1. Intérêt de la radiographie thoracique et du scanner pour le diagnostic des uvéites sarcoïdosiques.
- Author
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Borciuch, C., Romain Scelle, N., Nourredine, M., and Sève, P.
- Abstract
L'uvéite est une pathologie inflammatoire pour laquelle plus de 80 étiologies différentes ont été rapportées. L'imagerie thoracique figure parmi les examens de première intention, notamment pour le diagnostic de sarcoïdose. Si la radiographie de thorax est souvent pratiquée en première intention, le scanner a une meilleure sensibilité notamment chez les patients plus âgés. Il n'existe pas de recommandation quant à la réalisation de l'un ou de l'autre examen en fonction des caractéristiques cliniques du patient [1,2]. L'objectif de ce travail était de déterminer la rentabilité respective de la radiographie et du scanner thoracique, en fonction des caractéristiques démographiques, des données cliniques et paracliniques. Nous avons extrait au sein de la cohorte Lyon Uvéites, les patients qui avaient bénéficié d'une radiographie pulmonaire et d'un scanner thoracique pour le diagnostic étiologique de mai 2003 à mars 2021. Au total, 904 des 1578 patients de la cohorte ont bénéficié d'une radiographie et d'un scanner thoracique. La prévalence de la sarcoïdose définie par les critères d'Abad modifiés [3] était de 22 %. Les examens ont été contributifs au diagnostic de sarcoïdose respectivement dans 7,4 % des cas pour la radiographie thoracique et 16,7 % pour le scanner. La sensibilité de la radiographie était de 30,8 % sur l'ensemble des sarcoïdoses, et diminuait à 17,5 % chez les patients de plus de 60 ans. Le scanner thoracique avait une sensibilité supérieure à 70 % quel que soit l'âge. Les deux examens étaient négatifs chez 26 % des patients atteints de sarcoïdose ; parmi eux, 61 % présentaient un TEP scanner en faveur du diagnostic et 34 % avaient une histologie positive. La probabilité de positivité de la radiographie thoracique était associée à l'origine ethnique non caucasienne (OR = 2,14, p = 0,004). La probabilité de positivité du scanner était associée à l'âge et à la présence d'une panuvéite (OR = 2,2, p < 0,001), dépassant 30 % après 70 ans. L'âge était associé à la probabilité de discordance entre radiographie thoracique et scanner (p < 0,001). Chez les patients de moins de 30 ans, la probabilité de discordance entre les deux examens était inférieure à 5 %, et tous les patients ayant un scanner positif après une radiographie négative présentaient une élévation de l'enzyme de conversion de l'angiotensine. La probabilité de discordance entre radiographie thoracique et scanner augmentait avec l'âge, avec une valeur de 6,8 % à 40 ans, 9,1 % à 50 ans et dépassait 20 % après 78,3 ans. L'imagerie thoracique occupe une place centrale dans la démarche diagnostique devant une uvéite. La sensibilité du scanner reste meilleure que celle de la radiographie thoracique, mais chez plus d'un quart des patients atteints de sarcoïdose, ces deux examens étaient négatifs. La radiographie thoracique est peu rentable chez les patients de plus de 75 ans, et nous suggérons la réalisation d'un scanner thoracique d'emblée dans cette population, a fortiori si le patient présente une panuvéite. Aussi, la probabilité de discordance entre radiographie et scanner étant faible chez les patients jeunes, d'autres examens pourraient être priorisés par rapport au scanner si la suspicion de sarcoïdose est forte, épargnant au patient une irradiation inutile. [ABSTRACT FROM AUTHOR]
- Published
- 2022
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