Search

Depuis plusieurs années, la gestion des eaux transitant par les villes (pluviales, usées, potables, d’agrément, etc.) a beaucoup évolué afin de répondre à des enjeux variés (valorisation de l’eau en ville, protection des milieux aquatiques, protection contre les inondations, etc.). La multiplicité des acteurs à des échelles variables du territoire ajoute à la complexité de cette gestion. Ainsi, le programme de recherche multipartenaires Omega (ANR Villes Durables 2009) propose une méthode d’évaluation des enjeux du système de gestion des aux urbaines, appelés aussi fonctions de service – action attendue d’un produit (ou réalisée par lui) pour répondre à un élément de besoin d’un utilisateur donné –, en créant des modalités d’interactions et de coopérations entre l’ensemble des acteurs concernés. Sur le site complexe du lac de Bordeaux, quatre fonctions de service (« maîtriser le coût global », « préserver le milieu aquatique », « respecter les usages du milieu aquatique » et « valoriser l’eau urbaine pour la vie urbaine ») ont été évaluées et croisées afin d’identifier des actions permettant d’améliorer le système. L’évaluation nécessite de définir des indicateurs compréhensibles pour chaque fonction. Les indicateurs ont ensuite été mesurés et adaptés à une échelle de valeur avant de venir alimenter un tableau de bord pour le site d’étude. Même si la fréquentation reste correcte, la satisfaction des usagers et riverains concernant la qualité du lac et de l’environnement est moyenne; les espaces verts semblent insuffisants et le milieu dégradé avec une présence limitée en perches communes et un nombre de jours de fermeture de la zone de baignade trop important. Enfin, les sources limitant les indicateurs ont été identifiées. Puis les fonctions ont été croisées en identifiant les sources communes et en proposant des actions correctives. Les rejets des eaux pluviales et usées, l’urbanisation du site et les usages non respectueux sont des sources communes aux fonctions du lac.

Souvent perçues comme de simples désagréments, les nuisances liées aux dysfonctionnements du réseau d’assainissement apparaissent comme une véritable problématique pour les gestionnaires et élus désireux d’améliorer la qualité de service en milieu urbain. Ces nuisances peuvent être de natures différentes : odeurs, rongeurs, dégradations de la chaussée, débordements, etc., et leurs causes restent multiples, comme les débordements par bouchage : par les feuilles, par l’intrusion de racines, de graisses, de gravats, de ciments, etc. S’il s’agit en général de gênes pour les usagers et non de dangers, les nombreuses réclamations visant celles-ci peuvent nuire à la notion de service rendu et à l’image de la collectivité ou du gestionnaire exploitant le réseau. L’étude des nuisances nécessite donc de considérer le risque de gênes encourues par les riverains ou usagers du service. Ainsi, cette communication a pour objectif de proposer une méthodologie complète de l’évaluation du risque incluant l’aléa et ses conséquences. Ce travail, illustré à travers l’étude de la nuisance « débordements dus à des dysfonctionnements du réseau », a été réalisé sur le territoire de la communauté urbaine de Bordeaux. Cette méthodologie reprend les travaux précédemment proposés sur la formulation de l’aléa et cible plus particulièrement la formulation des autres composantes du risque (intensité, vulnérabilité et enjeux) ainsi que leur combinaison pour la construction de cartes de risques opérationnelles. Cette étude, réalisée en collaboration entre la direction de l’eau de Bordeaux Métropole (anciennement « communauté urbaine de Bordeaux ») et la SGAC (société en charge de l’exploitation du réseau de Bordeaux Métropole), permet de montrer la pertinence des données collectées pour une amélioration de la maîtrise des différentes nuisances liées au système d’assainissement. L’étude a permis de relever les zones à risque élevé puis d’identifier les causes principales de débordements. Des actions ont ainsi pu être proposées pour réduire l’aléa dans les zones à fort risque. Cette méthode peut être appliquée par toute collectivité disposant de données suffisantes; elle peut également servir à la mise en place d’une collecte des données pour une future utilisation.

Souvent perçus comme de simples désagréments, les débordements liés à un dysfonctionnement du réseau d’assainissement apparaissent comme une véritable problématique à traiter pour les gestionnaires et les élus désireux de limiter les nuisances en milieu urbain. Ces dysfonctionnements peuvent être de causes multiples : bouchage par les feuilles ou les racines, encrassement, mais aussi graisses, gravats, ciments, etc. Bien que les médias fassent seulement échos aux inondations dues aux événements pluvieux importants, les débordements liés aux dysfonctionnements de réseau sont sur certaines agglomérations à l’origine de nombreuses réclamations et peuvent nuire à l’image d’efficacité de la collectivité. Cet article cible les débordements dus à des dysfonctionnements du réseau, l’objectif étant de proposer une méthode de valorisation des données d’exploitation pour établir une image de l’aléa débordement et ainsi connaître les zones à problèmes. La méthode proposée vise également à identifier les causes des débordements en distinguant les different ouvrages du réseau (branchements, collecteurs et avaloirs). La méthode proposée peut être appliqué par une collectivité disposant de données suffisantes. Elle peut également servir à mettre en place la collecte des données pour une future utilisation.

