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Resume Il est maintenant largement admis que la prise en charge optimale d’une maladie chronique comme le diabete necessite des interactions repetees entre le patient et l’equipe soignante qui l’accompagne. La mise en œuvre de ce suivi rapproche pourrait theoriquement etre facilitee par l’utilisation de la telesurveillance. Cela est actuellement experimente en France dans le cadre du programme Experimentations de Telemedecine pour l’Amelioration des Parcours en Sante (ETAPES). Les premiers retours d’experience sont tres positifs, montrant une amelioration de l’etat de sante des patients inclus, avec une faisabilite qui semble acceptable pour les soignants. Cependant, des amenagements de ce programme seraient necessaires, notamment une plus grande flexibilite dans ses indications et sa mise en œuvre, une meilleure interoperabilite des solutions technologiques et une revalorisation financiere de l’implication des soignants pour les situations cliniques les plus difficiles. Ce n’est probablement qu’a ces conditions que la telesurveillance pourra s’imposer plus largement comme une modalite usuelle de prise en charge des patients.

Resume L’hyperglycemie est un des effets secondaires les plus frequents de l’alpelisib, un inhibiteur de la sous-unite alpha de la phosphatidylinositol-3-kinase, utilise dans le traitement des cancers du sein metastatiques hormono-dependants avec mutation de la sous-unite alpha catalytique de la phospho-inositol-3Kinase (PI3KCA). Nous rapportons le cas d’une patiente de 45 ans, suivie pour un cancer du sein au stade de metastases osseuses et hepatiques, chez qui, a l’occasion d’un syndrome cardinal (syndrome polyuro-polydipsique et amaigrissement de 6 kg), est decouvert un diabete induit par l’alpelisib. L’equilibre glycemique ayant ete atteint (sous insuline basale, sulfamide hypoglycemiant et dapagliflozine), et l’alpelisib se revelant efficace, celui-ci a pu etre maintenu.

Resume Les donnees concernant les alarmes des dispositifs de mesure continue du glucose sont peu nombreuses dans la litterature. L’objectif de cette etude etait d’obtenir un consensus sur les avantages et inconvenients des alarmes de seuil de glucose a travers un panel Delphi. Cette methode est un outil d’aide a la decision permettant de rassembler des avis d’experts sur un sujet precis. De nombreux benefices des alarmes ont ete demontres, pour le patient, lui permettant un meilleur controle de sa maladie, ou pour son entourage qui se sent rassure, et egalement dans de nombreuses situations du quotidien : au travail, a l’ecole et pendant le sport. Ces benefices sont a mettre en perspective avec les inconvenients que peuvent engendrer les alarmes. Trop nombreuses, elles peuvent gener le patient, le decourager ou entrainer une prise de decision inadaptee. Enfin, l’optionalite de l’alarme apparait essentielle, car elle permet l’adaptation aux besoins particuliers du patient.

Resume La Societe francophone du diabete (SFD) recommande aux professionnels de sante d’adopter, avec le patient diabetique de type 2, un processus de prise de decision partagee pour le traitement medicamenteux de l’hyperglycemie. Elle met a leur disposition un outil intitule « Aide a la decision dans le choix de mon traitement medicamenteux du diabete de type 2 ». Cet article presente les resultats d’une etude qualitative visant a explorer l’experience d’utilisation de cet outil du point de vue du medecin et du patient.

Resume Cinq etudes controlees de plus d'un mois et deux meta-analyses ont etabli l'efficacite et la securite de l'insulinotherapie continue en boucle fermee, chez l'adulte ou l'enfant de plus de 5 ans atteint de diabete de type 1. Le temps passe dans la bonne cible glycemique (70-180 mg/dL) augmente de 2 a 3 heures par jour, et le temps passe en hypoglycemie est reduit de moitie, soit de 20 a 30 minutes par jour. Ce traitement revolutionnaire est mur pour sa mise sur le marche. Des propositions en matiere d'indications, de modalites d'initiation, de formation des patients et des professionnels de sante, de surveillance, sont ici exposees.

