Cette étude dresse un portrait de l’immigration subsaharienne en Belgique à l’aide de multiples sources de données quantitatives (registres, recensements, statistiques de délivrance de titres de séjour). Ces sources permettent d’évaluer les effectifs et l’évolution des migrants sub-sahariens de Belgique, et de mesurer quelques caractéristiques socio-démographiques de cette population. Sans donner de réponses à des questions importantes de nature politique, économique ou sociale, une telle approche descriptive donne des éléments utiles à la compréhension de cette immigration et des enjeux qui lui sont associés. Ce travail montre que, à l’instar de ce que l’on observe en Europe, la population migrante subsaharienne de Belgique a connu une croissance soutenue au cours des dernières décennies. Malgré cette croissance rapide, la population subsaharienne reste toutefois de taille modeste. Avec environ 130 000 individus, elle représente à peine 1 % de la population du Royaume. La diversifi cation des origines des migrants sub-sahariens est une autre évolution notable des vingt dernières années. Même si les anciennes colonies, en particulier la RD Congo, restent les principaux pays d’origine des migrants subsahariens en Belgique, on observe une croissance sensible des migrants en provenance d’autres pays, tels le Cameroun et la Guinée. Les données issues de recensements montrent aussi que les migrants sub-sahariens ont – en moyenne – un niveau d’instruction assez élevé, même s’il varie sensiblement en fonction de l’origine des migrants. Ce niveau d’instruction élevé, refl étant notamment la forte sélectivité de la migration en fonction du capital humain dans les pays d’origine, contredit l’image classique de migrants africains miséreux et peu qualifi és. Nous montrons également dans ce travail que la population migrante sub-saharienne est essentiellement urbaine, localisée surtout en Région de Bruxelles-Capitale et, dans une moindre mesure, dans les grandes villes de Wallonie et de Flandre. Enfi n, cette étude exploite des données récentes et encore peu connues sur la délivrance des premiers titres de séjour, afi n d’explorer les motifs de migration. Alors que la répartition des motifs varie quelque peu selon l’origine des migrants, les trois premiers motifs légaux pour entrer sur le territoire belge sont respectivement le regroupement familial, la poursuite d’études et l’octroi d’une protection internationale. En défi nitive, cette approche, basée sur l’exploitation critique de sources complémentaires met en évidence des évolutions et caractéristiques méconnues de la population sub-saharienne, qui nuancent ou contredisent certaines idées reçues. Par ailleurs, ce travail met également en évidence les diffi cultés rencontrées pour mesurer les tendances et caractéristiques de la migration subsaharienne en Belgique, liées aux imperfections de l’appareil statistique existant. This study provides a description of sub-Saharan immigration in Belgium, using multiple sources of quantitative data (registers, censuses, and data on residence permits). These sources are used to assess the size and evolution of sub-Saharan migrants in Belgium, and to describe some socio-demographic characteristics of this population. While not providing answers to important social, political or economic questions related to sub- Saharan migration in Belgium, this descriptive approach nevertheless helps understand African immigration and issues associated with it. This work shows that, like what is observed in Europe, the sub-Saharan migrant population of Belgium has grown steadily over the last twenty years. Despite this rapid growth, the sub-Saharan population remains small. With approximately 130 000 individuals, it represents barely 1% of the population of the Kingdom. The diversifi cation of origins of sub-Saharan migrants is another signifi cant change of the last decades. While the former colonies, particularly the DR Congo, remain the main origin countries of sub-Saharan migrants in Belgium, there is signifi cant growth in migrants from other countries such as Cameroon and Guinea. Data from censuses also show that sub-Saharan migrants have - on average - fairly high levels of education, although there are large differences depending on the origin of migrants. High levels of education, refl ecting the strong selectivity of migration in the countries of origin, contradict the classical picture of poor and uneducated African migrants. We also show in this work that the migrant population from sub-Saharan Africa is predominantly urban, localized mainly in the Brussels Capital Region and - to a lesser extent - in major cities of Wallonia and Flanders. Finally, this study uses recent data on residence permits to explore migration motives. While the patterns vary somewhat depending on the origin of migrants, the top three legal ways to obtain a residence permit are family reunifi cation, studies and the granting of international protection. In summary, this approach highlights major changes and characteristics of the sub-Saharan African population in Belgium; some results qualify or contradict conventional wisdom. Moreover, this work also highlights the diffi culties in describing the characteristics and evolutions of the sub-Saharan migration in Belgium, refl ecting the imperfections in the existing statistical system.