Depuis quelques années, la gestion des eaux urbaines a considérablement évolué afin de répondre à des enjeux variés. La qualité des milieux aquatiques, enjeu essentiel de la gestion des eaux urbaines, s’est traduite au niveau réglementaire par la directive cadre européenne sur l’eau n° 2000/60. Dans le cadre de cette directive, les indicateurs d’évaluation proposés restent techniques et peu lisibles pour la plupart des acteurs impliqués et/ou touchés dans la gestion de ces milieux. Or l’amélioration des actions passe par l’implication des acteurs dès le début du processus. Dans ce contexte, nous proposons une démarche complémentaire aux méthodes traditionnelles d’analyse de qualité des milieux aquatiques, en identifiant des indicateurs compréhensibles par les acteurs de l’eau et construits avec eux. Ainsi, leurs éléments de discours sont transformés en indicateurs grâce à un outil nommé « arbre de causes générique », qui est l’association d’un arbre de causes; reliant les indicateurs compréhensibles aux sources physiques limitant leurs performances, au modèle DPSIR (pour : driving forces, pressures, state, impacts, responses). Deux types d’indicateurs compréhensibles ont ainsi pu être identifiés pour la rivière Jalle, située sur le territoire de la communauté urbaine de Bordeaux; dont un qui concerne les espèces du peuplement landais (chabot, vairon, anguille, brochet) et l’autre le peuplement de libellules. Cette méthode est utilisable aussi bien par des gestionnaires que par des scientifiques et peut être applicable à d’autres enjeux du système de gestion des eaux urbaines (préserver les usages des milieux aquatiques, protéger contre les inondations…). Enfin, les résultats obtenus par cette démarche, complémentaires de ceux obtenus lors de l’application de la directive cadre européenne sur l’eau, peuvent aider les gestionnaires dans leurs prises de décision sur un plan local.

Dans le cadre du développement d’une méthodologie d’aide à la décision en matière de gestion durable des eaux urbaines, l’INSA de Lyon et Lyonnaise des Eaux proposent un cadre d’évaluation de la qualité de service rendu par le système de gestion des eaux urbaines [Granger et al., 2010]. Cette méthodologie vise à fournir une vision globale, à satisfaire les besoins et attentes des acteurs du territoire et à assurer une qualité de service en continu. Une des fonctions étudiées concerne la protection des personnes et des biens vis-à-vis du risque d’inondation.L’objectif de cette étude est de définir une méthodologie opérationnelle permettant aux gestionnaires d’évaluer le risque de débordement des systèmes d’assainissement à l’échelle des agglomérations. Notre approche ne cherche pas à rendre prévisible le système, mais à renseigner les décideurs sur le niveau de risque actuel et sur les actions à mettre en place pour gérer efficacement ce risque. Elle est basée sur une définition globale du risque incluant la vulnérabilité du territoire et la perception des différents acteurs locaux. Après la présentation de l’approche méthodologique retenue, nous illustrons et discutons l’application de cette méthodologie à travers deux cas d’études : les agglomérations de Lyon et de Mulhouse.

L’une des questions centrales de la gestion de l’assainissement dans la ville de demain concerne la mesure objective du niveau de service réellement rendu aux usagers. En venant cohabiter avec les systèmes collectifs, le développement rapide de systèmes non collectifs, aussi bien pour les eaux usées que pour les eaux pluviales, rend cette évolution nécessaire. L’évaluation de l’efficacité d’un système d’assainissement urbain est actuellement essentiellement fondée sur le respect d’obligation de moyens définis à une échelle nationale. Par ailleurs, les eaux urbaines sont aujourd’hui de plus en plus souvent considérées comme une ressource. Prendre en compte les conséquences locales des moyens mis en oeuvre en termes de service rendu devient une étape nécessaire et obligatoire dans la prise de décisions durables. Mais, la diversité des acteurs, des enjeux et des stratégies de gestion vient complexifier la démarche. Le système devient donc de plus en plus compliqué et beaucoup d’experts considèrent qu’il est aujourd’hui nécessaire de remplacer le concept d’assainissement urbain par celui de gestion des eaux urbaines. Dans ce contexte, nous proposons une méthodologie permettant de soutenir une stratégie de gestion durable des eaux urbaines, fondée sur une logique de pilotage de la performance par des objectifs de résultats définis localement. Cette méthodologie est actuellement appliquée sur le Syndicat intercommunal à vocation multiple (Sivom) de l’agglomération mulhousienne, en partenariat avec la société Lyonnaise des Eaux et les différents acteurs locaux (associations, autorités, agence de l’eau, etc.).