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Existe-t-il des beaux quartiers à Caen ? Plus précisément, observe-t-on des quartiers à fort patrimoine historique, à l’architecture recherchée, concentrant des lieux de prestige et de pouvoir, disposant d’espaces publics soignés, d’écoles réputées, de commerces de luxe, à proximité d’activités culturelles élitistes, et plus généralement ayant une localisation idéale pour avoir accès à tous les services, y compris ceux qui sont rares ?

La quête de mobilité sociale s’est renforcée dans l’imaginaire collectif, les valeurs et l’identité japonaise depuis le décloisonnement territorial et social procuré par le changement radical des politiques lors de la Restauration Meiji. Ces nouveaux gains spatiaux et sociaux, en parallèle avec le développement d’une économie capitaliste, stimulent les mouvements humains et de capitaux, développant de nouveaux réseaux transitoires. Après la Seconde Guerre mondiale, le Japon vit à nouveau des transformations qui viennent bouleverser la gestion de l’espace et son système d’éducation. En effet, l’espace physique et social se voit être redéfini de sorte à prioriser les secteurs industriels qui correspondent aux nouveaux standards socioéconomiques de la société. Rapidement, le principe méritocratique s’installe dans le nouveau système d’éducation « égalitaire » pour répondre au désir grandissant de la population de mobilité. Enfin, l’éclatement de la bulle spéculative dans les années 1990 vient une fois de plus bouleverser les structures sociales et scolaires du Japon. Dans cette nouvelle réalité: l’éducation agit-elle comme une force sociale qui permet ou empêche le gain de mobilité; ou bien maintient-elle ou augmente-t-elle la position sociale des individus? Et quelle est l’influence des classes sur le phénomène de la reproduction sociale? Différentes thématiques seront abordées dans cette recherche, notamment l’effet des classes sociales sur les inégalités quant à l’accès à l’éducation; le rôle de l’éducation dans une société néo-libérale basée sur la certification (« diplômatie » – société des diplômes), créant un déséquilibre entre les établissements scolaires et les régions; et enfin l’influence des capitaux sur la position sociale d’un individu. Par ailleurs, une théorisation conceptuelle sera proposée afin de faire ressortir l’importance de la spatialité dans la mobilité sociale en tant que complément à la théorie des capitaux de Bourdieu., The quest for social mobility has been reinforced in the Japanese collective imagination, values and identity since the territorial and social decompartmentalization provided by the radical change in policies during the Meiji Restoration. Such new spatial and social gains, paired with the development of a capitalist economy, fostered the movement of people and capital, developing new transitory networks. After the Second World War, Japan once again experienced transformations that disrupted the management of its territory and its education system. Indeed, the physical and social space was redefined in order to prioritize the industrial sectors that corresponded to the new socio-economic standards of the society. Soon, the meritocratic principle was established in the new "egalitarian" education system to respond to the population's growing desire for mobility. Finally, the bursting of the speculative bubble in the 1990s once again disrupted the social and educational structures of Japan. Considering this new reality: does education act as a social force that allows or prevents the gain of mobility; or does it maintain or strengthen the social position of individuals? And what is the influence of class on the phenomenon of social reproduction? Different themes will be addressed in this research, including the effect of social class on inequalities in access to education; the role of education in a neo-liberal society based on certification ("diplômatie" – Diploma system), creating an imbalance between schools and regions; and finally, the influence of capital on an individual's social position. Furthermore, a conceptual theorization will be proposed to highlight the importance of spatiality in social mobility as a complement to Bourdieu's capital theory.

Le woofing propose à des bénévoles de venir en aide à des « hôtes » propriétaires de fermes biologiques en échange du gîte, du couvert et du partage de connaissances. Ces « petites mains » novices des savoir-faire paysans s’activent aussi bien dans les champs que dans les maisonnées, et représentent une nouvelle forme d’entraide agricole. La thèse analyse le rôle du woofing dans les secteurs de l’agriculture paysanne française et québécoise, de même que ses usages par les woofeur·euses et les organisations du travail qui en découlent. Grâce à une approche féministe du travail, la thèse rend compte de l’articulation entre la reproduction sociale, c’est-à-dire l’entretien des vies humaines et non-humaines, et la production marchande dans le cas du woofing. La thèse repose sur une méthodologie ethnographique qui combine des immersions au sein des fermes en tant que woofeuse, une analyse documentaire et des entretiens semi-directifs avec hôtes, woofeur·euses et membres des organisations agricoles. La thèse montre tout d’abord comment le bénévolat dans ces entreprises commerciales constitue une anomalie juridique en France et au Québec, qui prend place dans des secteurs d’activités marqués par des fragilités structurelles, politiquement instituées dans une large mesure. S’il est mieux toléré au Québec qu’en France, le woofing fait l’objet d’un déni de travail dans les deux cas. Il recrute ensuite majoritairement des personnes privilégiées à la recherche d’une expérience touristique, militante ou professionnalisante. Enfin, paysan·nes et woofeur·euses interagissent au sein d’organisations alternatives du travail centrées sur le souci des autres, où la subordination est remplacée par le don. Les logiques du prendre soin, si elles peuvent susciter une usure chez les hôtes, permettent cependant de lutter contre les organisations productivistes du travail et ainsi de le re-visiter., Woofing gives the opportunity to volunteers to help organic farmers in exchange for accommodation, food, and knowledge sharing. These novices learn peasant know-how and active both in the fields and in the households. Therefore, they represent a new form of agricultural mutual help. The thesis analyzes the role of woofing in France’s and Quebec’s peasant and agricultural sectors, as well as its uses by woofers and the work organizations structured by the practices of woofing. Based on a feminist approach of work, the thesis unveils the articulation between social reproduction, the maintenance of human and non-human lives, and market production on woofing. The thesis is based on an ethnographic methodology that combines farm immersions as a woofer, documentary analysis and semi-structured interviews with hosts, woofers, and members of agricultural organizations. First, the thesis shows how volunteering in these commercial enterprises constitutes a legal anomaly in France and Quebec, which takes place in sectors of activity marked by structural weaknesses, which are to a large extent politically instituted. If it is more tolerated in Quebec than in France, woofing is the subject of a denial of work in both cases. Then, the thesis explains that woofing recruits mostly privileged people looking for a tourist, militant, or professional experience. Finally, peasants and woofers interact within alternative work organizations centered on the concern for others, where subordination is replaced by a logic of “gift”. While causing wear among the hosts, the logics of taking care nevertheless enable to resist productivist organizations and therefore re-visit work.

Cette étude de cas porte sur la résilience dans la communauté de Tête-à-la-Baleine en Basse-Côte-Nord. En mobilisant des approches critique et socioécologique de la résilience ainsi que les concepts d'isolement géographique et de travail de reproduction sociale, nous avons développé un portrait de la résilience dans une communauté nordique isolée québécoise. Des entretiens semi-dirigés, un séjour d‟observation sur le terrain et une analyse de documents nous ont menés à voir que le travail des initiatives locales et des membres de la communauté contribue à développer et mobiliser les capitaux de Tête-à-la-Baleine. Nous verrons que les critiques apportées au concept de résilience peuvent être particulièrement utiles pour mieux comprendre la complexité de la résilience d‟une communauté isolée. Sans prétendre apporter des solutions aux différentes crises, perturbations et défis que connaissent les Baleinois-es, cette recherche souhaite mettre de l‟avant les forces de la communauté et les efforts quotidiens des résident-es du village.

