophilic cellulitis. It is necessary to identify signs of severity that would justify hospitalization. In front of a typical acute bacterial dermohypodermitis and in the absence of comorbidity, no additional investigation is necessary. Systematic blood cultures have low profitability. Locoregional causes must be identified in order to limit the risk of recurrence which remains the most frequent complication. In uncomplicated erysipelas, amoxicillin is the gold standard; treatment with oral antibiotic therapy is possible if there is no sign of severity or co-morbidity (diabetes, arteritis, cirrhosis, immune deficiency) or an unfavorable social context. In case of allergy to penicillin, pristinamycin or clindamycin should be prescribed. Prophylactic antibiotic therapy with delayed penicillin is recommended in the event of recurrent erysipelas. [ABSTRACT FROM AUTHOR]
- Published
- 2021
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