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Il s’agira d’examiner les rapports entre érotisme et sainteté dans le temps long de l’histoire de l’Eglise. Les deux concepts a priori s’excluent. Et cette exclusion trouve un fondement dans la radicalité du message évangélique qui pose la sainteté comme négation absolue des exigences terrestres du corps. Le refus de l’éros s’actualisera dans des théologies opposant mariage et sainteté. Mais les mentalités surent inventer des connexions entre ces deux pôles, un sacré qui n’exclue pas le corps et sa jouissance. De la célébration érotique du Cantique des Cantiques, en passant par les stratégies ambiguës de sublimation mystique de l’union charnelle, jusqu’aux déclarations conciliatrices de Jean-Paul II. Aux origines de ces rapports manichéens entre éros et sainteté, un mythe apocalyptique à portée sociétale : Jérusalem Céleste versus Grande Babylone.