Choleau, C., Maitre, J., Elie, C., Barat, P., Bertrand, A.M., de Kerdanet, M., Le Tallec, C., Nicolino, M., Tubiana-Rufi, N., Levy-Marchal, C., Cahané, M., and Robert, J.-J.
Résumé L’objectif de cette étude était d’évaluer, au cours de la première année suivant une campagne nationale d’information, l’effet sur la fréquence et la sévérité de l’acidocétose au moment du diagnostic de diabète de type 1 (DT1) chez l’enfant et l’adolescent. Les données suivantes ont été colligées pendant deux années consécutives chez les jeunes de moins de 15 ans ayant un DT1 débutant dans 146 services de pédiatrie : âge, sexe, durée des symptômes, parcours du patient, signes cliniques et biologiques, antécédents familiaux de DT1. L’acidocétose était définie par un pH < 7,30 ou une réserve alcaline (RA) < 15 mmol/L ; l’acidocétose sévère par un pH < 7,10 ou une RA < 5 mmol/L. Pendant la deuxième année, une campagne ayant pour but d’informer les professionnels de santé et les familles a débuté pour éviter les retards au diagnostic. Les données de la première année de campagne (année 1) ont été comparées à celles de l’année avant la campagne (année 0). Le nombre de nouveaux cas de DT1 a été de 1299 pour l’année 0 et 1247 pour l’année 1. Entre l’année 0 et l’année 1, la fréquence de l’acidocétose a diminué, de 43,9 % à 40,5 % ( p = 0,08), exclusivement du fait d’une diminution des acidocétoses sévères, de 14,8 à 11,4 % ( p = 0,01). Dans les groupes d’âge 0–5 ans et 5–10 ans, la baisse relative de la fréquence de l’acidocétose a été respectivement de 13 % et 15 %, et celle des formes sévères de 23 % et 41 %. Chez les enfants adressés à l’hôpital par un pédiatre ou venus à l’initiative de la famille, elle a été respectivement de 34 et 7 %, et celle des formes sévères de 39 et 32 %. Aucun changement n’a été observé pour les jeunes de 10–15 ans et pour ceux qui ont été adressés par un médecin généraliste. En analyse multivariée, une fréquence plus élevée de l’acidocétose était associée avec le jeune âge de l’enfant (< 5 ans), le fait d’être venu à l’hôpital à l’initiative de la famille plutôt qu’adressé par un médecin, et l’absence d’antécédent familial de DT1. Une fréquence plus élevée d’acidocétose sévère était associée à ces deux derniers facteurs mais pas à l’âge de l’enfant. La fréquence de l’acidocétose sévère au moment du diagnostic de DT1 chez l’enfant et l’adolescent reste élevée, mais la campagne nationale d’information a permis de la diminuer dès la première année. Les résultats ont aussi permis de préciser la stratégie et les cibles de la campagne qui se poursuit, afin de réduire de manière de plus en plus efficace la morbi-mortalité au moment du diagnostic du DT1 chez l’enfant en France. Summary The aim of the study was to evaluate, after the first year of a national information campaign, the effect on the frequency and severity of diabetic ketoacidosis (DKA) at diagnosis of type 1 diabetes (T1D) in children and adolescents in France. The following data were collected during a 2-year period in people younger than 15 years of age at diagnosis of T1D, in 146 pediatric centers: age, sex, duration of symptoms, patient's previous care, clinical and biological signs, and family history of T1D. DKA was defined as pH < 7.30 or bicarbonate < 15 mmol/L, severe DKA as pH < 7.10 or bicarbonate < 5 mmol/L. During the 2nd year, an information campaign targeting health professionals and families was launched with the objective of reducing the time to diagnosis. Data were compared between the year before the campaign (year 0) and the first year of the campaign (year 1). The number of new cases of T1D was 1299 for year 0 and 1247 for year 1. Between year 0 and year 1, the rate of DKA decreased from 43.9% to 40.5% ( P = 0.08), exclusively due to the decrease of severe DKA from 14.8 to 11.4% ( P = 0.01). In the 0- to 5-year-old and 5- to 10-year-old age groups, the relative decrease in the rate of DKA was 13% and 15%, and 23% and 41% for severe DKA, respectively. In patients referred to the hospital by a pediatrician or who came at the family's initiative, the decrease was 34% and 7%, and 39% and 32% for severe DKA, respectively. No change was observed in the 10- to 15-year-old group or in those children who were referred by a general practitioner. In multivariate analyses, a higher DKA rate was associated with the young age of the child (< 5 years), being hospitalized at the parents’ initiative rather than being referred by a doctor, and the absence of a family history of T1D. A higher rate of severe DKA was associated with these last two factors but not with the child's age. The frequency of DKA at diagnosis of type 1 diabetes remains high in children and adolescents, but the first year of an information campaign decreased it. The results have also helped better define the strategy and targets of the continuing prevention campaign, to more efficiently reduce the morbidity and mortality of T1D at diagnosis in children and adolescents in France. [ABSTRACT FROM AUTHOR]