Depuis les années 1980, l’émergence de formes atypiques de l’emploi et la déstabilisation des marchés internes du travail sont au cœur de nombreux débats. Dans ce contexte, deux formes polaires de flexibilité du travail sont généralement opposées : la flexibilité interne, qui prend appui sur les travailleurs de l’entreprise, et la flexibilité externe, synonyme du recours au marché externe du travail. Chacune de ces deux formes est rattachée de manière schématique à un contrat de travail particulier : contrat permanent (CDI) ou contrat temporaire. Notre article s’intéresse à une forme de contrat temporaire spécifique : le contrat OMI. Ce contrat d’immigration de travail est principalement utilisé dans le secteur agricole, soumis à de fortes fluctuations d’activité. Nous mettrons en évidence que ce contrat allie les caractéristiques de ces deux formes de flexibilité, remettant en cause la dichotomie traditionnelle qui les sépare. Nous suggérons en outre que la flexibilité qu’il renferme peut être mobilisée de manière différente selon le système de production dans lequel il est utilisé. Internal and external flexibility in OMI contractsSince the 1980s, the emergence of atypical forms of employment and the destabilization of internal labor markets have been the topic of many a debate. Two forms of labor flexibility, are usually set at odds: the internal flexibility of a firm’s employees who have open-ended employment contracts and external flexibility, which relies on wage-earners from outside the firm under fixed-term contracts. The OMI contract, a specific temporary contract of immigration for work, is mainly used in agriculture, a sector with a fluctuating cycle. This contract combines the characteristics of both forms of flexibility, thus taking exception to the traditional dichotomy. Its flexibility can be put to different uses depending on the system of production.