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Vingt poèmes pour vingt ans d'une union promise à l'indéfectible renouent avec le thème du lyrisme de célébration conjugale. Une ode libre à toute femme chérie, multiple et unique, métamorphose la déclaration amoureuse en discours poétique. L'imaginaire cosmique ou merveilleux accorde les amours vraies à la sérénité de la nature, les arrière-saisons à la beauté persistante du monde. Le jour gagne en clarté à la louange de la passion fidèle, soumise aux cloisons de l'âge et au défi du futur.

Deux courts voyages à Saint-Pétersbourg et en Toscane jalonnent l'été comme deux fugues et variations allègres et enjouées. Partout la beauté paysagère ou monumentale frappe l'oeil dans un jaillissement de pureté immédiate. Au retour, les souvenirs déjà fragmentés — mais ressuscités par quelques notes et de nombreuses photographies — revêtent un accent lyrique. Très vite une écriture sensitive se déploie pour tendre vers un témoignage introspectif. Le regard très personnel du poète renverse l'inventaire géographique et donne naissance à un autre état des lieux.

Les regards enregistrés au vif de l'enfance impriment comme une ritournelle la musique du « roman des origines », vertiges d'un passé recomposé. Les yeux sombrent au fond de leur racines. Quelques fragments disparaissent sous l'emprose poétique diffuse qui donne sa légétimité au « discours autobiographique », remembrement de la mémoire familiale du pays natal.

Maints éclats de pierre dorent Jarnioux, ses collines, ses rues et son peuple de'Chats'. Ils incrustent les jeux de lumière du chant, dont les ondes s'apaisent ou enflent dans la confidence méditative. L'écho de croquis dépouillés, fondus dans le recueil avec simplicité, rebondit au diapason des pics, des creux et des méandres du voyage immobile.

Le récit poétique d'enfance s'étiole, découvrant fruits et épines du jardin d'Eden. La mémoire se fige inexorablement dans l'ombrage d'une créature portée à nu. Le'discours autobiographique', plus incertain que jamais, esquisse les souvenirs sucrés et l'amertume du désamour. Il confesse une mise à nu qui devient elle-même mise à mort. Il creuse son propre tombeau, en surimpression du labyrinthe de l'amour perdu d'où s'extraient d'étranges vestiges.