Resume Objectif de l’etude Decrire les modalites de la mise sous insuline (MSI) en vie reelle, chez des patients diabetiques de type 2 (DT2) suivis par des medecins generalistes (MG) en France. Patients et methodes Etude nationale, retrospective, transversale, aupres de 799 MG. Les donnees concernent des patients DT2 traites par antidiabetiques oraux (ADOs) a doses maximales tolerees lors de l’instauration d’une insuline basale et a 1 mois de suivi. Resultats 1 256 patients DT2 etaient evaluables (âge : 65,7 ± 11,0 ans ; anciennete de la maladie : 9,9 ± 6,9 annees ; HbA1c moyenne : 8,93 ± 1,29% ; IMC : 29,5 ± 5,1 kg/m2). Un delai d’acceptation de la MSI etait necessaire pour 77,9% des patients (> 1 mois pour 61,7% ; > 1 an pour 21,4%). La principale raison de MSI etait une HbA1c trop elevee dans 67,8% des cas, associee a des complications chez 18,7% des patients, et associee a une contre-indication ou intolerance aux ADOs chez 8,6% des patients. Les MG ont fixe un objectif de glycemie a jeun (GAJ) de 1,19 ± 0,16 g/L, soit une reduction de 40% environ de la GAJ a l’initiation de l’insuline. La plupart des patients (92,3%) ont recu un analogue lent de l’insuline a la dose initiale de 14,7 ± 8,6 U/j. Les MG ont adresse 20,1% des patients a un diabetologue pour leur prise en charge, 28,3% pour un avis, et 40,8% a une infirmiere. Durant le 1er mois apres l’initiation, le delai moyen d’adaptation des doses d’insuline a ete de 3,31 ± 2,86 jours, avec des paliers de 2,13 ± 0,68 U d’insuline en moyenne. Une baisse de la GAJ de 0,64 ± 0,53 g/L (-29%) a ete observee 32,8 ± 5,0 jours apres l’instauration de l’insulinotherapie. Un tiers des patients ont atteint une GAJ entre 0,8 g/L et 1,2 g/L a 1 mois, principalement chez les moins desequilibres et ceux adaptant plus frequemment leurs doses. L’incidence d’hypoglycemies a 1 mois de suivi etait de 12,1%. Une intensification du traitement ADO a ete observee chez 19,7% des patients. Conclusion La principale raison de mise sous insuline des patients DT2 par des MG en France etait une HbA1c trop elevee, associee ou non a des complications. Un mois apres la MSI, seul un tiers des patients a atteint les objectifs de GAJ, principalement chez les moins desequilibres et ceux adaptant plus frequemment leurs doses. La tolerance au traitement etait conforme a ce qui pouvait etre attendu, avec une incidence d’hypoglycemies plutot faible.

Resume Nous rapportons les resultats de l’etude observationnelle EVIDENCE incluant 3 152 patients diabetiques de type 2 initiant recemment un traitement par liraglutide. Apres 2 ans de suivi, 29,5% des patients etaient encore sous traitement par liraglutide et avaient une HbA1C inferieure a 7%. Il a ete observe des reductions significatives de l’HbA1C, de la glycemie a jeun et du poids, ainsi qu’une diminution du pourcentage de patients avec une ou plus hypoglycemie. Les evenements indesirables gastro-intestinaux etaient les plus frequemment rapportes.

