Résumé: La qualité de l'air intérieur représente un enjeu de santé publique majeur. Les actions des pouvoirs publics portent notamment sur la réduction des sources de polluants volatils spécifiques aux environnements intérieurs, dont certains usages domestiques de produits de consommation. Pour contribuer à identifier les produits associés aux risques sanitaires les plus préoccupants, la démarche d'évaluation des risques sanitaires (ERS) a été appliquée à trois types de produits de consommation courante, présélectionnés en fonction de leurs risques individuels attendus : désodorisants combustibles (encens, bougies parfumées), produits ménagers et désodorisants non combustibles (sprays, diffuseurs). Le champ des ERS réalisées incluait les expositions par inhalation, chroniques et aiguës (expositions d'une heure), et les usages de type domestique. Ces ERS se sont basées sur des concentrations mesurées en conditions réelles et sur des scénarios d'exposition déterministes (« moyen » et « pire cas raisonnable ») élaborés à partir de sondages nationaux sur les usages des produits étudiés. Dans le cas particulier des produits ménagers, l'élaboration de séances de ménage complètes, « multiproduits » et « multipièces », s'est appuyée sur une consultation de parties prenantes. Les résultats obtenus suggèrent que, dans le cadre des produits testés et des hypothèses retenues dans ces ERS, (i) les usages les plus courants correspondent à des risques individuels chroniques non préoccupants, quel que soit le type de produit étudié, considéré individuellement ; (ii) les expositions les plus élevées ont besoin d'être réduites pour assurer l'absence de risque préoccupant, notamment en réduisant les émissions des produits les plus émissifs, quel que soit le type de produit étudié ; (iii) les encens et, dans une moindre mesure, les sprays désodorisants sont les produits présentant les risques individuels les plus élevés, parmi les produits étudiés. Les substances d'intérêt prioritaire identifiées sont l'acroléine, le benzène, le formaldéhyde et les particules fines (PM2,5). Les effets sanitaires potentiels incluent divers troubles du système respiratoire et un excès de risque de leucémie. Indoor air quality is a major public health issue. Potential government actions include reducing indoor sources of volatile pollutants, especially household uses of some consumer products of concern. To help identify the products with the greatest health risks, a Health Risk Assessment (HRA) approach was applied to three types of consumer products, selected in advance for their expected individual risks: combustible air fresheners (incense, scented candles), cleaning products, and non-combustible air fresheners (sprays, diffusers). The scope of the HRA covered inhalation exposures (chronic and acute) and household uses. These HRAs were based on concentrations measured in real conditions and on exposure scenarios ("mean" and "reasonable worst-case") developed with national utilization surveys in France. A meeting with stakeholders for cleaning products led to the development of full "multi-product" and "multi-room" cleaning sessions. The results suggest that, based on the products tested and on the assumptions selected in these HRA, (i) the most common uses for each type of product studied correspond to individual chronic risks that may not be of concern, (ii) the highest exposures for each type of product should be reduced to ensure safe use and, as such, emissions should be reduced for the products with the highest emission levels, (iii) incense products and, to a lesser extent, fragrance sprays are the consumer products with the highest individual risks among the products studied. The priority substances identified were acrolein, benzene, formaldehyde, and fine particulate matter (PM2.5). Potential health effects include various respiratory system disorders and an excess risk of leukemia. [ABSTRACT FROM AUTHOR]