Search

La relation entre l’ouverture économique et le chômage a toujours été controversée. L'ouverture économique peut créer de nouveaux emplois ou réduire ceux qui existent déjà. Par conséquent, les effets de l'ouverture économique sur le chômage sont évidents, mais la nature et l’ampleur des effets sont différentes dans la littérature. L'objectif principal de ce papier est d’examiner l’effet de l’ouverture économique sur le chômage au Maroc sur une période d’étude qui s’étend de 1991 jusqu’à 2021. Pour ce faire, nous avons utilisé les variables suivantes : le taux de chômage, le taux d’ouverture commerciale et les investissements directs étrangers. Nous avons utilisé le modèle VECM pour dégager la relation à long terme entre nos variables. Les résultats empiriques montrent que l’ouverture commerciale augmente le chômage au Maroc, tandis que, les IDE jouent un rôle primordial dans la baisse du chômage. À la lumière de ces résultats, le Maroc doit encourager les activités des exportations pour absorber la main-d’œuvre et attirer les IDE pour créer de nouveaux postes d’emploi.

Le Cameroun, comme de nombreux pays en développement, est confronté au défi d'un secteur informel énorme et croissant. Charmes (2012) estime à 57,6 %, la part du secteur informel dans le PIB du pays. L’Enquête sur l’Emploi et le Secteur Informel réalisée par l’Institut Nationale de la Statistique en 2010 indique que ce secteur emploie à lui seul 90,5 % de la population active (INS, 2011). Cet article analyse l'effet du secteur informel sur la relation entre les variations du chômage et la croissance de la production. L’on soutient non seulement que l'emploi informel réduit la sensibilité du chômage aux variations de la production, mais aussi qu’il peut aider à comprendre la dynamique du marché du travail dans les pays en développement. Pour ce faire, on propose un modèle empirique à partir de contributions récentes sur la non-linéarité du coefficient d'Okun dans lequel le passage d'un régime à l'autre dépend de la variation de l'emploi informel. Les résultats de l’analyse économétrique indiquent l'existence d'une relation asymétrique entre les composantes cycliques de la production et du chômage., Alternatives Managériales Economiques, Vol 5, No 2 (2023)

Les études sociologiques sur le chômage se sont très tôt inté- ressées au rapport au temps des chômeurs, comme une com- posante importante de leur expérience. Cet entretien revient sur ces questions en abordant le chômage comme une épreuve temporelle : il entraîne une désorganisation par rapport au rythme du travail et confronte les chômeurs à des choix dans leur gestion du temps, selon des ressources et des contraintes inégales. Cette épreuve temporelle est encore renforcée par le contrôle institutionnel de la recherche d’emploi. Early sociological studies on unemployment focused on how the unemployed dealt with time, as an important component of their experience. This interview addresses these questions by defining unemployment as a temporal trial: it leads to a disorganization compared to the rhythm of employment and confronts the unemployed with choices in their time management, according to unequal resources and constraints. This temporal trial is further reinforced by the institutional control of the job search.

Se estudian las causas del ingreso ilegal de productos agrarios hacia Ecuador, las consecuencias que ocasiona al sector agroalimentario ecuatoriano y posibles medidas que permitan mitigar la problemática. El desempleo, aranceles a la importación, devaluación monetaria de los países vecinos, la corrupción de quienes vigilan la frontera, la libre movilidad humana e informalidad existente en el país, son situaciones que incentivan a la población a dedicarse a estas actividades, perjudicando, principalmente, las recaudaciones estatales y la competitividad interna, que como efecto colateral, podría ocasionar el abandono de la agricultura y migración hacia la ciudad, mayor pobreza rural y urbana, indisponibilidad de alimentos básicos, dependencia de la importación de alimentos y sobre precios en la canasta básica de alimentos. Es necesario concientizar a quienes vigilan la frontera, autoridades estatales y a la población, con la finalidad de buscar alternativas que permitan luchar contra la problemática de manera integral. The aim is to study the causes of the illegal entry of agricultural products into Ecuador, the consequences it causes to the Ecuadorian agri-food sector and possible measures to mitigate the problem. Unemployment, import tariffs, currency devaluation of neighboring countries, corruption of those who monitor the border, free human mobility and informality in the country, are situations that encourage the population to engage in these activities, damaging, mainly , state revenues and internal competitiveness, which as a collateral effect, could cause, the abandonment of agriculture and migration to the city, greater rural and urban poverty, unavailability of staple foods, dependence on the import of food and on prices in the basic food basket. It is necessary to raise awareness among those who monitor the border, state authorities and the population, with the aim of finding alternatives that allow for a comprehensive fight against the problem. L’objectif est d’étudier les causes de l’entrée illégale de produits agricoles en Équateur, ses conséquences pour le secteur agroalimentaire équatorien et les mesures possibles pour atténuer le problème. Le chômage, les tarifs d’importation, la dévaluation de la monnaie des pays voisins, la corruption de ceux qui surveillent la frontière, la libre circulation des personnes et l’informalité dans le pays sont des situations qui encouragent la population à s’engager dans ces activités, causant principalement des dommages. , les recettes publiques et la compétitivité interne, qui pourraient, en tant qu’effet collatéral, entraîner l’abandon de l’agriculture et la migration vers la ville, aggraver la pauvreté rurale et urbaine, le manque d’aliments de base, la dépendance à l’importation de produits alimentaires et aux prix du panier nourriture de base. Il est nécessaire de sensibiliser les responsables du contrôle de la frontière, des autorités des États et de la population, dans le but de trouver des solutions de rechange permettant une lutte globale contre le problème. 35-44 aldeamundo@gmail.com emaulestia@hotmail.com edcapa@utpl.edu.ec Semestral http://erevistas.saber.ula.ve/aldeamundo

A l’instar des pays en développement, le problème du chômage demeure une équation primordiale à résoudre au Burkina Faso. Les faits stylisés montrent que certaines caractéristiques sont sources de chômage des jeunes. Au regard de ce constant, cet article se fixe pour objectif d’analyser les caractéristiques du chômage des jeunes en milieu urbain au Burkina Faso en mettant un accent sur l’âge et le diplôme. En utilisant une approche descriptive des données des enquêtes sur l’emploi, nos résultats montrent que les diplômes de niveau supérieur et le jeune âge (15-24 ans) sont des caractéristiques déterminantes du chômage en milieu urbain au Burkina Faso. Suite à ces résultats, nous avons suggéré des recommandations en matière de politiques de promotion d’emploi en faveur du marché du travail urbain au Burkina Faso. En termes d’implication de politiques, nous recommandons la révision des curricula de formation de niveau supérieur pour le rendre en phase avec les exigences des employeurs, l’intégration des modules de formation dans le but de susciter l’esprit d’entrepreneuriat des jeunes diplômés et la réduction des inégalités liées à l’âge par l’entremise d’un centre d’incubateurs d’emplois des jeunes de 15-24 ans pour leur permettre d’acquérir l’expérience professionnelle.