Resume La prevention des complications, en particulier de microangiopathie, chez les diabetiques ayant un diabete de type 2 (DT2) necessite un controle glycemique adapte aux patients selon des objectifs individualises. Environ 20 a 25% d’entre eux relevent a un moment donne d’une insulinotherapie et, aujourd’hui, celle-ci est souvent initialement une injection d’insuline basale lente. Les insulines lentes mises sur le marche depuis 10 annees environ sont des insulines basales plus stables, permettant une titration plus aisee, et ont represente une avancee significative. Malgre ces outils therapeutiques, il persiste un retard a l’introduction et a la titration de ces insulines de la part des patients et des soignants, aboutissant a des resultats en deca de ceux attendus. Une charte L&Vous a ete dans un premier temps redigee pour decrire les criteres de bonne utilisation de ces insulines lentes chez les patients ayant un DT2. La seconde partie est un « observatoire » mene en vraie vie, recrutement assures par le pharmacien d’officine (1 129 patients avec DT2 sous insuline lente, representatifs), afin de connaitre les caracteristiques de ces patients, leurs pratiques, leur vecu, leur autonomie, le respect de cette charte, les facteurs de reussite et de satisfaction, ou ceux juges limitants. Des premiers resultats de cet observatoire, il apparait que l’approche educative, qui est insuffisamment offerte, et l’apprentissage de la titration de l’insuline, sont indispensables pour favoriser la reussite therapeutique, metabolique comme humaine, et l’autonomie des patients L’implication du diabetologue apparait comme un facteur favorable. Cette etude est la plus importante menee en France a ce propos.

Resume Les recommandations actuelles pour le traitement medicamenteux du diabete de type 2 soulignent la necessite d’une approche centree sur le patient. La disponibilite de nouvelles classes therapeutiques, parmi lesquelles les agonistes du recepteur du glucagon-like peptide-1 (GLP-1R), rendent le choix therapeutique plus complexe, mais permettent de mieux individualiser le traitement. Parmi les agonistes GLP-1R, les essais cliniques randomises de phase 3 conduits avec ceux a demi-vie longue, s’administrant en une auto-injection sous-cutanee hebdomadaire, et actuellement approuves par les Autorites de sante (exenatide a liberation prolongee [EXE-LP], albiglutide), ont montre qu’ils permettaient une amelioration significative du controle glycemique (baisse d’HbA1c), maintenue dans le temps, avec un faible risque hypoglycemique et une perte de poids notable. De plus, les essais menes avec EXE-LP ont montre que ses effets metaboliques benefiques s’accompagnaient d’une amelioration significative de la qualite de vie et de la satisfaction des patients. Les recommandations francaises (HAS/Ansm, 2013) pour la bitherapie apres monotherapie par la metformine, lorsque celle-ci ne permet pas d’atteindre ou maintenir l’objectif d’HbA1c vise, indiquent qu’en cas d’intolerance ou de contre-indication aux sulfamides hypoglycemiants et si l’ecart a l’objectif est superieur a 1 % d’HbA1c, le schema therapeutique metformine + agoniste GLP-1R peut etre propose si IMC > 30 kg/m2 ou si la prise de poids ou la survenue d’hypoglycemies sont une situation preoccupante. Cet article discute la place des agonistes GLP-1R s’administrant une fois par semaine, en bitherapie instituee precocement apres echec de la metformine en monotherapie, en accord avec les recommandations, et souligne l’importance d’une approche centree sur le patient, necessaire pour favoriser l’implication du patient dans les decisions concernant le traitement de sa maladie chronique

Resume Le diabete de type 1 (DT1) engendre des contraintes difficiles a accepter chez les adolescents et adultes jeunes. Nous proposons une methodologie qualitative pour explorer les besoins des jeunes adultes dont le DT1 est desequilibre. Sept entretiens ont ete menes aupres de patients âges de 18 a 25 ans, dont l’HbA1c moyenne sur les deux dernieres annees etait superieure a 9,5 %. L’analyse descriptive des entretiens a mis en evidence quatre themes : – « besoins pour prendre soin de soi » ; – « besoins pour prendre soin de son diabete » ; – conciliation identitaire ; – relations aux autres. Ainsi, nos patients ont exprime des questionnements communs a ceux des adolescents plus jeunes. Par ailleurs, les difficultes a entrer en relation avec les autres sont probablement des pistes d’accompagnement a explorer pour ces patients.