Thèse dirigée en co-tutelle par Fabrice Boudjaaba (CNRS) et Paola Vigano (Université IUAV de Venise), soutenue devant un jury composé de : Gérard Béaur (EHESS), Bénédicte Grosjean (ENSAP Lille), Arturo Lanzani (École polytechnique de Milan) et Luigi Lorenzetti (Université della Svizzera italiana). Résumé : Cette thèse entend mettre au jour les effets déterminants qu’ont eus certaines figures spatiales et sociales du monde rural sur les trajectoires d’urbanisation des campagnes dites urbanisée...

We explain our understanding of the assumption of responsibility of the current global stakes by the education, known as "educations for", ( health, environment, sustainable developement etc.) in a possible deconstruction of the social reproduction of the inequalities. Our investigation focus on environmental and developmental education and its different currents historically constituted between 1960 and 2020. In the new narratives (ecological transitions, anthropocene, climate change), environmental and health issues are evolving towards complexity and globality. We propose to address the history of these educations and to examine them through its implications on the stake of equality. We postulate that the dominant technicism around which power relationships and elitist training are established, goes in the direction of the reproduction of inequalities. We oppose it to the multidimensionality of the social reality. . The democratization of the knowledge and the finalities of social, cultural and territorial equality in education proposes modes of political socialization; Nous explicitons notre compréhension de la prise en charge des enjeux globaux d’actualité par l’éducation, dites « éducations à », (à la santé, à l’environnement etc..) dans une éventuelle déconstruction de la reproduction sociale des inégalités. Notre investigation portera sur les éducations environnementales et de développement et ses différents courants historiquement constitués entre 1960 et 2020. Dans les nouveaux récits (transitions écologiques, anthropocène, changements climatiques), les questions environnementales et de santé évoluent vers la complexité et l’idée de globalité. Nous nous proposons d’aborder l’histoire de ces éducations simples puis de plus en plus complexes et holistiques et de les examiner au travers ses incidences sur la question de l’égalité. Nous postulons que le technicisme dominant autour duquel s’instaure des rapports de pouvoir et une formation élitiste va dans le sens de la reproduction des inégalités. Nous l’opposons à la multidimensionnalité de la réalité sociale et donc dans celle de l’acte d’éduquer. La démocratisation des savoirs et les finalités d’égalité sociale, culturelle et territoriale en éducation propose des modes de socialisation politique.

C’est une des polémiques, les plus célèbres de la sociologie française. Pierre Bourdieu et Jean-Claude Passeron expliquent les inégalités sociales à l’école par l’héritage culturel, quand Raymond Boudon considère qu’elles résultent de choix individuels dans une société inégale. Que valent ces explications un demi-siècle plus tard ?

L’objectif de cette thèse est d’expliquer ce qu’était l’adoubement chevaleresque en France, en Angleterre et dans l’Italie centro-septentrionale entre le dernier quart du XIIe siècle et le tournant du XIVe siècle. Si l’adoubement chevaleresque peut être décrit comme l’acte de magie sociale par lequel un jeune homme, généralement issu de l’aristocratie laïque, était fait chevalier de la main d’un seigneur qui lui offrait des armes équestres à cette occasion, il a semblé pertinent de développer le concept d’«hippotogenèse» pour souligner la nature sociologique de ce processus performatif. Comme l’indiquent les verbes du titre (écrire, décrire, saisir), la thèse répond à la question de trois manières complémentaires. Elle aborde d’abord les enjeux de l’écriture de l’adoubement, et montre à quel point les logiques documentaires sont déterminantes dans la manière dont apparaît l’hippotogenèse dans la documentation produite par la société médiévale. Elle propose ensuite des descriptions de l’adoubement : d’une part, l’approche comparative révèle une dynamique inégale de l’invention et de l’adoption de l’hippotogenèse par les aristocrates des trois espaces étudiés, ce qui invite à une remise en question de ce pan de l’histoire de la chevalerie; d’autre part, la mise en avant de la notion de performance solennelle et la critique historiographique de la thèse de la christianisation de l’adoubement ouvre la voie à une description structurelle approfondie de l’hippotogenèse. Enfin, dans la troisième partie, l’adoubement chevaleresque est analysé comme un acte d’institution qui contribuait non seulement à distinguer avantageusement les chevaliers des ecclésiastiques et des dominés, mais aussi à assurer la reproduction de la cohésion sociale des aristocrates laïques. L’adoubement chevaleresque concourait en effet à la structuration interne de l’aristocratie laïque parce qu’il cristallisait la domination générationnelle des seniores sur les juvenes en régulant de l’accès au pouvoir, parce qu’il était avec le mariage l’un des outils de construction de la supériorité d’un groupe nobiliaire alors en quête de réalisation, et parce qu’il avait comme fonction première de fabriquer un rapport de prochaineté, de caritas, d’amor entre deux aristocrates. En ce sens, il faisait société, parce qu’il fabriquait du lien social, mais un lien social spécifiquement aristocratique, parce que fondé par le don gracieux d’armes équestres extrêmement valorisées.

Resumo Este trabalho discute a interação entre origem social e desempenho escolar nas probabilidades de acesso ao ensino superior no Brasil. Os dados derivam de um painel de egressos do ensino médio em 2012 acompanhados por cinco anos após a conclusão da educação básica, com base em cruzamentos de dados do Instituto Nacional de Estudos e Pesquisas Educacionais Anísio Teixeira. Observou-se que, para o acesso ao setor público, o desempenho é o preditor mais importante, independentemente do nível socioeconômico do candidato, reforçando uma dimensão de mérito no acesso. O mesmo não se pode dizer em relação ao setor privado, que, além de apresentar forte hiato socioeconômico, permite que os estratos sociais mais privilegiados tenham elevadas chances de acessá-lo, ainda que apresentem os piores desempenhos escolares. Abstract This paper discusses the association between social origins and academic performance on the probability of access to higher education in Brazil. The data derives from a sample of high school graduates in 2012, followed for five years after completing basic education, from cross-checks with Instituto Nacional de Estudos e Pesquisas Educacionais Anísio Teixeira data. It was observed that, for access to the public sector, performance is the most important predictor, regardless of the socioeconomic level of the applicant, reinforcing a merit dimension in access. The same cannot be said in relation to the private sector which, besides having a strong socioeconomic gap, allows the most privileged social strata to have higher chances of accessing it, even if their school performance is worse. Resumen Este trabajo discute la interacción entre el origen social y el rendimiento escolar en las probabilidades de acceso a la educación superior en Brasil. Los datos derivan de un panel de graduados de secundaria en 2012 seguidos durante cinco años después de la finalización de la educación básica, a partir de cruces de datos de Instituto Nacional de Estudos e Pesquisas Educacionais Anísio Teixeira. Se observó que, para el acceso al sector público, el desempeño es el predictor más importante, independientemente del nivel socioeconómico del candidato, reforzando una dimensión de mérito en el acceso. No se puede decir lo mismo en relación con el sector privado, que, además de presentar una fuerte brecha socioeconómica, permite que los estratos sociales más privilegiados tengan una alta probabilidad de acceder a él, incluso si tienen los peores rendimientos escolares. Résumé Cet article débat l’interaction entre l’origine sociale et la performance scolaire dans la probabilité d’accéder à l’enseignement supérieur au Brésil. En partant de la mise en rapport de données de l’Inep, on a obtenu des données concernant un ensemble d’étudiants sortis de l’enseignement moyen en 2012 et que l’on a suivi pendant cinq années après la fin de l’éducation de base. Pour l’accès au secteur public, on note que la performance joue le rôle le plus important, quel que soit le niveau socio-économique du candidat, ce qui renforce le rôle du mérite dans ces cas-là. Il n’en est pas de même pour le secteur privé qui, en plus de présenter un grand hiatus socio-économique, permet aux couches sociales les plus privilégiées de plus grandes chances d’y arriver, même si elles ont des performances scolaires plus mauvaises.