Les statistiques japonaises sous-évaluent le chômage, dit-on. La comparaison attentive des méthodes utilisées en France et au Japon conduit au contraire l’auteur à conclure à leur similitude. Mais, au Japon, la moindre extension de la sphère emploi/chômage en raison notamment de l’ambivalence d’une partie de la main-d’œuvre féminine limite le rôle du chômage en tant que mode d’ajustement. Le « petit » chômage japonais est néanmoins source d’inquiétude pour les pouvoirs publics.

Portugal and Greece under crisis applied adjustment programs (2010-2018) as conditionalities for receiving loans by the Troika. Both count among the most poor and unequal countries in the EU and their welfare states have been built recently. Our main research objective is to conduct a comparative analysis of the impact of social policy reforms on public expenditures, development and welfare indicators such as poverty, inequality, unemployment, net earnings, and emigration. If results differed in the two cases, what are the reasons? Is it due to previous growth levels, exogenous factors (adjustment programs) or endogenous ones (welfare state models) or post-Troika governments? We retrieve evidence from secondary literature, state archival documents, IMF and EC evaluation reports. We elaborate on statistical datasets retrieved from Eurostat. We find that welfare state components, i.e. health and employment levels, were deeply affected in Greece and we explain processes of divergence towards a universalist model. Portugal y Grecia bajo la crisis aplicaron programas de ajuste económico (2010-2018) como condicionantes para recibir préstamos de la Troika. Ambos se cuentan entre los países más pobres y desiguales de la UE y sus estados de bienestar han sido construidos recientemente. Nuestro principal objetivo de investigación es realizar un análisis comparativo del impacto de las reformas de las políticas sociales sobre el gasto público, el desarrollo y los indicadores de bienestar como la pobreza, la desigualdad, el desempleo, los ingresos netos y la emigración. Si los resultados difieren en ambos casos, ¿cuáles son las razones? ¿Se debe a los niveles de crecimiento anteriores, a factores exógenos (programas de ajuste) o endógenos (modelos de estado de bienestar) o a los gobiernos posteriores a la Troika? Recogemos evidencias de la literatura secundaria, documentos de archivos estatales, informes de evaluación del FMI y de la CE. Nos basamos en conjuntos de datos estadísticos extraídos de Eurostat. Constatamos que componentes del estado de bienestar – es decir, los niveles de salud y empleo – se vieron profundamente afectados en Grecia y explicamos los procesos de divergencia hacia un modelo universalista. Le Portugal et la Grèce en crise ont appliqué des programmes d'ajustement économique (2010-2018) comme condition pour recevoir des prêts de la Troïka. Tous deux comptent parmi les pays les plus pauvres et les plus inégalitaires de l'UE et leurs États-providence ont été construits récemment. Notre principal objectif de recherche est de réaliser une analyse comparative de l'impact des réformes de la politique sociale sur les dépenses publiques, le développement et les indicateurs de bien-être tels que la pauvreté, l'inégalité, le chômage, les revenus nets et l'émigration. Si les résultats diffèrent dans les deux cas, quelles en sont les raisons? Est-ce dû aux niveaux de croissance antérieurs, à des facteurs exogènes (programmes d'ajustement) ou endogènes (modèles d'État providence) ou aux gouvernements post-Troïka? Nous extrayons des informations de la littérature secondaire, des documents d'archives de l'État, des rapports d'évaluation du FMI et de la CE. Nous nous appuyons sur des ensembles de données statistiques récupérées auprès d'Eurostat. Nous constatons que composantes de l'État-providence – à savoir, le niveau de santé et le niveau d'emploi – ont été profondément affectées en Grèce et nous expliquons les processus de divergence vers un modèle universaliste. Portugal e Grécia, em crise, adotaram programas de ajuste econômico (2010-2018) para receber empréstimos oferecidos pela Troika. Ambos estão entre os países mais pobres e desiguais da UE e seus Estados de Bem-estar foram construídos recentemente. Nosso principal objetivo de pesquisa é realizar uma análise comparativa do impacto das reformas da política social nos gastos públicos, desenvolvimento e indicadores de bem-estar, tais como pobreza, desigualdade, desemprego, renda líquida e emigração. Se os resultados diferiram nos dois casos, quais são as razões? É devido aos níveis de crescimento anteriores, a fatores exógenos (programas de ajuste) ou endógenos (modelos de estado de bem-estar), ou aos governos pós-Troika? Recolhemos evidências da literatura especializada, documentos de arquivos estatais e relatórios de avaliação do FMI e da Comissão Europeia. Elaboramos um conjunto de dados estatísticos recuperados do Eurostat. Constatamos que componentes do Estado de bem-estar – isto é, os níveis de saúde e emprego – foram profundamente afetados na Grécia e explicamos os processos de divergência em direção a um modelo universalista.

L’objectif de cet article est d’évaluer l’effet des nouvelles technologies sur le chômage dans les pays de l’Afrique Subsaharienne. Pour ce faire, un modèle à équations simultanées est spécifié et estimé avec la Méthode des Triples Moindres Carrés (TMC). Pour tester la robustesse des résultats, un modèle de panel dynamique est spécifié et estimé avec la Méthode des Moments Généralisés (GMM) en système. Les données utilisées sont celles de World Development Indicator (WDI) et de World Governance Indicator (WGI) observées sur la période 1991-2018. Les résultats montrent que les nouvelles technologies contribuent à la réduction du chômage dans les pays de l’Afrique Subsaharienne. Il est donc important d’encourager le développement des nouvelles technologies à travers le financement de la recherche et la facilitation de la maitrise de ces nouvelles technologies afin de réduire le taux de chômage dans les pays de l’Afrique Subsaharienne., Repères et Perspectives Economiques, Vol. 6, No 2 (2022)

Les jeunes sont confrontés, de nos jours, partout dans le monde, à l´accès à l´emploi. En 60 ans d´indépendance, trois phases historiques sont construites pour cerner l´évolution de la stratégie algérienne en direction des jeunes sur le marché du travail. A chaque phase, des mécanismes sont mis en oeuvre pour agir sur le chômage des jeunes. Ces dispositifs passent progressivement du principe de l´insertion vers celui de l´inclusion sociétale. Le taux de chômage des jeunes est un indicateur puissant du niveau de réussite des stratégies. Avec le principe de l´inclusion, l´autonomie ne s´arrête pas à l´économique, elle est élargie à la participation des jeunes aussi à la sphère décisionnelle.La mise en oeuvre des stratégies impose certes des ajustements aux conjonctures. Avec l´adoption d´un cadre de suivi et d´évaluation pour chaque dispositif, les principes de transparence et de redevabilité deviennent possibles.

