Duhaut, P., Abert, M.C., Le Page, L., Bosshard, S., Grunenberger, F., Goichot, B., Seydoux, D., Pinède, L., Boncors, M.L., Loire, R., Pellet, H., Piette, J.C., and Ducroix, J.P.
Propos. – La prépondérance féminine de la maladie de Horton (MH) et de la pseudopolyarthrite rhizomélique (PPR) reste inexpliquée. La pathogénicité du microchimérisme étant discutée dans certaines maladies systémiques, nous avons testé l''hypothèse d''un rôle favorisant des antécédents de grossesse. Méthodes. – Étude cas-témoins prospective multicentrique à multiples groupes témoins appariés par âge. Les patientes ont été incluses dans 40 centres français. Un groupe de femmes-témoins a été tiré au sort dans la population générale, le deuxième et le troisième groupe sont constitués de témoins consécutifs hospitalisés dans deux services de médecine interne distants géographiquement.Résultats. – Trois cent quinze patientes (249 MH et 66 PPR), 242 témoins de la population générale, 333 dans le premier groupe hospitalisé et 355 dans le second, ont été inclus durant la période 1991–1998. Un effet protecteur des grossesses vis-à-vis de la MH et de la PPR est constamment retrouvé (Test de Wilcoxon : p = 0,0001, 0,0005, et 0,054, respectivement pour les 3 groupes témoins), plus particulièrement marqué pour les parités égales ou supérieures à 4 (OR = 0,32, IC à 95 % : 0,18–0,57, p = 0,00003 ; OR = 0,44, IC à 95 % : 0,26–0,74 ; p = 0,0009, et OR = 0,42; IC à 95 % : 0,25–0,71, p = 0,0006 respectivement). En analyse multivariée, chaque parité diminue de moitié le risque de MH sur terrain vasculaire pré-existant (OR = 0,49, IC à 95 % = 0,27–0,90, p = 0,022).Conclusions. – Contrairement à l''hypothèse de départ, la multiparité protège contre la MH par un mécanisme inconnu. [Copyright &y& Elsevier]