Recent interventions in scholarly literature have revealed how alternative methods of food production and provision are empowering for women farmers. This literature has been largely based on the historical trajectory of agriculture in the US and Western Europe, where women have been marginalized and excluded as farmers. In contrast, in post-Soviet space in Eastern Europe, women have not encountered the same forms of exclusion, but they face different challenges maintaining agricultural livelihoods. Drawing upon research with women farmers engaged in sustainable forms of agriculture and alternative food networks in Latvia, I demonstrate that although women are not marginalized in agricultural spaces, farm and marketing work remains gendered. Using the concept of countertopographies, I draw connections between the evidence from scholarly literature and my case study sites in order to identify how similar processes have shaped gender relations and produced diverging outcomes, but also to provide a framework for organizing and bridging differences across space. Des interventions récentes dans la littérature académique démontrent comment les méthodes alternatives de production agricole et d’approvisionnement alimentaire contribuent à l’émancipation des agricultrices. Cette littérature est basée sur le parcours historique de l’agriculture aux Etats Unis et en Europe occidentale, où les femmes ont été marginalisées et exclues en tant qu’agricultrices. En revanche, les femmes de pays post-soviétiques en Europe de l’Est n’ont pas connu les mêmes types d’exclusions, mais elles sont confrontées à d’autres difficultés quant au maintien de leurs moyens de subsistance agricole. En m’appuyant sur la recherche portant sur les agricultrices lettones qui sont spécialisées dans les formes d’agriculture durable et de systèmes alimentaires alternatifs, je démontre que bien que les femmes ne soient pas marginalisées dans les espaces agricoles, le travail agricole et de marketing reste sexospécifique. En utilisant le concept de contre-topographies, j’établis les liens entre les études provenant de la littérature scientifique et ma propre étude de cas afin d’identifier non-seulement la manière dont des processus similaires ont façonné les relations hommes-femmes et ont produit des résultats divergents, mais aussi afin de fournir un cadre pour organiser et combler les différences à travers les espaces.

Pourquoi consacrer un dossier à la « formation professionnelle » alors que l’historiographie sur la transmission des savoirs et savoir-faire est actuellement déjà florissante ? Notre démarche se place en réalité sur un autre plan que les grandes enquêtes qui renouvellent ces dernières années nos connaissances sur l’apprentissage, et portent l’interrogation à une échelle chronologique, spatiale et quantitative jusque-là inusitée. Ces travaux ont mis en avant le pouvoir structurant des relatio...

L’extraordinaire collusion en 2020 de nombreuses crises aux Etats-Unis — pandémie, récession économique et manifestations massives — crée une conjoncture unique pour étudier les transformations du travail qui se sont opérées aux États-Unis au cours des premières décennies du xxie siècle. Cet article propose un rapide examen du contexte institutionnel où se déploient et se transforment les relations professionnelles et d'emploi spécifiques aux Etats-Unis. La discussion se poursuit en explorant trois dimensions : 1) les marchés du travail, 2) l’organisation du travail, et 3) la reproduction sociale. En conclusion, j'analyse les implications de ces récentes évolutions sur la conjoncture actuelle. The extraordinary combination of crises besetting the United States in the year 2020 – the Covid-19 pandemic, the economic recession and mass protests – presents a unique vantage point for analysing transitions in the country’s employment relationship since the turn of the 21st century. The article begins with a brief review of changes in the peculiar institutional context circumscribing American labour and employment relations being moving on to discuss three dimensions thereof, namely labour markets, the labour process and social reproduction. It concludes with a look at the impacts these recent trends might have on the current situation. La extraordinaria colusión en 2020 de numerosas crisis en los Estados Unidos —pandemia, recesión económica y manifestaciones masivas— crea una coyuntura única para estudiar las transformaciones del trabajo que se han operado en los Estados Unidos en el transcurso de las primeras décadas del siglo XXI. Este artículo propone un examen rápido del contexto institucional donde se despliegan y se transforman las relaciones profesionales y de empleo específicas en los Estados Unidos. La discusión continúa al explorar tres dimensiones : 1) los mercados del trabajo, 2) la organización del trabajo, y 3) la reproducción social. En conclusión, analizo las implicaciones de las recientes tendencias en la coyuntura actual.

Cet article explore les résistances de femmes qui s’élaborent face à la surexploitation de leur travail dans le contexte de la menace à la survie de leur foyer par l’accumulation capitaliste. Il étudie l’évolution historique récente de la vie quotidienne et du rôle des femmes dans les foyers de travailleurs d’une ancienne société de plantation, l’île Maurice. L’analyse porte sur l’expérience d’une femme qui raconte sa lutte pour la survie depuis son enfance dans le système des plantations jusqu’à son emploi dans les services domestiques aujourd’hui. Sa narration rend compte de la constitution d’un sujet ayant l’aptitude politique à remettre en question la légitimité du pouvoir des protagonistes qui mettent en péril la survie de son foyer. L’analyse discursive de sa subjectivité au travail et de son dissentiment vis-à-vis du pouvoir révèle l’existence de pratiques collectives entre femmes qui visent à décider de façon autonome la façon d’organiser la reproduction sociale de leurs foyers. This article is about the resistance of women who face the super exploitation of their labour in the context of the threat to their household survival by capitalist accumulation. I trace back the recent historical evolution of women’s daily life and their role in the labourers’ households of Mauritius old plantation society. The analysis focuses on the experience of a woman who tells the story of her fight for survival, from her childhood in the plantations system to her current position in domestic service. Her narrative gives an account of the constitution of a subject empowered with a political ability to challenge the legitimacy of the actors and institutions that put their household survival at risk. The discursive analysis of her subjectivity at work and dissent to power relations unveils the existence of some collective practices among vulnerable women who aim at deciding autonomously on the way to organise their social reproduction.

L’article présente une réflexion sur la question du temps dans les processus de migration et mise au travail des travailleurs et travailleuses détachés dans l’agriculture intensive. Nous proposons d’analyser le rapport entre les temporalités imposées aux détachés pour répondre aux besoins productifs et leurs conduites temporelles. Il s’agit de comprendre comment les personnes détachées vivent ces temporalités, mais aussi comment elles se les réapproprient et/ou les contournent afin de les articuler aux espaces-temps de la reproduction sociale. Notre recherche s’appuie sur une enquête qualitative menée auprès des ouvriers et ouvrières mis à disposition des exploitants par des agences d’intérim espagnoles dans trois départements du sud de la France (Bouches-du-Rhône, Vaucluse et Gard). L’analyse, structurée autour des parcours migratoires, du système du détachement et des temps sociaux, nous permet (1) de saisir les effets des politiques migratoires sur les parcours des saisonniers dans les temps longs ; (2) de retracer des stratégies de dépassement des temporalités imposées, qui amènent à l’installation et à l’emploi direct ; (3) d’identifier les tentatives de « faire communauté » à travers des initiatives commerciales et récréatives collectives développées dans les temps libres. This paper explores the issue of time in migration and the employment processes of posted workers in intensive agriculture. We propose to analyze the relationship between the temporalities imposed by the posting of workers to meet productive needs and posted workers temporal behavior. This will enable us to understand how they experience these temporalities, but also how they circumvent them in order to articulate the spaces-time of social reproduction. Our research is based on a qualitative survey on posted workers provided by Spanish employment agencies in three departments of the South of France (Bouches-du-Rhône, Vaucluse and Gard). The analysis is structured around migratory paths, posted work system and social times. Thus we are able (1) to understand the effects of migration policies on seasonal workers’ long-term career paths ; (2) to chart strategies for overcoming the time restrictions of posted work mobilty, which lead to settlement and direct employment ; (3) to identify attempts of “community building” through commercial and collective leisure activities developed by migrant workers. El artículo presenta una reflexión sobre la dimensión temporal de los procesos de migración y de empleo de trabajadores desplazados en la agricultura intensiva. El texto propone analizar la relación entre las temporalidades impuestas a los trabajadores para satisfacer las necesidades de producción y sus comportamientos temporales. El objetivo es entender cómo estos trabajadores experimentan dichas temporalidades, pero también cómo se las reapropian y/o eluden para articularlas al espacio-tiempo de la reproducción social. Nuestra investigación se basa en una investigación cualitativa realizada con trabajadores y trabajadoras puestos a disposición de los agricultores por empresas de trabajo temporal españolas en tres departamentos del sur de Francia (Bouches-du-Rhône, Vaucluse y Gard). El análisis, estructurado alrededor de los itinerarios migratorios, del sistema de desplazamiento y del tiempo social, permite: (1) captar los efectos a largo plazo de las políticas migratorias en los itinerarios de los temporeros; (2) frente a las temporalidades impuestas, rastrear las estrategias superadoras de los trabajadores, conducentes al establecimiento y al empleo directo; (3) identificar los intentos de “hacer comunidad”, especialmente a través de iniciativas comerciales y recreativas colectivas desarrolladas en el tiempo libre.