International audience; Si l’œuvre de Robert Salais s’inscrit dans le courant de l’économie des conventions qu’il a contribué à fonder, c’est à partir d’une réflexion singulière articulant « détour par l’histoire », intérêt pour le droit et questionnement philosophique. En cela, l’économie telle que la pratique Robert Salais se présente comme une science réflexive procédant d’un renouvellement constant de ses interrogations, à partir des résultats obtenus. Par son souci d’inscrire les analyses menées sur la France dans une perspective internationale, elle est aujourd’hui largement reconnue.Les contributions à cet ouvrage éclairent les quatre grands moments de sa recherche qui s’enchaînent par la « mise en réflexivité » des étapes précédentes : travail, emploi et chômage, mondes de production, question européenne et approche des capacités, quantification et démocratie. Car c’est bien la question politique qui anime la carrière et l’engagement de Robert Salais. Comment redonner aux collectivités humaines l’entendement des fins et la maîtrise de la définition et de l’usage des moyens nécessaires à se gouverner librement ? Ce qui suppose, entre autres, un renouveau de la démocratie et, plus largement, des capacités à penser, agir et réaliser.

International audience

Depuis plus d’un siècle, les sociologues ont mené des enquêtes qualitatives en vue de comprendre les expériences que les chômeuses et chômeurs font de la privation d’emploi. Parallèlement, la recherche d’emploi a pris une place croissante dans l’encadrement institutionnel et normatif de ces expériences. En examinant la littérature sociologique internationale accumulée sur celles-ci, nous mettons en évidence que la recherche d’emploi y occupe une place très limitée : elle a en effet été longtemps « oubliée » dans la sociologie des chômeurs. Comment comprendre cette disjonction entre expérience du chômage et recherche d’emploi ? Pour répondre à cette question, nous examinons les travaux fondateurs publiés dans les années 1930 et montrons que leur postérité, très inégale, a alimenté et consolidé un paradigme de la privation qui fait peu de place à la recherche d’emploi. Finalement nous dégageons différentes approches émergentes qui tentent d’articuler recherche d’emploi et expérience du chômage, et enrichissent ainsi la tradition sociologique compréhensive. For more than a century, sociologists have conducted qualitative fieldwork to understand the experiences of the unemployed. At the same time, job search has played an increasingly important role in the institutional and normative framing of these experiences. Examining the international sociological literature on these experiences, we show that job search has a very limited place: indeed it has long been “forgotten” in the sociology of the unemployed. How can we understand this disjunction between the experience of the unemployed and job search? To answer this question, we first examine the seminal works published in the 1930s. We then show how their contrasted legacy has fed and consolidated a paradigm of deprivation that leaves little room for job search. Finally, we identify various emerging approaches that attempt to articulate job search and the experience of unemployment, and thus enrich the comprehensive sociological tradition.

RÉSUMÉS Depuis plus d’un siècle, les sociologues ont mené des enquêtes qualitatives en vue de comprendre les expériences que les chômeuses et chômeurs font de la privation d’emploi. Parallèlement, la recherche d’emploi a pris une place croissante dans l’encadrement institutionnel et normatif de ces expériences. En examinant la littérature sociologique internationale accumulée sur celles-ci, nous mettons en évidence que la recherche d’emploi y occupe une place très limitée: elle a en effet été longtemps «oubliée» dans la sociologie des chômeurs. Comment comprendre cette disjonction entre expérience du chômage et recherche d’emploi? Pour répondre à cette question, nous examinons les travaux fondateurs publiés dans les années 1930 et montrons que leur postérité, très inégale, a alimenté et consolidé un paradigme de la privation qui fait peu de place à la recherche d’emploi. Finalement nous dégageons différentes approches émergentes qui tentent d’articuler recherche d’emploi et expérience du chômage, et enrichissent ainsi la tradition sociologique compréhensive. ENGLISH For more than a century, sociologists have conducted qualitative fieldwork to understand the experiences of the unemployed. At the same time, job search has played an increasingly important role in the institutional and normative framing of these experiences. Examining the international sociological literature on these experiences, we show that job search has a very limited place: indeed it has long been “forgotten” in the sociology of the unemployed. How can we understand this disjunction between the experience of the unemployed and job search? To answer this question, we first examine the seminal works published in the 1930s. We then show how their contrasted legacy has fed and consolidated a paradigm of deprivation that leaves little room for job search. Finally, we identify various emerging approaches that attempt to articulate job search and the experience of unemployment, and thus enrich the comprehensive sociological tradition.

Cet article analyse le fonctionnement d’un dispositif d’accès à l’emploi (la Mission Locale), en soulignant combien les préoccupations d’insertion professionnelle au bénéfice d’un public conduisent à produire des actions éloignées des principes d’accompagnement personnalisé. Ce dernier fait partie des nouvelles règles du social (Astier, 2007) adoptées dans les dispositifs d’accès à l’emploi en France, et consiste à personnaliser le suivi des bénéficiaires vers l’emploi, et à tenir compte de leur projet personnel pour construire les règles de l’accompagnement. Les travailleurs sociaux ont des obligations de résultats, et mettent en place des stratégies d’action permettant une insertion rapide de bénéficiaires vers des métiers en demande de main-d’œuvre. Ils adoptent ainsi, un accompagnement type, qui ne correspond pas forcément à leur projet personnel de départ. This article analyses the way a state-sponsored employment initiative (Mission Locale) functions, emphasising the degree to which the preoccupation with job placements that benefit the society as a whole gives rise to practices far removed from stated principles of personalised support. The latter is part of the "new rules of the social policy" (Astier, 2007) adopted in employment access initiatives in France and involves personalising each beneficiary's path to employment, taking their goals and interests into account in shaping a programme for institutional support. Nevertheless, social workers have an obligation to produce results and therefore put strategies of action in place that allow for a rapid insertion of beneficiaries into those occupations for which there is the most public demand. In so doing, they adopt a type of support that does not necessarily correspond to their beneficiaries' personal project.

L’emploi à temps partiel est un statut social qui connaît des déterminants bureaucratiques. Loin d’être construit par des forces économiques naturelles et transmis par des administrations, il est esquissé par un patronat en dialogue avec l’action publique et ses concurrents, puis formalisé et distribué par le personnel des agences pour l’emploi. Nulle opposition ici entre État et marché, car le premier organise les débouchés du second, et le second structure l’action du premier. Alors que l’h...

Au terme d’un siècle de controverses – étudiées dans le premier chapitre –, les chômeurs d’Allemagne ou de France sont désormais habilités à occuper un emploi à temps partiel en parallèle de leur statut de chômeur, via un dispositif de cumul. Mais ils demandent rarement à accéder à ce dispositif de cumul et, le cas échéant, ils ne mobilisent guère d’arguments financiers. La doctrine d’incitation apparaît plus comme une vulgate économique qu’une réponse apportée aux demandes du public (Dubois ...

