Lorsqu’Abbas Kiarostami réalisait en 1987 Où est la maison de mon ami ?, il ne se doutait pas jusqu’où le désormais légendaire plan du chemin zébrant la colline le mènerait. L’étude présentée ici se propose d’observer l’évolution de ce motif itératif tout au long de l’œuvre qui suivrait. Comment, chemin faisant, son graphisme d’abord angulaire, saillant, bien accordé à la prise de risque et au régime d’indétermination de ce cinéma du réel, s’est peu à peu arrondi pour dessiner, à partir du Goût de la cerise, une ronde mélancolique qui préfigure un imaginaire calligraphique du paysage dont le photo-film Roads of Kiarostami apparaît comme le point d’acmé.