Cet article repose sur l’association d’une mesure des profils sociaux des secteurs de 32 collèges publics situés dans la métropole de Lyon et d’un ensemble d’entretiens menés auprès de représentant·es de parents d’élèves. Il invite à réinscrire la question du « choix scolaire » des parents de classes moyennes et aisées en milieu urbain ségrégué dans le contexte de leur environnement socio-spatial et montre qu’en plus de l’avenir de leurs enfants, leur propre statut est en jeu. Focused on the metropolitan area of Lyon (France), this article relies on a comparison between a social profile analysis of 32 state secondary schools’ recruitment areas and a series of interviews conducted with parents’ representatives. It leads to shed a new light upon the subject of middle- and upper-class “school choice” in urban segregated contexts, showing that even beyond their children’s future, these parents’ own social status is at stake.

L’objectif de ce mémoire est d’analyser le rôle de la composition culturelle et économique des écoles secondaires fréquentées à 15 ans sur l’échec scolaire à 25 ans. À partir des données de Statistique Canada (Enquête sur les jeunes en Transition), nous proposons une analyse originale portant sur l’inégalité des chances en matière de réussite scolaire ou plutôt de l’échec scolaire au secondaire à 25 ans. Théoriquement, nous mobilisons le cadre d’analyse théorique de la reproduction sociale de Pierre Bourdieu. L’originalité de notre approche est double. Nous prenons d’abord en compte à la fois des caractéristiques individuelles des élèves, mais aussi de la composition sociale des établissements qu’ils fréquentent. Nous intégrons par ailleurs à ces deux niveaux d’analyse une multiplicité d’indicateurs identifiés comme importants dans la réussite scolaire : multiplicité pouvant être culturelle, économique, sociale, ethnique et de genre. Nos résultats nous conduisent à constater l’existence d’un double primat du capital culturel en éducation dans la mesure où le niveau d’éducation des parents et le pourcentage de parents sans diplômes dans l’école sont de loin les deux facteurs explicatifs les plus déterminants de l’absence de diplomation du secondaire à 25 ans. Cela nous conduit à critiquer la production d’indices synthétiques de défavorisation par les acteurs scolaires : la proportion de familles monoparentales, divorcées ou vivant seuls, la proportion de chômeurs, le revenu moyen du quartier ou encore la proportion de gens sans diplômes dans l’agglomération d’une école. En plus de ne pas contribuer à prédire l’échec scolaire, ces indices pourraient contribuer à renforcer la stigmatisation des écoles. Enfin, nous montrons que le statut de l’école (public régulier, public enrichi et privé), le genre, l’origine ethnique et le revenu des parents conservent un impact significatif après contrôle du capital culturel au niveau individuel et de l’école., The objective of this thesis is to study the role of the cultural and economic composition of elementary schools attended at age 15, on non-graduation at age 25. Using data from Statistics Canada (Youth in Transition Survey), we proposed an original analysis of the inequality of opportunities in terms of academic success or rather non-success in high school at age 25. Theoretically, we use Pierre Bourdieu's theoretical framework for social reproduction. The originality of our approach is twofold. We first take into account both the individual characteristics of the students, but also the social composition of schools they attend. We also integrate at these two levels a multiplicity of indicators identified as important in educational success: cultural, economic, social, ethnic and gender. Our results lead us to note the existence of a double primacy of cultural capital in education insofar as the level of parents' education and the percentage of parents without a diploma in school are by far the two most important explanatory factors of non-graduation from high school at age 25. The study allowed us to criticize the production of synthetic indices of deprivation by educational actors: the proportion of single-parent families, divorced or living alone, the proportion of unemployed, the average income of the district or the proportion of people without qualifications in the agglomeration. of a school, in addition to not helping to predict academic non-success in high school, could contribute to reinforcing the stigmatization of schools. Finally, we show that the status of the school (regular public, enriched public and private), gender, ethnicity and parental income retain a significant impact after controlling cultural capital at the individual and school level.

This paper builds on insights in feminist economic geography to critically review the literature on work in the home and provide a starting point for examining COVID‐19 pandemic‐imposed work from home measures for tertiary and quaternary sector firms and organizations. It critically reviews literature on the pandemic, working from home, and work in general, to examine lockdown‐related workplace disruptions in relation to the various forms of work that took place in the home prior to the pandemic. It argues that feminist economic geography provides a starting point for examinations of working from home during and after COVID‐19. This situates writing on social reproduction, and informal and unpaid work in the home, within the purview of our understanding of pandemic response. Following this review, the paper demonstrates this argument by interrogating Canada's “telework capacity” discourse and the decisions by white‐collar offices regarding the continuation and abatement of “digital by default” policies. The pandemic will radically shift our understanding of the meanings of both home and work, and this paper, through a critical review of key literature, suggests that feminist economic geography provides one starting point for theorizing the implications of that shift in the Canadian context., Key Messages The COVID‐19 pandemic stands to alter work‐life conditions for households in ways that transform the role and meaning of both home and work. Feminist economic geography helps us to understand shifts to working from home in light of the COVID‐19 pandemic. An interrogation of “telework capacity” and “digital by default” reveals the various assumptions built into these discourses.

International audience; Focused on the metropolitan area of Lyon (France), this article relies on a comparison between a social profile analysis of 32 state secondary schools’ recruitment areas and a series of interviews conducted with parents’ representatives. It leads to shed a new light upon the subject of middle- and upper-class “school choice” in urban segregated contexts, showing that even beyond their children’s future, these parents’ own social status is at stake.; Cet article repose sur l’association d’une mesure des profils sociaux des secteurs de 32 collèges publics situés dans la métropole de Lyon et d’un ensemble d’entretiens menés auprès de représentant·es de parents d’élèves. Il invite à réinscrire la question du « choix scolaire » des parents de classes moyennes et aisées en milieu urbain ségrégué dans le contexte de leur environnement socio-spatial et montre qu’en plus de l’avenir de leurs enfants, leur propre statut est en jeu.

Um campo de difícil apreensão no estudo das sociedades rurais (e não apenas destas) é o da emergência do aleatório e dos modos da sua incorporação social (na sua recorrência e nos seus efeitos) e representações que o envolvem. Não se trata, no entanto, de uma categoria estável, pois que é, desde logo, determinado pelo grau de ocorrência estatística dos factos casuais que os homens podem ou não prever ou impedir e que, familiarizados que estão com eles, acabam por ser um elemento estável que m...