Des années 1900 aux années 1980, en Allemagne comme en France, les individus privés d’emploi ne négocient guère la durée hebdomadaire des offres auxquelles ils candidatent avec des agents administratifs. La question n’est pas posée, car le nombre d’heures de la plupart des postes colle étroitement au maximum légal. Décider de s’orienter vers les (rares) offres à temps partiel causerait une chute drastique des revenus, pour des chômeurs qui ont presque tous exercé à temps plein au préalable, h...

Si le dispositif de cumul n’est évoqué qu’occasionnellement par les conseillers, ils enjoignent pourtant régulièrement les publics à réviser leurs souhaits temporels à la baisse, suivant le diagnostic qu’ils dressent en situation d’interaction. Ainsi, la promotion du temps partiel prend le plus souvent la forme de négociations bilatérales concernant les embauches, plutôt que de discussions financières autour du dispositif de cumul. Ce dernier autorise de telles transactions, car il prévient t...

La grande majorité des individus qui s’inscrivent à Pôle emploi en France ou à l’Agence fédérale du travail en Allemagne recherchent un emploi à temps plein. Pourtant, une proportion conséquente d’entre eux reprennent une activité à temps partiel. L’enquête présentée ici interroge ce paradoxe à partir d’une immersion de plusieurs mois dans les services publics d’emploi allemand et français, complétée par un travail d’archives et des analyses statistiques. Loin de correspondre à une consigne explicite ou à un souhait des conseillers, le transfert des chômeurs vers le temps partiel résulte plutôt des conditions dans lesquelles sont menés les entretiens administratifs. Cette réduction du temps d’emploi ne s’applique pas uniformément aux populations reçues, mais se concentre sur des profils d’individus spécifiques au sein de chaque agence. L’ouvrage compare donc la force de cette politique informelle, entre l’Allemagne et la France, qui transforme le chômage en sous-emploi.

La négociation du temps partiel entre chômeurs et conseillers connaît aussi une contrainte externe, à caractère technologique : les logiciels d’appariement auxquels ils se connectent pour rechercher des offres. En effet, au moment d’exprimer leurs vœux, les utilisateurs composent avec les possibilités intégrées à l’interface graphique. Ils manipulent des catégories et des modalités programmées qu’ils n’ont pas choisies, sous la forme de listes déroulantes, de cases à cocher et de champs de re...

Durant la crise des années 1930, la qualité des logements montréalais se dégrade rapidement. Le gouvernement municipal doit donc étudier la question de la salubrité des logements et tenter de trouver des solutions pour résoudre ce problème. La Commission du logement salubre est alors créée afin d’enquêter sur les taudis montréalais et de proposer des plans de rénovation urbaine. Cette commission se met à la recherche des meilleures pratiques internationales en matière d’intervention sur les logements. À travers des voyages d’études, la recension d’articles de journaux et des correspondances entre fonctionnaires, la Ville de Montréal s’intègre alors dans un vaste réseau d’échanges de connaissances et de savoir-faire. La compétition intermunicipale étant très forte, cet aspect des relations entre les villes prendra une importance capitale dans la façon dont Montréal abordera les problèmes liés aux taudis et dans la façon dont elle tentera de les résoudre., During the economic crisis of the 1930s, the quality of housing in Montreal decreased rapidly. In this context, the municipal government was pressed to address the question of sanitary housing and find solutions to improve the living conditions of its citizens. The Commission on Sanitary Housing was formed especially to study Montreal’s slums and to propose plans for urban renewal. That commission started to research best practices in housing control in other North American and European cities. Through study trips, reviews of local newspaper columns, and discussion between city officials, Montreal became part of a broad network of knowledge and know-how exchange. In this decade, the competition between Montreal and its rivals was high and this fact affected the ongoing relations between cities and the way the municipal government saw and acted on the “slum problem.”

The coronavirus disease 2019 (COVID-19) pandemic surged in early March 2020, with unemployment reaching historic levels in April 2020. This study paints an early portrait of the pandemic’s impact on the finances of households in Quebec, one of the hardest-hit provinces in terms of COVID-19 cases as well as unemployment levels. The article also provides an understanding of how government emergency benefit programs may have helped households get by during the early period of the pandemic. Finally, we draw on expectations data collected in a survey of 3,009 respondents living in Quebec to illustrate what households can expect for the rest of 2020.

The Canadian labour market is currently emerging from a holding pattern with unusually high numbers of people in temporary (or “recall”) unemployment, people who are “employed but absent from work” for unspecified reasons, or people who are not in the labour force while waiting to be recalled. Two encouraging signs are evident. New postings of vacancies have recovered from 50 percent to about 80 percent of their pre-crisis level. Also, data suggest that the increase in employment in May 2020 is due to the re-entry into employment of some of those waiting to be recalled. These patterns suggest that the labour market might rebound quickly. Warning signs are that the shares of unemployed persons without job attachment and of those on recall engaged in job search are beginning to increase.

L’emploi n’a jamais été autant d’actualité. La crise économique et financière qui a touché le monde depuis 2007 / 2008 a conduit à une hausse massive du chômage remettant en cause le fonctionnement des marchés du travail. Les acteurs socio-économiques et politiques sont confrontés de plein fouet aux bouleversements des marchés, d’un côté et des enjeux du maintien de l’emploi et de la lutte contre le chômage, la précarité, la pauvreté et l’exclusion, de l’autre côté. Depuis un temps, le Maroc tente de rétablir un certain équilibre, en cherchant à favoriser l’utilisation des ressources, le renforcement des capacités pour créer des emplois et une dynamique intégrée de développement local. Et, tout le monde s’accorde à dire qu’aujourd’hui au Maroc, un nouveau modèle de développement s’impose. Un modèle assurant une croissance intelligente1, durable et inclusive accompagné d’un niveau d’emploi acceptable, de productivité et de cohésion sociale. Le travail décent trouve ici toute sa justification, un concept qui est en train d’acquérir ses lettres de noblesse en prouvant sa capacité à combler les carences des politiques sociales du marché., Moroccan Journal of Entrepreneurship, Innovation and Management, Vol. 5, No 1 (2020)

L’analyse du chômage implique la prise en compte des relations entre les divers secteurs. Cette idée est à l’origine de la démarche de plusieurs économistes francophones qui durant les années 1970 cherchèrent à construire des modèles d’équilibre général capables de constituer les fondements logiques de modèles macréconomiques susceptibles de rendre compte des déséquilibres économiques et notamment du sous-emploi. Pour atteindre cet objectif, ils pensaient que le modèle qu’avaient conçu Arrow et Debreu devait être profondément transformé. Les hypothèses traditionnelles sur lesquelles s’appuie ce modèle devaient être abandonnées pour qu’apparaissent les problèmes que pose la coordination des activités des agents économiques. Il fallait revenir, notamment, sur l’organisation des échanges, les modalités de fixation des prix et le rôle de la monnaie. Sur cette base, ils proposèrent des modèles macroéconomiques qui permettent de distinguer divers types de chômage et ils analysèrent les mesures de politiques économiques qui, selon les cas, sont les plus appropriées. The analysis of unemployment implies that the relationships between the various sectors must be taken into account. This idea is at the origin of the approach of several French-speaking economists who, during the 1970s, sought to build general equilibrium models capable of forming the logical foundations of macroeconomic models that would explain economic disequilibrium and, in particular, underemployment. To achieve this goal, they believed that the Arrow and Debreu model needed to be profoundly transformed. The traditional assumptions on which this model was based had to be abandoned in order to create the problems of coordinating the activities of economic agents. It was necessary to return, in particular, to the organization of trade, pricing methods and the role of money. On this basis, they proposed macroeconomic models that distinguish between different types of unemployment that require different economic policy measures.

