RésuméGrandjean de Fouchy, académicien à 24 ans, l’était encore 50 ans plus tard, lorsqu’il y célébra ce qu’on a appelé son « remariage » en 1781. Il a battu tous les records d’assiduité, tenu pendant trente ans le plumitif de secrétaire, rédigé plusieurs milliers de pages de l’ « Histoire », prononcé 64 éloges tous publiés, notamment ceux des plus grands savants de son temps : James Bradley, Alexis-Claude Clairaut, Bernard Le Bovier de Fontenelle, Pierre-Louis Moreau de Maupertuis, Abraham de Moivre, François Quesnay, René-Antoine Ferchault de Réaumur, Guillaume-François Rouelle, Caspar Friedrich Wolff, etc. Pourtant ce travail est aujourd’hui presque oublié et le plus souvent méprisé, jugé comme « frappé au coin de la médiocrité ». Ceci est parfaitement injuste : Fouchy n’a certes jamais eu les envolées d’un Fontenelle, ni les réflexions d’avenir d’un Condorcet (et il n’en a jamais eu la prétention), mais il a rendu compte avec précision, sérieux et exactitude des travaux de ses contemporains. Au soir de sa vie, en 1785, il a mis en place un projet, déjà longuement mûri, d’histoire de l’Académie des sciences depuis ses origines, reprenant tous les éloges, synthétisant l’ « Histoire », fournissant les grands textes constitutifs, etc. La maladie et la mort l’ont empêché de mener cette tâche à son terme, mais il en reste des traces dans les archives que nous allons présenter. Ce projet est-il sans rapport avec le Tableau historique des progrès de l’esprit humain de Condorcet ?, SummaryGrandjean de Fouchy, elected to the Paris Académie des sciences at the age of 24, was still active fifty years later, when he celebrated what has been called his « remarriage » in 1781. He broke all records of longevity, holding the position of permanent secretary for thirty years, contributing thousands of pages to the « History of the Academy », delivering sixty-four eulogies, all of which were published, including those of the major scientists of his time : James Bradley, Alexis-Claude Clairaut, Bernard Le Bovier de Fontenelle, Pierre-Louis Moreau de Maupertuis, Abraham de Moivre, François Quesnay, René-Antoine Ferchault de Réaumur, Guillaume-François Rouelle, Caspar FriedrichWolff, etc. Yet his work when not passed over in silence is most often disdained, taken to be second-rate. This is quite unfair : Fouchy may not have had the flights of lyricism of a Fontenelle, nor the anticipations of a Condorcet (such was not his intention), but he gave precise, serious and accurate accounts of the work of his contemporaries. Toward the end of his life he drew up the project of a history of the Academy since its beginnings, which had been on his mind for a long time, bringing together all the eulogies and synthesizing the « History », providing the main founding texts, etc. Illness and ultimately death prevented him from carrying it out, but traces can be found in the archives, which we shall present. This project is perhaps not unrelated to Condorcet’s Sketch for a historical tableau of the progress of the human mind.