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À partir du constat que les occupations de terres suivies de campements constituent actuellement au Brésil un langage incontournable employé pour demander à l'État l'expropriation et la redistribution des terres, dans cet article on analyse la sociogenèse de ce langage. On cherche à examiner comment ont été mis en place les premiers campements, comment hommes et femmes se sont disposés à occuper des terres, et identifier les relations entre ces campements et ceux de nos jours. On se sert d'une approche comparative dont le fil conducteur est le groupe d’individus engagé dans les premières occupations au sud, sud-est et nord-est du Brésil. On voit que le langage est tributaire d'initiatives individuelles, du croisement de processus historiques, de la constitution de mouvements et de la façon d'écouter de l'État brésilien.

Dans cet article, on cherche à comprendre le sens de l'engagement de certains syndicalistes du Pernambouc dans les actions d'occupation des terres ainsi que les conséquences de cette nouvelle pratique observée dans d'autres États brésiliens sous l'égide du MST (Mouvement des Sans-Terre) pour le syndicalisme rural vu comme le plus dynamique du pays. À l'aide d'une analyse centrée surtout sur le suivi systématique des événements organisés par la FETAPE (Fédération des travailleurs de l'agriculture à Pernambouc), on a pu percevoir que l'adhésion de ce traditionnel pôle de défense des travailleurs ruraux au modèle fabriqué par le MST a été dictée, en grande partie, par les structures internes elles-mêmes de la formation syndicale, par leurs conditions historiques de reproduction et surtout par un conflit de générations entre ses membres.