Na identificação que temos vindo a fazer do que designámos como princípios de organização e partilha, falámos sucessivamente dos colectivos instituídos à escala aldeã — com o conselho como instituição de cúpula —, da rotatividade e das suas propriedades dinâmicas e efeitos de estruturação da aldeia e, por fim, dos sorteios. Em todos eles se projecta, de múltiplas formas, a aldeia como totalidade de cuja reprodução social participam como factores preponderantes (senão dominantes). Também neles...

Sinais de fronteira no tempo É muito antigo o lugar povoado de Rio de Onor e dele nos foram chegando, casualmente e como resultado de pesquisa intencional, notícias dispersas ao longo dos séculos. Não procuramos com estas esboçar uma história na continuidade dos seus processos ao longo do tempo, mas sim a possibilidade de restituir certos traços que acompanharam a existência da aldeia até aos nossos dias e, de entre eles, as implicações de uma existência fronteiriça e de um quotidiano interac...

Conselho, povo, vizinho O conselho é a instituição de cúpula da vida da aldeia, a instância em que esta se corporifica. Este termo é comum às aldeias do norte trasmontano, assim como a todo o norte de Espanha conhecido da literatura etnográfica e histórica que revelou formas de organização comunitária como aquela com que deparamos em Rio de Onor. Também a realidade social que ele designa se configura, em todos esses casos, em moldes similares. Assim, a um primeiro nível de significação, o con...

A partir dos anos 60, com o questionamento da prática teórica de uma antropologia clássica — que acompanha a deslocação territorial do seu objecto conduzindo a uma contínua produção de estudos sobre comunidades rurais do Ocidente —, a História passou a ser, não apenas uma disciplina em inevitável diálogo com a Antropologia, mas mesmo uma dimensão nova do «território» do antropólogo. Este confronta-se, de imediato, com sociedades iniludivelmente inseridas em contextos mais amplos de dependênci...

A aldeia de Rio de Onor apresenta-se com um estatuto de tão excepcional singularidade que dificulta a análise e os discursos que a envolvem. A sua localização sobre uma linha de demarção fronteiriça, em contiguidade com a aldeia espanhola sua homónima, sendo factor de diferenciação - entre Rio de Onor e Rihonor de Castilha - e recurso local na definição de estratégias identitárias, reforça aquela individualidade de excepção, constituindo-se em obstáculo à delimitação da unidade sob observação. É também uma aldeia com “excesso de biografia”, pois o estudo detalhado de que fora objecto nos anos quarenta e cinquenta veio a estar na origem de um processo local de produção e incorporação de imagens e representações, com consequências práticas, que designámos globalmente por “efeito Rio de Onor”. São estes factores que contribuíram e favoreceram urna prolongada permanência no tempo de formas de organização que neste livro são discutidas no contexto europeu e, mais detalhadamente, peninsular. Questões aqui tratadas a partir de urna aldeia comunitária como outras, mas que se apropriou da imagem que do seu comunitarismo lhe foi devolvida.

Identificado o conselho da aldeia na sua forma institucional, estrutura interna e representatividade, foram necessariamente indiciados alguns dos campos que a sua actividade recobre. Trata-se agora de caracterizar com mais detalhe o seu âmbito local de acção o que leva a analisar, de forma articulada, as competências e poderes que lhe são inerentes. A sua inventariação exclui, no entanto, qualquer registo ou descrição estáticos, pois, não só essas competências e poderes sofrem variações ao lo...

Nos capítulos anteriores interrogámos o conselho na sua composição e estrutura de funcionamento, sondando os processos que, no tempo, vão fazendo variar o seu âmbito de intervenção. Depois desta aproximação a cerca de meio século da vida da instituição que preside aos quotidianos da aldeia julgamos importante situarmo-nos num tempo mais exactamente definido de observação, dando conta do desenrolar concreto das sessões do conselho em que participámos durante um ano de permanência contínua na a...

Destacam-se em Rio de Onor — como noutras formas sociais de similar estrutura e organização sócio-económica — três planos ou eixos principais e igualmente determinantes da organização social e técnica do trabalho, identificáveis pelo tamanho dos grupos em acção, o formalismo da sua constituição e as relações que os seus membros mantêm entre si, o objecto e a finalidade do trabalho. Distinguem-se e manifestam-se separadamente, do mesmo modo que se combinam e articulam ao longo do ciclo anual d...

Começámos por dizer na introdução a este livro que ele não partia da formulação de um paradigma teórico proposto como quadro de interpretação ou como contraponto de uma tese a demonstrar. Por isso ele apresenta-se, na ordem da enunciação, com o sentido de uma busca de indícios e de pistas no esforço de identificação de questões que acompanham uma aparente desconstrução do objecto no próprio ensaio da sua construção. Também daí resulta a tensão interna que o atravessa, pois a delimitação daqui...

Cet article s’intéresse à la question du déclassement social dans le monde paysan. Il fait le constat que l’historiographie du monde rural attentif aux formes de reproduction sociale « à l’identique » de la paysannerie ou aux effets dévastateurs des crises économiques ou démographiques a fait peu de place à cette question proprement dite. La question du déclassement est abordée ici à travers le cas des petits cultivateurs et vignerons d’un village proche de Paris, Ivry, qui voient leur environnement économique transformé dans la première moitié du 19e siècle par l’industrialisation. Il étudie la manière dont les vieilles familles paysannes, en cherchant à préserver un mode d’existence et de production finissent par se déclasser. Bien qu’elles bénéficient en début de période un avantage comparatif, notamment en termes de propriété foncière, ses familles ne parviennent pas à saisir les opportunités offertes par le développement du marché urbain (notamment le maraîchage) préférant continuer leurs activités traditionnelles. Le chapitre interroge à la fois les logiques individuelles et collectives de cette évolution sociale, qui ne peut s’analyser uniquement à travers des causes exogènes liées à l’industrialisation et aux transformations de l’environnement. This paper focuses on the issue of downward social mobility in the farming world. It’s notes that the historiography of the rural world, attentive to forms of social reproduction “à l’identique” or to the devastating effects of economic or demographic crises, has given little space to this question. The downgrading is questioned here through the case of small farmers and winegrowers in a village near Paris, Ivry, whose economic environment was transformed in the first half of the 19th century by industrialization. It studies the way in which old peasant families, seeking to preserve a way of life and production, end up falling behind. Although they enjoy a comparative advantage at the beginning of the period, particularly in terms of land ownership, these families are unable to seize the opportunities offered by the development of the urban market (particularly market gardening) and prefer to continue their traditional activities. The chapter examines both the individual and collective logics of this social evolution, which cannot be analysed only through exogenous causes linked to industrialization and environmental transformations.