Resume La mise en place d’une insulinotherapie chez les patients diabetiques de type 2 est une etape importante dans l’histoire de la maladie. Elle debute le plus souvent par une injection d’insuline basale. Theoriquement simple, et toujours efficace, il existe pourtant de nombreux obstacles a l’efficacite de ce traitement. C’est dans ce contexte que s’inscrit le programme LV Objectifs glycemiques (glycemie a jeun et HbA1c) ; Autosurveillance glycemique ; Technique et modalites de realisation de l’injection ; Gestion du materiel et de l’insuline ; Autonomie pour la pratique de l’insuline ; Gestion des hypoglycemies ; Facteurs de desequilibre glycemique ; Medicaments antidiabetiques associes ; Suivi medical et Parcours de soins. Chaque item repose sur les recommandations les plus recentes et a fait l’objet d’un processus d’adaptation et de validation aupres de plusieurs centaines de diabetologues a travers la France, puis par un panel de patients. Mise a disposition des patients ayant un diabete de type 2 comme des acteurs de soins impliques dans leur prise en charge (en particulier les non specialistes du diabete), la charte a pour ambition d’ameliorer l’usage de l’insuline basale, et de contribuer a la diffusion de cette « bonne utilisation » afin d’ameliorer l’equilibre glycemique des patients. L’etape finale du programme LV les toutes premieres tendances de cet observatoire sont evoquees dans cet article, les donnees completes feront l’objet d’un second article.

Resume Objectifs HYPOCRAS est une etude prospective observationnelle destinee a evaluer « en vie reelle » le risque hypoglycemique des inhibiteurs de la dipeptidylpeptidase IV (iDPP4) versus autres antidiabetiques oraux (AADO) en addition a la metformine chez des patients âges diabetiques de type 2 (DT2). Methodes Deux cohortes (patients ≥ 65 ans ayant une HbA1c ≥ 6,5% sous metformine) ont ete constituees, sur la base de la decision du medecin generaliste lors de la 1re visite d’ajouter, soit un iDPP4, soit un AADO, et suivies sur une duree de 6 mois afin d’evaluer le taux d’hypoglycemies et le controle glycemique. Resultats Les caracteristiques demographiques etaient comparables initialement dans les deux cohortes (iDPP4, n = 931; AADO, n = 257). L’incidence des hypoglycemies/ hypoglycemies severes sur 6 mois etait plus elevee sous AADO que sous iDPP4 (20,1%/ 2,4% versus 6,4%/0,1%, respectivement; p Conclusion Dans cette large cohorte francaise de patients DT2 âges, l’incidence des episodes hypoglycemiques etait 3 fois plus faible sous iDPP4 que sous AADO apres 6 mois de traitement en addition a la metformine, tandis que les deux traitements permettaient une amelioration comparable du controle glycemique.

Resume Le bon controle glycemique joue un role primordial dans la prevention des complications du diabete, notamment la neuropathie diabetique. L’apparition et/ou l’aggravation de la neuropathie apres une equilibration rapide du diabete est un phenomene rare, appele « nevrite induite par l’insuline » ou « insulin neuritis » et, plus recemment, « neuropathie induite par le traitement antidiabetique ». Ce tableau, initialement decrit apres une equilibration glycemique rapide induite par l’insuline, se presente comme une neuropathie sensitive et/ou vegetative survenant chez des patients diabetiques de tout type, au long passe de d esequilibre du diabete, quelle que soit la strategie therapeutique utilisee. Le traitement antalgique est souvent inefficace malgre l’utilisation d’un arsenal therapeutique lourd. L’evolution de la symptomatologie se fait habituellement vers la disparition spontanee des symptomes dans un intervalle de 18 a 24 mois, favorisee par une « hyperglycemie permissive ».

Resume L’avenement des analogues rapides, puis lents, de l’insuline a permis, depuis quelques annees, une intensification du traitement par insuline sous forme de schemas « basal-bolus » par injections multiples ou par pompe. Grâce a ces schemas, il a ete possible pour la premiere fois d’allier amelioration du controle glycemique et diminution du risque d’hypoglycemie. Ce sont ces schemas qui ont egalement remis au gout du jour une approche du traitement du diabete de type 1, decrite pour la premiere fois il y a de nombreuses annees : l’insulinotherapie fonctionnelle (IF). Dans cet article, nous decrivons et discutons la technique de l’IF et l’education therapeutique du patient specifique a l’IF.