In headwater streams, macroinvertebrates play an essential role in the flow of matter and energy from basal organic sources to the upper trophic level (fish fauna). Macroinvertebrate’s development depends on a limited number of basal sources from allochthonous leaf litter to autochthonous primary production (benthic microalgae and bryophytes). The riparian forest and tree cover of these small streams produce a substantial input of allochthonous detrital carbon, which is regarded as the basis for ecosystem functioning according to the RCC (river continuum concept). However, the concept outlined by the RPM (riverine productivity model) and recent studies tend to emphasise the importance of autochthonous primary production and particularly that of diatoms, which appear to be able to sustain secondary production thanks to its nutritional quality that is clearly higher than that of detrital material. In this context, the aim of this phd-thesis was to study the trophic relationships between the main basal sources and a selection of macroinvertebrates typical of headwater streams. The focus was on the importance of primary producers and benthic microalgae, in the trophic functioning of these environments, in particular by providing essential molecules (polyunsaturated fatty acids and sterols). First, in a mesocosm experiment, we studied the use of available organic resources by the scraper, Rhithrogena semicolorata and the shredder, Gammarus pulex, in the presence or absence of autotrophic biofilms. By using an approach based on stable isotopes analysis (��13C & ��15N) of bulks, fatty acids and sterols, we demonstrated that microalgae (diatoms) were assimilated by both species and their ingestion was essential to Rhithrogena semicolorata in relation to the supply of essential fatty acids (20:5ω3 and 20:4ω6). For Gammarus pulex, the feeding on microalgae was not essential when leaf litter was not recalcitrant but promoted a higher somatic growth. In a second time, a seasonal monitoring was undertaken on a mid-mountain forested stream (Massif Central, France). In early spring, using a Bayesian mixture model (SIAR), we observed that most of the energy assimilated by nine macroinvertebrate taxa (of different trophic guilds) originated from epilithic biofilms, bryophytes and fine benthic detritus particles. Using stable carbon isotope signatures of fatty acids (CSIA, ��C13FA), we showed that current fatty acids (16:0, 18:1ω9, 18:2ω6 and 18:3ω3) were supplied in proportion to the different organic sources assimilated by invertebrates. In contrast, the essential fatty acids (20:4ω6 and 20:5ω3) were derived from autochthonous sources and obtained through different feeding strategies, such as omnivory. The follow-up during summer and autumn, but on a smaller number of macroinvertebrate taxa (five), confirmed the observations from the spring. Epilithic and epixylic biofilms were still the source of essential fatty acids and notably 20:4ω6 and 20:5ω3 assimilated by the different macroinvertebrate taxa, irrespective of their usual trophic guild. Furthermore, we demonstrated that although bryophytes and fine detrital particles were significant food sources, the recalcitrant leaf litter from the adjacent beech forest was little assimilated by macroinvertebrate shredders. Lastly, the analysis of sterol transfer, both under natural conditions and during the mesocosm experiment, suggested that no nutritional constraints linked to these compounds occurred among all the macroinvertebrate species analysed.; Dans les cours d’eau de tête de bassin versant, les macroinvertébrés exercent une fonction essentielle dans les flux de matières et d’énergie allant des sources organiques basales au maillon trophique supérieur que constitue la faune piscicole. Leur développement dépend d’un nombre restreint de sources organiques d’origine allochtone (litière de feuilles) ou autochtone (microalgues benthiques et bryophytes). L’environnement forestier et les ripisylves arborées de ces petits cours d’eau engendrent un apport prépondérant de carbone détritique allochtone habituellement considéré comme étant la base du fonctionnement de l’écosystème selon le RCC (river continuum concept). Cependant, le concept décrit par le RPM (riverine productivity model) et des études récentes mettent en avant l’importance de la production primaire autochtone et en particulier celle des diatomées, qui paraissent apte à soutenir la production secondaire grâce à une qualité nutritionnelle nettement supérieure à celle du matériel détritique. Dans ce contexte, ce travail de thèse avait pour objectif d’étudier les relations trophiques qui s’établissent entre les principales sources basales et une sélection de macroinvertébrés inféodés aux cours d’eau de tête de bassin versant. L’accent a été mis sur l’importance que pouvait représenter les producteurs primaires et plus particulièrement les microalgues benthiques dans le fonctionnement trophique de ces milieux, en assurant notamment la couverture en molécules essentielles (acides gras polyinsaturés et stérols). Dans un premier temps, au cours d’une expérimentation menée en mésocosmes, nous avons étudié chez le racleur, Rhithrogena semicolorata et le broyeur, Gammarus pulex, l’utilisation des ressources organiques disponibles en présence ou pas de biofilms autotrophes. Grâce à une approche reposant sur les isotopes stables (��13C & ��15N) des organismes, des acides gras et des stérols, nous avons pu démontrer que les microalgues (diatomées) étaient assimilées par les deux espèces et leur consommation avait un caractère essentiel chez Rhithrogena semicolorata en lien avec l’apport en acides gras essentiels (20:5ω3 et 20:4ω6). Dans le cas de Gammarus pulex, la consommation de microalgues était non-essentielle en présence de litière de feuilles peu récalcitrantes, mais favorisait la croissance somatique. Dans un second temps, un suivi saisonnier a été entrepris sur un ruisseau forestier de moyenne montagne (Massif Central). Au début du printemps, grâce à un modèle de mélange bayésien (SIAR) nous avons mis en évidence que l’essentiel de l'énergie reçu par neuf taxons de macroinvertébrés (de guilde trophique différente) provenait majoritairement des biofilms épilithiques, des bryophytes et de fines particules détritiques benthiques. L’utilisation des signatures isotopique du carbone des acides gras (AICS, ��C13AG), a permis de montrer que les acides gras courants (16:0, 18:1ω9, 18:2ω6 et 18:3ω3) étaient amenés à proportion des différentes sources organiques assimilées par les invertébrés. En revanche, les acides gras essentiels (20:4ω6 et 20:5ω3) provenaient des sources autochtones, obtenus par l’intermédiaire de différentes stratégies alimentaire, tel que l’omnivorie. La poursuite de ce suivi en été et en automne, mais sur un nombre plus réduit de macroinvertébrés (cinq) est venue confirmer les observations faites au printemps. Les biofilms épilithiques et épixyliques étaient toujours à l’origine des acides gras essentiels et notamment du 20:4ω6 et du 20:5ω3 assimilés par les différents taxons de macroinvertébrés, indépendamment de leur guilde trophique. De plus, il a pu être démontré que si les bryophytes et les fines particules détritiques constituaient une source d’alimentation non négligeable, les litières de feuilles récalcitrantes issues de la hêtraie environnante étaient peu assimilées par les macroinvertébrés broyeurs. (...)