Resumo Neste artigo apresentamos a pamonha, considerada como um alimento identitário, valorizado e demandado no território da metrópole de Goiânia. Temos como objetivo analisar a temática da produção e o consumo de pamonhas como uma característica da cultura enraizada, delimitando uma territorialidade que, na contemporaneidade, alicerça a reprodução social e econômica de grupos familiares no espaço urbano. Como procedimentos metodológicos, fundamentamos nossas análises nos debates teóricos sobre alimentos tradicionais e, concomitantemente, realizamos pesquisas de campo nas feiras e espaços de comercialização de alimentos e entrevistas com ambulantes no espaço urbano de Goiânia. Evidenciamos a existência de diversos alimentos identitários em Goiás e escolhemos para esta reflexão a pamonha, por retratar a diversidade das formas de produção e consumo, além dos distintos tipos de comercialização: conduzido por grupos familiares nas feiras, gerido por comerciantes em pontos fixos e ainda apropriado pelos vendedores ambulantes. Esse alimento apresenta uma variedade de sabores, o que denota a permanência e a ressignificação da cultura. A pamonha é demandada pelos consumidores, que nela buscam alimentar a sua identidade e reforçar a territorialidade criada pelos grupos familiares. Assim, descortinar o sentido da produção e consumo da pamonha significa decifrar o valor cultural, social e econômico de um alimento identitário. Résumé Il s´agit de presenter la pamonha, considerée comme un aliment identitaire, valorisé et demandé sur le territoire de la métropole de Goiânia. Notre objectif est d'analyser cette territorialité qui sous-tend la reproduction sociale et économique contemporaine des groupes familiaux dans l'espace urbain. En tant que procédures méthodologiques, nous basons notre analyse sur des débats théoriques sur les aliments traditionnels et dans le même temps, nous avons effectué des recherches sur le terrain dans les foires et les espaces de marketing alimentaire, interviewé des vendeurs de rue. Nous avons mis en évidence plusieurs aliments identitaires à Goiás, cependant, nous avons choisi pour cet article la pamonha, elle représente la diversité des formes de production et de consommation, en plus des différents types de commercialisation: menée par des groupes familiaux lors de foires, gérée par des commerçants à des points fixes et toujours appropriée par des vendeurs de rue ou deambulants. Cette nourriture présente une variété de saveurs qui dénote la permanence et la résignification de la culture, elle est exigée par les consommateurs qui nourrissent leur identité et renforcent la territorialité créée par les groupes familiaux. Ainsi, dévoiler le sens de la production et de la consommation de la pamonha signifie déchiffrer la valeur culturelle, sociale et économique d'un aliment identitaire. Abstract In this article, we present the pamonha, which is considered as an identity food, valued and demanded in the territory of the metropolis of Goiânia. We aim to analyze the theme of production and consumption of pamonhas as a rooted culture, delimiting a territoriality that, supports on contemporaneity the social and economic representation of family groups in urban centers. As a methodological procedure, we justified our analysis in the theoretical debates about traditional food, at the same time, we ran a field research in open-air markets and sites where food were traded as well as interviews with street vendors. We highlighted several identity foods in Goiás, however, we chose the pamonha because it represents the diversity in the production, marketing, and consume, plus the different selling spots: conducted by family groups in street fairs, managed by traders in stores and also taken ahold by street vendors. This food presents a wide variety of flavors, which points out to the permanence and resignification of the culture; it is required by its consumers who inflate its identity and reassure its territoriality created by family groups. Thus, unveil the meaning of producing and consuming pamonha means to decode the cultural, social and economic value of an identity food.

This thesis studies the relation between kinship and the social reproduction of aristocracy. We conceive social reproduction as a process that enabled the stability of the main social structures and relations ; in the case of medieval society, that reproduction also meant the conservation of aristocracy as a dominant group. This thesis is divided in three parts. Firstly, we build the theoretical and methodological grounds of the research, discussing the pertinence of aristocracy as a concept, defining the notions of power and social reproduction, characterising the lineages that were selected to the study, as well as the documents that support our observations. Secondly, we study transmission. We divided this approach into succession and inheritance estates. The formers were indivisible and permitted the reproduction of the prominent basis of aristocracy seigneurial power ; the later were shared between all legitimate heirs, feeding a set of important social relations to the group : the 'spiritualisation’ of the fortune, the provision of all heirs, and the construction of alliance networks. Thirdly, we study alliance practices. We establish medieval conceptions on marriage and analyse how marriages were negotiated. Through the construction of an extensive genealogical corpus, we concluded that most marriages united distant consanguineous relatives ; simultaneously, aristocrats frequently used their close affinity to find spouses. Organised by a clear pattern of social endogamy, this system produced an aristocratic group with dense social relations, structured by their presence in the royal household., Cette thèse porte sur l’articulation entre parenté et reproduction sociale de l'aristocratie. Nous concevons la reproduction sociale comme la stabilité des principales structures et relations sociales ; dans le cas médiéval, cette reproduction signifiait également le maintien de l'aristocratie en tant que groupe dominant. Cette thèse est divisée en trois parties. Tout d'abord, nous construisons les bases théoriques et méthodologiques de la recherche : la pertinence de l'aristocratie en tant que concept, les notions de pouvoir et de reproduction sociale, les lignages qui ont été sélectionnés pour l’étude et les documents qui soutiennent nos observations. Ensuite, nous étudions la transmission, entre la succession et l’héritage. Les biens de succession étaient indivisibles et permettaient la reproduction des bases du pouvoir seigneurial de l'aristocratie. Les biens d’héritage étaient divisés entre tous les héritiers légitimes ; ce partage produisait la « spiritualisation » de la fortune, le maintien de tous les héritiers et la construction de réseaux d'alliances. Finalement, nous étudions les pratiques d’alliance en établissant les conceptions médiévales du mariage et en analysant leur négociation. Grâce à la construction d'un vaste corpus généalogique, nous avons conclu que la plupart des mariages réunissaient des parents consanguins éloignés ; simultanément, les aristocrates utilisaient fréquemment leurs réseaux d’affinité pour trouver des conjoints. Organisé selon une endogamie sociale claire, ce système a produit un groupe aristocratique aux relations sociales denses, structurées par leur présence dans la cour royale.

Cette recherche a pour objet les modalités de la reproduction sociale en Suisse. Deux étapes clefs des parcours de vie sont abordées. Premièrement, la formation afin de déterminer quels liens entretient l'origine sociale des élèves avec les parcours de formations. Deuxièmement, l'intégration dans le monde du travail 14 ans après la fin de l'école obligatoire. Deux aspects sont étudiés, le salaire et le fait d'être en emploi ou non. Cette recherche utilise les données de l'enquête longitudinale Transition de l'école à l'emploi (TREE1, n = 2'708). Les parcours de formation sont étudiés en recourant à l'analyse de séquence afin de produire une typologie de parcours; l'intégration en emploi est abordée sur la base de la situation en emploi en 2014. Les résultats indiquent que l'origine sociale est liée de manière particulièrement forte aux parcours de formation, notamment aux parcours universitaires et secondaires professionnels. Ces premières orientations jouent un rôle déterminant quant au salaire perçu par la suite. L'effet de l'origine sociale contrôlé pour les parcours de formation joue un rôle moindre à ce moment des carrières professionnelles rencontrées dans notre échantillon. Ce travail aborde par ailleurs une méthode innovante et alternative à l'analyse de séquences, celle de l'extraction et de sélection de caractéristiques par Machine Learning. Sur le plan méthodologique, cette approche s'avère complémentaire à l'analyse de séquence et offre de nombreuses possibilités d'analyses exploratoires.

