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This paper aims to provide a reflection on an assumption sometimes present in linguistic research: the supposed youth of sign languages (SLs). In this research (the importance of which we do not question), SLs are considered to date back to the mid-eighteenth century, or even the mid-twentieth century. As historians, we wish to question this hypothesis. To this end, we will question the scientific consequences of a reversal of this hypothesis. The historical method used forbids presenting a hypothesis as a postulate until it has been validated by sources, whose authenticity can be granted. In order to illustrate this, we will take the example of the French sign language: from a historical point of view, sources attest that its roots go back at least to the early Middle Ages. It would therefore be an old language, at least as old as French. From this case, we would like to propose a new hypothesis: that the sign languages of the world are not young. And we would like linguists to consider the possibility for the SL they are studying to be an old language. Would this new paradigm change previous conclusions? To what extent would this allow for a renewal, for example opening the way to another perspective on the genesis of these languages?

International audience

Depuis une quarantaine d’années, les recherches en histoire de la communauté sourde française s’appuient principalement sur la richesse de trois siècles de sources archivistiques conservées à l’Institut National des Jeunes Sourds (INJS) à Paris. Cependant, les recherches récentes s’intéressant de plus en plus à l’histoire sociale et l’histoire associative sourde, ces archives commencent à montrer leurs limites. L’apport des nouvelles technologies, que ce soient par la numérisation des sources, la reconnaissance des textes, l’usage de la généalogie, et de nouvelles sources d’archives apportent une vision renouvelée de l’histoire sourde française par une compréhension plus nuancée de ses interactions avec la société française.

International audience; Depuis une quarantaine d’années, les études sociologiques sur les minorités se multiplient. Les Deaf Studies apportent un nouveau regard sur les sourds, et surtout un angle d’analyse complètement inédit sur la question de la surdité, celle de l’existence et du développement d’une réelle communauté, qui va bien au-delà de la simple déficience auditive. La chronologie habituellement utilisée pour ces études repose sur quatre dates pivots : – 1759-1760, quand l’abbé de l’Epée, initiateur de l’instruction gratuite des enfants sourds, structure le paysage éducatif sourd ; – 1834, qui marque avec Ferdinand Berthier le début du mouvement militant sourd. Cette seconde période, trop idéalisée, nommée Âge d’Or, court de 1834 à 1880 ; – 1880, à partir de laquelle l’enseignement de la langue des signes disparaît, période sombre peu étudiée – 1970-2005, période dite du Réveil sourd, renouveau culturel de la communauté sourde. Or l’absence de travaux approfondis sur la Belle Époque empêche une compréhension fine des transformations. Cet ouvrage étudie donc cette période charnière entre l’émergence de la communauté et l’ère des luttes. Il permet de mieux comprendre les évolutions de cette communauté, sa structure interne, ses membres, et ce qu'elle a laissé aux générations postérieures.

International audience

International audience

National audience; La question de l'interprétation depuis le français vers la LSF se pose fortement quand on est confronté à un vocabulaire que l'on ne trouve pas d'équivalent visible et/ou connu dans la LSF. La croyance en un "vide lexical" dans la LSF démontre d'une méconnaissance des correspondances lexicales entre les deux langues.

Ne en septembre 1742 au Grand-Pressigny, Pierre Desloges devient sourd et muet a la suite d’une petite verole mal soignee. Ses Observations d’un sourd et muet de Pierre Desloges (1779) marquent le debut du militantisme sourd. Elles repondent aux critiques formulees pendant le siecle contre l’invention de l’abbe de l’Epee par l’abbe Deschamps ou Michel Saboureux de Fontenay. En plus de defendre les qualites proprement linguistiques de la langue des signes, ses Observations suggerent l’existence d’une communaute sourde au 18e siecle.

International audience; La question de l’origine de la langue des signes français se pose de façon criante quand on songe à son statut de « langue-mère » pour la plupart des noétomalalies qui en sont issues comme l’American Sign Language. Par conséquent, une étude sur ses origines permet d’entrevoir le processus du développement linguistique et social de la communauté sourde parisienne jusqu’à la fondation de la petite école de l’abbé de l’Epée en 1759. Ainsi, la question des origines linguistiques de la communauté va de pair avec sa place au sein de la société française depuis le milieu du Moyen-Age.

A question arises regularly on the situation of the Deaf of the Belle Epoque, which is commonly called deaf-dumb. Indeed, following the wishes of the Milan Congress requesting the adoption of a new method of education of deaf children, the pure oral method, banning sign language, the situation of the deaf community is thereby changed, and more particularly from the highest categories, and the lowest.The impact of educational reform Milan combines with the evolution of manners during this period have profoundly changed the structure of the deaf community, seeing the emergence of particular families, consisting of fully deaf members. However, this trend is accompanied by a significant erosion among the most educated groups gradually disappear. Indeed, the reform of Milan seems no longer afford to train educated beings, and it pays particular attention to them talk. This change of priorities seems to cut the link between the school and the community, especially dried up the arrival of new generations capable of taking over the old.However, the Belle Epoque is also an intellectually inspired period of importance, with an unpublished literary production. This mask profusion actually a beginning of cultural and artistic decline becomes obvious that from the 1920s, accompanied by profound social upheaval.; Une question se pose régulièrement sur la situation des Sourds de la Belle Époque, que l’on nommait communément sourds-muets. En effet, après les voeux du Congrès de Milan qui demandent l’adoption d’une nouvelle méthode éducative des enfants sourds, la méthode orale pure, qui bannit la langue des signes, la situation de la communauté sourde s’en trouve changée, et plus particulièrement parmi les catégories les plus hautes, et les plus basses.L’impact de la réforme éducative de Milan se combine avec les évolutions des moeurs au cours de cette période qui ont profondément bouleversé la structure de la communauté sourde, voyant l’émergence des familles particulières, constituée de membres entièrement sourds. Or, cette évolution s’accompagne d’une érosion importante parmi les groupes les plus éduquées qui disparaissent progressivement. En effet, la réforme de Milan ne semble plus permettre de former des êtres instruits, et il s’attache tout particulièrement à les faire parler. Ce changement de priorités semble couper le lien entre l’école et la communauté, et surtout fait tarir l’arrivée de nouvelles générations capables de prendre le relais aux anciennes.Cependant, la Belle Epoque est également une période de foisonnement intellectuel d’importance, avec une production littéraire inédite. Cet foisonnement masque en fait un début de déclin culturel et artistique qui ne devient flagrant qu’à partir des années 1920, accompagné de profonds bouleversements sociaux.