Au début des années 2000, les réformes allemandes dites « Hartz » bouleversent la protection sociale et le traitement des chômeurs. Pionnières de « l’activation des chômeurs », elles instaurent des parcours spécifiques selon le type d’indemnisation, paupérisent les ayants droit et accentuent le pouvoir discrétionnaire des agents. En somme, elles dégradent les ressources distribuées aux chômeurs pour faire face aux bureaucraties et aux employeurs. Au-delà de ce constat, la sociologie allemande a abattu une série de mythes, consubstantiels aux lois Hartz et parfois transposés dans d’autres pays ou institutions : l’activation émanciperait ses bénéficiaires, préviendrait l’exclusion, faciliterait la recherche d’emploi, fonderait des diagnostics partagés entre chômeurs et conseillers et comprendrait un « volet social » pour les cas problématiques. In the early 2000s, Germany’s Hartz reforms led to a radical overhaul in social welfare policies and in the administrative treatment of unemployed persons. Pioneering the concept of “jobseeker activation”, these laws created specific administrative pathways linked to different types of unemployment benefits. They also impoverished beneficiaries and increased case workers’ discretionary powers. In other words, they degraded the resources that unemployed persons had at their disposal when dealing with bureaucracies and employers. Beyond this observation, German sociology has debunked a series of myths that were vital to the Hartz reforms (and which were sometimes transferred subsequently to other countries or institutions). These include ideas like activation emancipates its beneficiaries, prevents exclusion, facilitates job searches, helps generate diagnoses that unemployed persons and their case workers are able to share and, lastly, adds a "social component" to problematic cases. A principios de los años 2000, las reformas alemanas llamadas “Hartz” alteraron la protección social y el trato de los desempleados. Pioneras de “la activación de los desempleados”, instauran caminos específicos según el tipo de indemnización, empobrecen a los derechohabientes y acentúan el poder discrecional del personal. En suma, deterioran los recursos distribuidos a los desempleados para hacer frente a las burocracias y a los empleadores. Más allá de esta observación, la sociología alemana derribó una serie de mitos, consustanciales a las leyes Hartz, y a veces trasladados a otros países o instituciones: la activación emanciparía a sus beneficiarios, evitaría la exclusión, facilitaría la búsqueda de empleo, crearía diagnósticos compartidos entre desempleados y asesores, e incluiría un “aspecto social” para los casos problemáticos.

C’est à travers des pratiques contestataires particulières que les luttes prennent forme et que les groupes mobilisés se construisent. Dans le cas des chômeurs, si les marches ont eu un caractère central et fondamental dans la formation de réseaux et la mise en place des collectifs AC !, ce sont surtout les occupations de locaux qui constituent le mode d’action privilégié. Toutes les organisations de chômeurs y ont fréquemment recours depuis les années 1980 pour (se) manifester. Ce sont plus ...

Simultanément aux tensions, conflits, rapports sociaux qui la structurent, l’action collective sécrète également des dynamiques intégratrices, affirmatives, voire émancipatrices, lesquelles sont un moteur de la participation mais également de la construction des collectifs. Ce chapitre s’intéresse à une autre facette de l’action collective : ce qu’elle produit sur et pour les acteurs qui y participent en termes à la fois d’intégration et d’émancipation. Si ces aspects peuvent s’observer dans ...

Ce dernier chapitre s’intéresse à différents processus qui fragilisent les collectifs et interrogent les possibilités de faire ensemble. Il s’agit de tensions qui sous-tendent ou traversent les luttes, lesquelles peuvent se traduire par des phénomènes de violence, d’éviction, de mises à distance, de disqualification qui alimentent l’éclatement des collectifs ou « le désengagement militant » (Fillieule, 2005). Deux aspects sont plus particulièrement développés. Le premier concerne des formes d...

À partir de deux enquêtes ethnographiques menées au sein d’une organisation nationale de chômeurs (AC !) et de deux mobilisations de chômeurs en Bretagne (Morlaix et Rennes), cet ouvrage revient sur des luttes souvent qualifiées d’improbables et cherche à les sortir de cette catégorisation. En étudiant les trajectoires, les pratiques ordinaires, les actions des chômeurs mobilisés, les auteurs montrent comment se construisent et se défont des collectifs. Ils donnent à voir les logiques contradictoires qui sous-tendent ce fait militant : cohésion/division, émancipation/exclusion, mobilisation/désengagement. L’action collective apparaît alors encadrée par des tensions indissociables des rapports sociaux qui structurent et infléchissent l’existence de tout groupe mobilisé. Vingt ans après le mouvement des chômeurs de l’hiver 1997-1998, ce livre propose un regard nuancé sur la capacité des chômeurs à se mobiliser. Hier comme aujourd’hui. Pour eux comme pour d’autres groupes.

Comment rendre compte de l’engagement ? Si ce dernier est désormais pensé comme activant simultanément dispositions et dispositifs, ressources et organisations, trajectoires et contextes, individu et collectif, qu’en est-il pour les chômeurs mobilisés ? L’opacité du phénomène tient d’abord aux analyses traditionnelles sur le vécu du chômage considéré comme un obstacle à l’engagement individuel. Les travaux attentifs aux rétributions matérielles et symboliques, aux dispositions militantes ou, ...

Comment la sociologie française s’est-elle saisie de l’objet « action collective des chômeurs » ? Nous ne proposons pas ici une sociologie des mobilisations de chômeurs mais une analyse diachronique du rapport des sociologues à ces mobilisations. Celui-ci s’inscrit dans un contexte scientifique où, depuis les années 1980, dominent deux dynamiques. D’une part, la sociologie des mouvements sociaux est en pleine mutation théorique. Les luttes de chômeurs font partie des terrains sur lesquels une...

Au printemps de l’année 1994, des chômeurs, des militants syndicaux et associatifs parcourent la France en direction de Paris pour lutter contre le chômage et la misère. Ces Marches, qui rappellent celle organisée dans les années 1930 par la CGTU, marquent la naissance d’une nouvelle organisation de chômeurs : Agir ensemble contre le chômage (AC !). En effet, depuis le début des années 1980, alors que le taux et les durées de chômage ne cessent d’augmenter, des organisations de chômeurs se fo...