L'objectif de cette thèse est d'analyser de manière globale la relation entre les inégalités socio-économiques et les inégalités éducatives dans différents contextes de modernité. Cela commence par la Théorie de la Reproduction, construite par Bourdieu et Passeron, qui postule une relation forte entre les inégalités sociales et éducatives. Malgré sa valeur heuristique, cette théorie a été discutée de manière critique par des sociologues comme Boudon, Lahire, Van Haecht et d'autres. Dubet, en particulier, démontre, dans ses analyses empiriques avec les pays du monde développé, la complexité de cette relation. En plus du modèle classique, postulé par Bourdieu et Passeron, Dubet identifie deux autres types de relations entre les inégalités socio-économiques et scolaires, celle de la «fluidité», typique des pays nordiques et de l'Anglosphère, caractérisée par de petites inégalités sociales et éducatives et une faible reproduction sociale , et celle de la «désarticulation», typique de l'Europe du Sud, où la reproduction sociale est élevée, mais passe peu dans le système éducatif. Ainsi, la thèse interroge lequel de ces modèles - ou aucun d'entre eux - serait adéquat pour comprendre d'autres contextes de modernité, tels que les pays d'Amérique latine et d'Asie de l'Est. La modernité est comprise, à la suite des travaux de Charles Taylor, comme une grande transformation des valeurs, qui génère différentes configurations contextuelles, ce que Einsenstadt a appelé les modernités multiples. Comme méthode de production de données, des sources secondaires du PISA (OCDE), de la Banque Mondiale, de la World Value Survey, ainsi que d'autres sources internationales sont utilisées, analysant 57 pays au cours des années 1990, 2000 et 2010. Comme la méthode d'analyse, l'analyse des données géométriques et l'analyse multivariée sont utilisées. Les résultats indiquent la non-linéarité de la relation entre les dimensions mentionnées cidessus. La relation entre les inégalités socio-économiques et éducatives dans les pays latino-américains s'inscrit dans une logique de radicalisation du modèle traditionnel de la théorie de la reproduction (qui inclut des pays comme la France, l'Allemagne et les États-Unis), mais qui ne peut s'y réduire. De plus, ni le modèle bourdieusien original de «reproduction» ni les modèles proposés par Dubet ne s'appliquent aux pays d'Asie de l'Est ou des pays d'Europe de l'Est, anciennement communistes. Ainsi, cette thèse propose de nouveaux modèles de relations entre inégalités éducatives et socio-économiques, applicables à différentes régions culturelles de modernité multiple. O objetivo desta tese é analisar compreensivamente as relações entre desigualdades socioeconômicas e desigualdades educacionais em diferentes contextos de modernidade. Parte-se da Teoria da Reprodução, construída por Bourdieu e Passeron, que postula uma forte relação entre desigualdades sociais e escolares. Não obstante seu valor heurístico, essa teoria vem sendo discutida criticamente por sociólogos como Boudon, Lahire, Van Haecht e outros. Dubet, em especial, demonstra, em suas análises empíricas com países do mundo desenvolvido, a complexidade dessa relação. Além do modelo clássico, postulado por Bourdieu e Passeron, Dubet identifica dois outros tipos de relações entre desigualdades socioeconômicas e escolares, o da “fluidez”, típico dos Países Nórdicos e da Anglosfera, caracterizado por desigualdades sociais e escolares pequenas e pouca reprodução social, e o da “desarticulação”, típico do Sul da Europa, onde a reprodução social é elevada, mas pouco passa pelo sistema escolar. Assim, a tese questiona qual desses modelos – ou nenhum deles – seria adequado para entender outros contextos da modernidade, como o latino-americano e o dos países do leste-asiático. Entende-se a modernidade, na esteira da obra de Charles Taylor, como uma grande translação valorativa, que assume diferentes configurações contextuais, o que Einsenstadt chamou de modernidades múltiplas. Como método de produção de dados utilizam-se fontes secundárias do PISA (OCDE), do Banco Mundial, do World Value Survey, bem como de outras fontes internacionais, analisando-se 57 países ao longo das décadas de 1990, 2000 e 2010. Como método de análise, utilizam-se a análise geométrica de dados e análises multivariadas. Os resultados indicam a nãolinearidade da relação entre as dimensões acima mencionadas. A relação entre desigualdades socioeconômicas e educacionais em países da América Latina opera sob uma lógica de radicalização do modelo tradicional da teoria da reprodução (no qual se encaixam países como França, Alemanha e Estados Unidos), mas que não se reduz a ela. Da mesma forma, nem o modelo original bourdieusiano de “reprodução”, nem os modelos aventados por Dubet se aplicam aos países do Leste Asiático ou aos países do Leste Europeu, excomunistas. Assim, esta tese propõe novas tipologias de relações entre desigualdades educacionais e socioeconômicas, aplicáveis a diferentes áreas culturais da modernidade múltipla. The objective of this thesis is to comprehensively analyse the relationship between socioeconomic inequalities and educational inequalities in different contexts of modernity. It starts with the Theory of Reproduction, built by Bourdieu and Passeron, which postulates a strong relationship between social and educational inequalities. Despite its heuristic value, this theory has been critically discussed by sociologists like Boudon, Lahire, Van Haecht and others. Dubet, in particular, demonstrates, in his empirical analyzes with countries in the developed world, the complexity of this relationship. In addition to the classic model, postulated by Bourdieu and Passeron, Dubet identifies two other types of relationships between socioeconomic and educational inequalities, that of “fluidity”, typical of the Nordic Countries and the Anglosphere, characterized by small social and educational inequalities and little social reproduction, and that of “disarticulation”, typical of Southern Europe, where social reproduction is high, but is little related to the educational system. Thus, the thesis questions which of these models - or none of them - would be adequate to understand other contexts of modernity, such as Latin American and East Asian countries. Modernity, as proposed by Charles Taylor's work, is understood as a great values’ translation. Modernity assumes different contextual configurations, what Einsenstadt called multiple modernities. As a method of data production, secondary sources from PISA (OECD), the World Bank, the World Value Survey, as well from other international sources are used, analysing 57 countries throughout the 1990s, 2000s and 2010s. As analysis method, geometric data analysis and multivariate analysis are used. The results indicate the non-linearity of the relationship between the dimensions mentioned above. The relationship between socioeconomic and educational inequalities in Latin American countries operates under a logic of radicalization of the traditional model of the theory of reproduction (which includes countries such as France, Germany and the United States), but which cannot be reduced to it. Likewise, neither the original Bourdieusian model of “reproduction” nor the models suggested by Dubet apply to East Asian countries or to Eastern European countries, formerly communists. Thus, this thesis proposes new types of relationships between educational and socioeconomic inequalities, applicable to different cultural areas of multiple modernity.

International audience; This paper explores the issue of time in migration and the employment processes of posted workers in intensive agriculture. We propose to analyze the relationship between the temporalities imposed by the posting of workers to meet productive needs and posted workers temporal behavior. This will enable us to understand how they live these temporalities, but also how they circumvent them in order to articulate the spaces-time of social reproduction. Our research is based on a qualitative survey on posted workers provided by Spanish employment agencies in three departments of the South of France (Bouches-du-Rhône, Vaucluse and Gard). The analysis is structured around migratory paths, posted work system and social times. This has made possible (1) to understand the effects of migration policies on seasonal workers' long-term career paths; (2) to trace strategies for overcoming the time restrictions of posted work mobilty, which lead to settlement and direct employment; (3) to identify attempts of "community building'' through commercial and collective leisure activities developed by migrant workers.; L’article présente une réflexion sur la question du temps dans les processus de migration et mise au travail des travailleurs et travailleuses détachés dans l’agriculture intensive. Nous proposons d’analyser le rapport entre les temporalités imposées aux détachés pour répondre aux besoins productifs et leurs conduites temporelles. Il s'agit de comprendre comment les personnes détachées vivent ces temporalités, mais aussi comment elles se les réapproprient et/ou les contournent afin de les articuler aux espace-temps de la reproduction sociale. Notre recherche s’appuie sur une enquête qualitative menée auprès des ouvriers et ouvrières mis à disposition des exploitants par des agences d’intérim espagnoles dans trois départements du Sud de la France (Bouches-du-Rhône, Vaucluse et Gard). L’analyse, structurée autour des parcours migratoires, du système du détachement et des temps sociaux, nous permet (1) de saisir les effets des politiques migratoires sur les parcours des saisonniers dans les temps longs ; (2) de retracer des stratégies de dépassement des temporalités imposées, qui amènent à l’installation et à l’emploi direct ; (3) d’identifier les tentatives de « faire communauté » à travers des initiatives commerciales et récréatives collectives développées dans les temps hors-travail.

International audience

Dans les deux derniers siècles de l’Ancien Régime, l’horizon politique des élites urbaines n’est souvent jamais plus que la peau de chagrin d’une puissance ancienne soumise aux appétits de compétiteurs plus en grâces. S’il convient de nuancer ce jugement global en prenant en compte, outre les particularités locales, comment il faut définir et ce qu’il faut entendre dans les mots de pouvoir, de politique, d’administration et de gouvernance urbaines, ce constat appelle surtout à comprendre les ...

