1. Emergence des bactéries multi-résistantes sur des prélèvements respiratoires collectés après transplantation pulmonaire
- Author
-
Mathieu Desmard, Sébastien Tanaka, Gianpiero Tebano, Philippe Montravers, and Claire Geneve
- Subjects
Anesthesiology and Pain Medicine - Abstract
Introduction La transplantation pulmonaire (TP) est la seule option therapeutique des maladies pulmonaires parenchymateuses echappant aux traitements medicamenteux. Les infections pulmonaires, complications frequentes avec un pic d’incidence au cours du mois suivant la TP [1] , sont associees a une morbi-mortalite importante. Afin d’optimiser l’antibiotherapie probabiliste, il est important de bien connaitre les profils de resistance des bacteries responsables de ces infections. Le but de l’etude etait de decrire la frequence d’emergence des bacteries multi-resistantes (BMR) retrouvee sur les prelevements respiratoires au cours du premier mois suivant la TP et leurs facteurs de risque. Materiel et methodes Cette etude retrospective mono-centrique analyse 176 patients (pts) adultes ayant eu une TP sur une periode de 6 ans. Les donnees microbiologiques recoltees proviennent des prelevements respiratoires realises en reanimation au cours des 30 premiers jours (j) suivant la TP. Les BMR sont identifiees selon les recommandations internationales [2] . Les analyses statistiques sont realisees avec le test de Mann-Whitney, le Chi 2 et un modele de regression logistique. Resultats Sur les 1176 bacteries isolees, 404 (34 %) etaient des BMR retrouvees chez 90 pts (51 %) [principalement Pseudomonas aeruginosa (20 % des BMR), Enterobacter spp (19 %), Staphylococcus aureus (11 %) et Stenotrophomonas maltophilia (10 %)]. Les BMR ont emerge en mediane a j9 apres TP. Une correlation etait observee entre le temps depuis la TP et l’emergence des BMR ( r 2 : 0,59 ; p p = 0,0009), la presence d’une tracheotomie (OR : 3,28 [1,05–10,28] ; p = 0,039) et l’utilisation prealable d’un antibiotique a large spectre (OR : 2,25 [1,17–4,34] ; p = 0,016) etaient des facteurs de risque d’emergence de BMR. La sensibilite aux differents antibiotiques decroissait rapidement. La sensibilite globale au cefepime (FEP) diminuait de 81 % a 50 % pour tous les germes identifies entre la 1 e et la 4 e semaine d’hospitalisation en reanimation, la sensibilite a l’imipeneme (IPM) passait de 90 % a 48 %, celle de l’amikacine (AMK) de 85 % a 64 %, celle de la piperacilline–tazobactam (TZP) de 77 % a 50 % ( Fig. 1 ). Discussion Chez nos pts transplantes pulmonaires, une large proportion de BMR a emerge dans un delai median de 9 j. La duree d’hospitalisation en reanimation et la presence d’une antibiotherapie anterieure a large spectre etaient les principaux determinants de cette emergence. Au vu de ces resultats et pour un traitement adapte, une antibiotherapie a large spectre semble necessaire des la phase precoce.
- Published
- 2015