Les actions collectives de chômeurs qui ont émergé en France dans les années 1980 et 1990 ont été, matériellement et symboliquement, incarnées par plusieurs organisations nationales et des modes d’action – des marches, des manifestations et surtout des occupations – qui ont eu pour point d’orgue le mouvement des chômeurs de 1997-1998. C’est à la suite de cette série d’occupations qu’une histoire des luttes de chômeurs se découvrait en même temps que se construisait l’une de ses étapes importa...

Qui participe à une action collective ? Il s’agit là d’une question centrale dans l’analyse des groupements protestataires dans la mesure où elle apparaît comme un moyen d’étudier des logiques d’engagement et d’alliances mais également de saisir les liens réciproques entre la dynamique de l’action collective et la (re)production des groupes en présence. Ce chapitre porte donc sur les caractéristiques des participants : qui s’engage ? Qui rejoint les mobilisations étudiées ? Peut-on repérer de...

L’action collective a indéniablement un caractère fascinant dans la mesure où « le regroupement, à un moment donné, d’individus auparavant atomisés, le passage d’un groupe-agrégat à un collectif-sujet, l’entrée en lutte et les modalités de gestion de cette lutte restent toujours des objets mystérieux » (Kergoat, 2000 : 70). Et ce d’autant plus lorsque cet objet a été pensé sinon comme introuvable du moins comme improbable. En revenant sur ces luttes de chômeurs, nous entendions ainsi les fair...

International audience

Pour l’année 2021, la hausse des prix en France a ainsi atteint 3,4 % selon Eurostat, soit un taux inférieur à la moyenne de la zone euro, à savoir un peu plus de 5 %. Outre l’énergie, cette inflation s’explique par le redémarrage concomitant des grandes économies mondiales. Cependant, l’on peut déjà constater un début de désengorgement des chaînes de production. Cet embouteillage était en effet dû au fait que tout le monde s’était mis à consommer, des biens industriels notamment, au même moment. Il s’agit là d’un premier indice qui peut nous laisser penser, même s’il faut être prudent, que les prix, qui continuent d’augmenter en janvier 2022, pourraient se stabiliser en cours d’année, voire même baisser quelque peu en fin d’année.

L’Europe sociale – mythe ou réalié?(L?Europe sociale -racines historiques, acteurs, modèle) Introduction (précisions terminologiques, racines historiques, contexte) II. Chronologie et jalons des initiatives d’une Europe sociale III. Changement de perspective IV. Le socle européen des droits sociaux IV. Chantiers actuels

Note sous Civ. 2e, 6 janvier 2022, no 19-24.501 - Note sous Cour de cassation (2e civ.), 6 janvier 2022, no 19-24.501

This article uses a survey conducted in 2019 among companies in the manufacturing sector on recruitment difficulties they may encounter. By linking this information with the companies’ income statements, we show that the companies facing these difficulties are, on average and with all other things being equal, more productive than others. This finding indicates a potential misallocation of production factors, which are not seen as a priority by the most efficient companies. A very simplified estimation suggests that these inefficiencies could reduce average productivity in the manufacturing industry by around 0.10% to 0.15%, which is low. The survey also enables us to analyse the causes of these difficulties. In addition to the problems of matching supply and demand in terms of skill levels in the labour force, the wages offered and the competition with other companies also appear to be key factors behind recruitment problems., Cet article exploite une enquête réalisée en 2019 auprès d’entreprises du secteur manufacturier sur les difficultés de recrutement qu’elles peuvent rencontrer. En mettant en relation ces informations avec leur compte de résultat, nous montrons que les entreprises confrontées à ces difficultés sont en moyenne et toutes choses égales par ailleurs plus productives que les autres. Ce résultat indique la possibilité d’une mauvaise allocation des facteurs de production, qui ne seraient pas prioritairement captés par les entreprises les plus performantes. Une estimation très simplifiée suggère que ces inefficacités pourraient réduire la productivité moyenne dans l’industrie manufacturière d’environ 0.10 % à 0.15 %, ce qui est faible. L’enquête permet également d’analyser les causes de ces difficultés. Outre les problèmes d’adéquation entre l’offre et la demande en compétence de la main-d’oeuvre, le niveau des salaires proposés et la concurrence des autres entreprises apparaissent également comme des motifs importants des problèmes de recrutement., Bergeaud Antonin, Cette Gilbert, Stary Joffrey. Difficultés de recrutement et caractéristiques des entreprises : une analyse sur données d’entreprises françaises / Recruitment Difficulties and Firms’ Characteristics: An Analysis of French Company Data. In: Economie et Statistique / Economics and Statistics, n°534-35, 2022. pp. 43-60.

International audience

Si l’œuvre de Robert Salais s’inscrit dans le courant de l’économie des conventions qu’il a contribué à fonder, c’est à partir d’une réflexion singulière articulant « détour par l’histoire », intérêt pour le droit et questionnement philosophique. En cela, l’économie telle que la pratique Robert Salais se présente comme une science réflexive procédant d’un renouvellement constant de ses interrogations, à partir des résultats obtenus. Par son souci d’inscrire les analyses menées sur la France dans une perspective internationale, elle est aujourd’hui largement reconnue.Les contributions à cet ouvrage éclairent les quatre grands moments de sa recherche qui s’enchaînent par la « mise en réflexivité » des étapes précédentes : travail, emploi et chômage, mondes de production, question européenne et approche des capacités, quantification et démocratie. Car c’est bien la question politique qui anime la carrière et l’engagement de Robert Salais. Comment redonner aux collectivités humaines l’entendement des fins et la maîtrise de la définition et de l’usage des moyens nécessaires à se gouverner librement ? Ce qui suppose, entre autres, un renouveau de la démocratie et, plus largement, des capacités à penser, agir et réaliser.