Dans le vaste programme offert à la réflexion, l’examen des familles au pouvoir dans les villes de l’Ancien régime, j’ai choisi à la fois l’exemple d’une seule ville et d’une seule catégorie de pouvoir, celui, politique, des échevins parfois turbulents et avides de partager certaines prérogatives et certaines décisions avec les maires. En dépit de cette attitude, ils ont rarement fait l’objet d’études spécifiques ; leurs noms, en raison de leur quantité, ne sont pas retenus dans les histoires...

Il y a deux façons de définir les élites municipales : soit on considère, dans une acception large l’ensemble des notabilités d’une ville, soit on s’en tient aux seuls membres siégeant au sein des conseils municipaux. La question du « sang » est celle des liens familiaux pouvant exister entre ces derniers. Mais il s’agit là d’une question difficile. D’abord parce qu’il n’est pas aisé pour le chercheur de repérer ces liens, sauf à disposer ou à constituer des généalogies ; et ces généalogies s...

Depuis plusieurs décennies, dans l’historiographie européenne, l’analyse de l’organisation sociale est envisagée à partir de plusieurs perspectives : celle qui privilégie l’hétérogénéité, celle qui met en valeur la polarisation dans un processus de fermeture, ou bien celle, bien différente encore et résultant de certaines réflexions issues de la sociologie des élites et de l’anthropologie, de la consolidation et continuité de la noblesse et des oligarchies. Par ailleurs, d’autres historiens p...

Même en l’absence d’études prosopographiques, dont l’inconvénient est – on le sait bien – la longueur de leur mise en œuvre, il est possible d’approcher les élites d’un département – en l’espèce le Lot-et-Garonne – à la fin du XIXe et au début du XXe siècle, et d’en tenter, sous certains aspects, une pesée globale. C’est ce que je voudrais montrer dans la présente communication en utilisant, d’une part, un Dictionnaire biographique de Lot-et-Garonne, publié en 1894, et, d’autre part, les list...

Les institutions municipales de Tours, apparues de manière embryonnaire au XIVe siècle et officiellement mises en place en 1462, sont remaniées à quatre reprises au cours des siècles suivants : en 1589 à la suite des guerres de la Ligue, en 1619 pour régler des discordes internes et en 1724 pour mettre un terme aux perturbations qui avaient suivi la création des offices engagée en 1690. Le quatrième remaniement a lieu en 1765, à l’initiative du contrôleur général L’Averdy. En dépit de ces réf...

Dans un contexte de profond renouvellement historiographique de l’étude du pouvoir depuis une quinzaine d’années, dix-huit historiens et chercheurs tant français qu’étrangers (anglais, portugais et espagnols) ont confronté leur vision de l’histoire sociale du politique en étudiant, du milieu du XVIe siècle à la veille de la Première Guerre mondiale, les élites dirigeantes urbaines des principaux pays d’Europe occidentale et de leurs possessions coloniales dans le Nouveau-Monde. Les études réunies ici abordent le sujet sous des angles variés mais complémentaires : présentation d’individus et de lignages qui ont pu symboliser en leur temps un parcours politique hors du commun, études sociales et familiales des élites dirigeantes de quelques grandes villes, études comparatives à l’échelle d’une région, entre une métropole et ses possessions ultramarines, voire entre plusieurs pays. Modalité d‘accès au pouvoir, réseaux familiaux, importance des dynasties, relations avec le pouvoir central, spécificité ou non des villes portuaires ont été au cœur des problématiques des auteurs. L’ensemble est découpé en quatre grands thèmes : familles et pouvoirs dans le monde atlantique, opposition entre villes portuaires et villes de l’intérieur, pouvoir et réseaux dans les villes continentales, destins individuels et destins collectifs.

Dans sa thèse, Philippe Guignet indique que rien n’est plus honorable à Lille que de devenir un des membres de la Loi. Consécration sociale, l’accès au Magistrat ne peut être assimilé à une simple distinction honorifique. L’entrée dans ce haut lieu du pouvoir municipal résulte de longues et patientes stratégies tissées et élaborées par des familles afin, non seulement, d’accéder à ces postes à responsabilité mais, aussi et surtout, de s’y maintenir notamment grâce à l’intégration des homines ...

L’étude des élites urbaines est une tradition de l’historiographie française aussi bien des périodes médiévale et moderne que contemporaine. Plusieurs colloques et volumes collectifs ont déjà favorisé la confrontation des points de vue mais les recherches dans ce champ académique ont sans doute trouvé leur plus belle expression dans les grandes thèses d’histoire municipale qui sont parues dans les trente dernières années. Elles ont fait le plus souvent une prosopographie rigoureuse des famill...

Ces dix dernières années ont vu un très grand regain d’intérêt pour l’Empire britannique du XVIIIe siècle, sans que l’on ait réussi à s’accorder sur son importance pour les villes britanniques, ou, plus précisément, pour ses élites urbaines. Bien que des historiens de l’économie reconnaissent depuis longtemps l’incroyable croissance des fortunes de villes comme Glasgow, Dublin et Liverpool grâce à l’Empire, d’autres discutent encore la mesure dans laquelle cette richesse a pu influencer le st...

Aujourd’hui encore, en Espagne, la famille Ybarra symbolise richesse et pouvoir. Sans doute celui-ci n’est-il plus exercé directement, mais, si la structure de celle-là s’est modifiée au cours des décennies, rien n’a été perdu quant au niveau de fortune, bien au contraire. Le propos n’est pas ici de retracer l’histoire entrepreneuriale de la famille sur plus de deux siècles, magistralement analysée il y a quelques années par Pablo Díaz Morlan, ni de prétendre à une étude sur les « élites bisc...

La réflexion engagée dans cette comparaison sociologique des dirigeants des municipalités des villes atlantiques anglaises et françaises renvoie à une question plus large, celle des divers vecteurs qui ont soutenu la construction d’un monde atlantique à l’époque moderne. L’hypothèse de départ est celle d’un impact profond de la dimension atlantique dans la structuration interne des villes portuaires pour qui le commerce colonial avec le continent américain, avec toutes ses ramifications extér...

Comme il a été souligné il y a plusieurs décennies par Charles Boxer et plus tard confirmé par une vaste production historiographique, les pouvoirs locaux au temps de la monarchie portugaise d’Ancien Régime se caractérisaient par une grande uniformité institutionnelle. À Porto, comme à Salvador da Bahia, à Luanda, à Goa ou à Macau, les mairies étaient dotées de compétences et attributions similaires. Leur était réservé le gouvernement de leurs territoires respectifs. Du reste, ces institution...

« Le pouvoir et le sang ». Tel était le titre du colloque organisé en mai 2008 à Bordeaux par le Centre d’Étude des Mondes moderne et Contemporain. Titre provocateur et mystérieux derrière lequel ne se cachaient ni sombres intrigues, ni sordides traquenards ni assassinats violents dignes de l’époque des Borgia ! Nulle allusion non plus aux longs conflits meurtriers que se livrèrent en Europe des souverains soucieux d’accroître leur domination en versant des flots de sang. Le pouvoir dont il d...

De prime abord, une étude de la municipalité amiénoise ne semble pas avoir sa place dans un colloque consacré au gouvernement des villes maritimes et à leurs élites, sauf dans une perspective comparatiste, destinée à mettre en exergue une éventuelle spécificité de ces cités par rapport aux « villes de l’intérieur » dont Amiens fait effectivement partie. Au XVIe siècle, Amiens est non seulement la capitale de la Picardie, province située au Nord de Paris mais aussi une ville frontière, « une c...