L’heure est à la crise de l’énergie et aux réponses à apporter à la flambée des prix, mais la question du «comment financer le coût du vieillissement», en particulier celui des pensions, subsiste. La moins mauvaise manière de financer le coût du vieillissement consiste à prolonger les carrières et stabiliser le rapport entre retraités et travailleurs. Augmenter les cotisations et prélèvements ou baisser le montant des pensions s’apparente à une stratégie de simple répartition du coût du vieillissement entre générations. Le financement par la dette le reporte sur les générations futures. À l’opposé, les stratégies d’allongement des carrières motivant ce numéro de Regards visent à limiter voire éliminer ce coût. Des travaux réalisés à l'OCDE ont montré que l'indexation de la longueur des carrières sur l'espérance de vie pourrait stabiliser le rapport retraités/travailleurs, évitant une hausse des cotisations ou une réduction généralisée du niveau des pensions. En écho direct à ces analyses, en Belgique, l’objectif est d’atteindre un taux d’emploi de 80%, notamment via un fort relèvement du taux d’emploi au-delà de 50 ans. Beaucoup de progrès ont déjà été enregistrés depuis le milieu des années 1990, au départ il est vrai d’un taux d’emploi des personnes plus âgées parmi les plus faibles de l’OCDE. Surtout, les progrès supplémentaires, attendus par les responsables politiques, risquent de s’avérer plus compliqués à réaliser. Car au-delà de gains mécaniques découlant de relèvements de l’âge légal de la retraite, l’allongement effectif des carrières dépendra pour une bonne part de la capacité à lever les barrières qui entravent l’emploi âgé. Le premier enseignement de ce numéro de Regards est que la (mauvaise) santé ne constitue pas la principale barrière à l’allongement des carrières. Dans un pays comme la Belgique, l’individu moyen dispose aujourd’hui d’une capacité raisonnable à exercer un emploi rémunéré, et ce jusqu’à 70 ans. L’enjeu est avant tout celui de l’hétérogénéité (croissante avec l’âge) de l’état de santé et du bon instrument à utiliser pour y répondre. La prise en compte de l’hétérogénéité doit-elle se faire à l’intérieur du système des pensions, par exemple via une différenciation de l’âge de départ ? Ou faut-il prendre appui sur l’assurance maladie-invalidité ? Ce texte avance un certain nombre d’arguments en faveur de la deuxième option. Le plus important est qu’à l’inverse de l’assurance maladie-invalidité, le régime des pensions n’est pas équipé pour évaluer, au cas par cas, la capacité à travailler et son évolution. Le deuxième enseignement est que l’essentiel des freins à l’emploi des personnes plus âgées découle de facteurs économiques et institutionnels. Certains se rapportent plutôt à l'offre de travail, c’est-à-dire relèvent des préférences et des choix individuels. Ainsi certaines personnes sont suffisamment riches et assurées pour envisager de lever le pied relativement tôt. Certaines encore aspirent à rejoindre leur conjoint plus âgé déjà retraité. D’autres barrières pointent vers la demande de travail, c’est-à-dire les employeurs. Elles correspondent à leur réticence à garder en emploi des travailleurs au-delà de 50 ans, en raison d’une baisse de productivité, d’un coût salarial élevé ou encore du risque de déséquilibre dans la pyramide des âges. Des deux côtés de la relation de travail peuvent exister des réticences à allonger les carrières ou des désaccords sur les modalités d’un tel prolongement. Considérons l’exemple du travail flexible/à temps partiel. Le «flexitime» est largement plébiscité par les travailleurs âgés, car il améliore l'équilibre vie professionnelle-vie privée. Mais il faut aussi compter avec le manque d'enthousiasme de certains employeurs. Les travailleurs ne choisissent pas seuls leurs horaires. Si le flexitime prend la forme d’une réduction du temps de travail, surgit, chez les employeurs, la crainte d’un effet inflationniste sur le coût horaire moyen. Car le coût total de la main-d'œuvre n’est pas strictement proportionnel aux heures prestées. Le gisement vers des emplois flexibles réside donc probablement plutôt dans les secteurs où la composante fixe du coût salarial est faible et qui seraient donc ceux à privilégier pour répondre aux aspirations des travailleurs plus âgés. Aussi, afin de promouvoir les opportunités de flexitime, les autorités devraient s’assurer que les politiques fiscales, sociales et salariales minimisent la part fixe des coûts salariaux. Enfin, ce numéro de Regards souligne l’urgence de remédier à la faible propension des entreprises, non pas tellement à prolonger l’emploi des travailleurs en poste, mais à recruter de nouveaux collaborateurs âgés. La hausse du taux d'emploi des personnes plus âgées depuis le milieu des années 1990 est principalement due à un taux de rétention plus élevé parmi les seniors. Autrement dit, les gains enregistrés sont le résultat de travailleurs restant plus longtemps auprès de leur employeur historique. Mais il ne s’agit là que d’une des modalités de l’allongement des carrières. D’autres modalités impliquent un détour par la case chômage. Et, dans ce cas, l’allongement effectif de la carrière dépend des opportunités d’emploi qui se présentent. La réticence des employeurs à recruter peut relever de la discrimination et les stéréotypes négatifs liés à l'âge qu’il a lieu de combattre vigoureusement. Mais elle peut aussi correspondre à un handicap d’employabilité qu’il convient de combattre tout autant. Cela implique, entre autres, de lutter contre le risque de baisse de productivité avec l’âge, via notamment un effort accru en matière de formation continue. Rappelons à ce titre qu’une étude récente de la BNB montre que la Belgique se caractérise par un des handicaps les plus élevés en Europe en termes d’accès à formation formelle ou informelle (définition Eurostat) des travailleurs de 55-64 ans. Cela pose également la question du maintien des règles de progression salariale à l’ancienneté telles qu’héritées des années 1970.

En 2021, la reprise économique a été rapide mais le rétablissement de l’activité économique n’est que partiel, les disparités sectorielles ont été fortes en termes de reprise de l’activité, l’emploi des travailleurs moins qualifiés a baissé et l’intensité des difficultés de recrutement, elle aussi hétérogène d’un secteur à l’autre, a dépassé ce qui s’observe lors de chaque reprise économique. Concernant ce dernier phénomène, ce numéro de Regards économiques élabore une brève comparaison entre le fonctionnement des marchés du travail belge, allemand et néerlandais. Un constat émerge sur la période 2018-2021 : si, après prise en compte de leurs tailles bien différentes, ces trois économies avaient autant d’emplois vacants, le taux de chômage belge serait nettement supérieur à celui des deux autres pays. Le taux de chômage est un concept souvent critiqué pour son étroitesse. Si l’on y substituait un indicateur alternatif de sous-utilisation de la main d’œuvre, l’écart entre la Belgique et les Pays-Bas fonderait, mais pas celui entre notre pays et l’Allemagne. Ensuite, ce numéro de Regards économiques tente d’expliquer le constat fait au paragraphe précédent. La fréquence des entrées en chômage, plus élevée en Belgique que chez nos deux voisins, est un premier facteur explicatif. Les autres facteurs concernent la sortie du chômage. Une proportion plus grande de chômeurs de longue durée est défavorable à la Belgique. Des indicateurs, certes imparfaits, de formation initiale sont aussi défavorables à notre pays. La présence de plusieurs langues de travail se révèle également être un frein à un bon appariement sur le marché du travail. La distance géographique entre les demandeurs d’emploi et les viviers d’emploi est une autre source de préoccupation compte tenu de la hausse du coût du logement là où l’emploi se développe et des problèmes de mobilité. Les gains financiers en cas de reprise d’emploi demeurent assez faibles au bas de l’échelle des rémunérations en Belgique. C’est aussi vrai en Allemagne, mais moins aux Pays-Bas. Enfin sans chercher ici l’intensité du phénomène dans les trois pays, les attitudes discriminatoires compliquent aussi l’appariement dans le cas de demandeurs d’emploi d’origine étrangère. Enfin, ce texte relève quelques réponses aux difficultés de recrutement. A côté de la préoccupation assez évidente de la formation initiale et continuée de notre population, nous attirons l’attention sur la possible réallocation des travailleurs qui sont sur-éduqués dans les emplois qu’ils occupent, sur la remise en question des conditions d’accès des étrangers à notre marché du travail et sur la capacité d’ajustement des rémunérations à des déséquilibres entre offre et demande sur le marché du travail. Comme les difficultés de recrutement concernent aussi des professions ne requérant pas de longue formation et que les moins scolarisés sont surreprésentés dans le chômage, la question d’un renforcement des obligations pesant sur les personnes indemnisées est légitime. Il nous apparaît toutefois que le cadre réglementaire actuel suffit à orienter les chômeurs indemnisés vers les métiers en pénurie et les formations qui préparent à les exercer.

International audience; The purpose of this article is to highlight the added value of Jean Cartelier's monetary theory as set out in his 2018 book, in the continuity of work that began in the early 1980s. The interest of Cartelier's monetary approach in relation to traditional theories of value can be broken down into three themes: the coordination of economic agents' decisions in a market society that is by definition decentralized; the highlighting of a plurality ofeconomic relations, through the introduction of asymmetric relations between active and non-active individuals; the problem of viability, which seems more relevant for analyzing economic dynamics.; L'objet de cet article est de mettre en lumière la valeur ajoutée de la théorie monétaire de Jean Cartelier telle qu'elle est exposée dans son ouvrage de 2018, dans la continuité de travaux qui ont débuté dès le début des années 80. L'intérêt de l'approche monétaire de Cartelier par rapport aux théories traditionnelles de la valeur se décline en trois thèmes : la coordination des décisions des agents économiques dans une société marchande par définition décentralisée ; la mise en évidence d'une pluralité de relations économiques, par l'introduction de relations asymétriques entre individus actifs et non-actifs ; la problématique de la viabilité qui semble plus pertinente pour analyser la dynamique économique. Mots-clés : coordination. monnaie. déséquilibre.

The digital transition in the first decades of the 21st century has hit Brazilian industry in the midst of a long-term weakening process, in which the progressive loss of competitiveness of the industrial system is added to the loss of participation of technology-intensive sectors in the national manufacturing production. In this context of specialization in sectors and tasks of low complexity, the Brazilian industry will suffer severely from the effects of the new wave of automation throughout the current decade. The article seeks to visualize possible scenarios, discuss the probable impacts of technological unemployment on Brazilian industry, and stimulate debate on policies for dealing with the problem. La transición digital en las primeras décadas del siglo XXI golpea a la industria brasileña en medio de un proceso de debilitamiento de largo plazo, en el que la progresiva pérdida de competitividad del sistema industrial se suma a la pérdida de participación de los sectores intensivos en tecnología en la producción manufacturera nacional. En este contexto de especialización en sectores y tareas de baja complejidad, la industria brasileña sufrirá gravemente los efectos de la nueva ola de automatización a lo largo de la presente década. El artículo pretende visualizar los posibles escenarios, discutir los probables impactos del desempleo tecnológico en la industria brasileña y estimular el debate sobre las políticas para enfrentar el problema. La transition numérique des premières décennies du XXIe siècle frappe l'industrie brésilienne au milieu d'un processus d'affaiblissement à long terme, dans lequel la perte progressive de compétitivité du système industriel s'ajoute à la perte de participation des secteurs à forte intensité technologique dans la production manufacturière nationale. Dans ce contexte de spécialisation dans des secteurs et des tâches de faible complexité, l'industrie brésilienne souffrira sévèrement des effets de la nouvelle vague d'automatisation tout au long de la décennie actuelle. L'article cherche à visualiser les scénarios possibles, à discuter des impacts probables du chômage technologique sur l'industrie brésilienne et à stimuler le débat sur les politiques à adopter pour faire face à ce problème. A transição digital nas primeiras décadas do século XXI atinge a indústria brasileira em meio a um processo de fragilização de longo prazo, no qual a progressiva perda de competitividade do sistema industrial se soma à perda de participação dos setores intensivos em tecnologia na produção manufatureira nacional. Nesse contexto de especialização em setores e tarefas de baixa complexidade, a indústria brasileira deverá sofrer severamente com os efeitos da nova onda de automação ao longo da década atual. O artigo busca visualizar possíveis cenários, discutir os prováveis impactos do desemprego tecnológico na indústria brasileira e estimular o debate sobre políticas para o enfrentamento do problema.

Mainstream economists have sought, over time, to explain and justify the existence of unemployment. This article aims to clarify the main theoretical propositions put forward by the mainstream, starting with the debate between Pigou and Keynes on the possibility of involuntary unemployment. The discussion then turns to the relationship between unemployment and inflation, and the reformulation of the idea of a natural rate of unemployment. The analysis then goes on to highlight the importance of the unemployment rate in defining macroeconomic policy, explaining the dilemma between ensuring monetary stability and promoting full employment. Los economistas convencionales han intentado, a lo largo del tiempo, explicar y justificar la existencia del desempleo. Este artículo pretende aclarar las principales propuestas teóricas planteadas por la corriente dominante, empezando por el debate entre Pigou y Keynes sobre la posibilidad del desempleo involuntario. A continuación, el debate se centra en la relación entre el desempleo y la inflación, y en la reformulación de la idea de una tasa natural de desempleo. A continuación, el análisis destaca la importancia de la tasa de desempleo en la definición de la política macroeconómica, explicando el dilema entre garantizar la estabilidad monetaria y promover el pleno empleo. Les économistes dominants ont cherché, au fil du temps, à expliquer et à justifier l’existence du chômage. Cet article vise à clarifier les principales propositions théoriques avancées par le courant dominant, en commençant par le débat entre Pigou et Keynes sur la possibilité d’un chômage involontaire. La discussion porte ensuite sur la relation entre le chômage et l’inflation, et sur la reformulation de l’idée d'un taux de chômage naturel. L’analyse souligne ensuite l’importance du taux de chômage pour définir la politique macroéconomique, en expliquant le dilemme entre la garantie de la stabilité monétaire et la promotion du plein emploi. Os economistas do mainstream têm procurado, ao longo do tempo, explicar e justificar a existência do desemprego. Este artigo tem o objetivo de esclarecer as principais proposições teóricas apresentadas pela corrente dominante, começando pelo debate entre Pigou e Keynes sobre a possibilidade do desemprego involuntário. Em seguida, a discussão é direcionada para a relação entre o desemprego e a inflação, e para a reformulação da ideia de uma taxa natural de desemprego. A análise passa a destacar, então, a importância da taxa de desemprego para a definição da política macroeconômica, explicitando o dilema entre a garantia da estabilidade monetária e a promoção do pleno emprego.