La montée du mal-être dans les sociétés occidentales, se manifestant par une montée de la violence sur autrui ou sur soi ou encore par une augmentation des risques psycho-sociaux, préoccupe désormais les politiques et interroge les modèles sociétaux, politiques mais aussi de management et leur efficacité. Il en va ainsi des réflexions et travaux menés sur l'économie du bonheur et la qualité de vie et de santé au travail. Dans ce contexte d'évolution des modèles de pensée, la question de l'efficacité des nouvelles approches d'interventions en management - particulièrement des approches positives et mindful - est l'occasion d'interroger à la fois, les paradigmes standards de l'économie et des sciences de gestion qui prévalent dans les sociétés occidentales et leur évaluation, et la place de l'Etre dans ces modèles, pour proposer une version revisitée du capital humain à partir du capital émotionnel. En effet, en économie et gestion, la ressource humaine est classiquement approchée de deux manières. D'une part, par la théorie du capital humain, sans pour autant avoir fait l'objet de nombreuses études sur les dimensions psychologiques de la ressource humaine précisément et, d'autre part - et majoritairement - en termes de politiques publiques d'allocation optimale des ressources. Cependant, l'avancée des débats sur les modèles sociétaux face à la montée du mal-être dans nos sociétés occidentales et la définition, par l'OMS, de la santé comme « état complet de bien-être physique, mental et social et qui ne consiste pas seulement à une absence de maladie ou d'infirmité », ouvrent le champ des discussions sur la qualité de vie et le bien-être au travail du point de vue de la croissance et de leur finalité par la notion d'économie du bien-être et du bonheur. Cette ouverture, alimentée par de nouvelles approches (approche de l'éducation et la psychologie positive, approche de la pleine conscience ou encore approche non-occidentale de l'économie), s'inscrit essentiellement dans la dimension macroéconomique mais interroge également la dimension microéconomique ou individuelle du point de vue des compétences à acquérir pour constituer et maintenir son capital santé et sa performance au travail. En cela, elle questionne le capital humain et sa mesure pour être revisités à partir du capital émotionnel et discute les paradigmes standards traditionnels ou hédonistes, jusqu'alors intouchés - voire « intouchables » - qui prévalent dans les modèles actuels d'évaluation de l'économie et les modèles occidentaux de management, pour suggérer des approches alternatives, entre autres l'approche eudémonique de l'économie du bonheur et l'approche positive et mindful du management, ouvrant le management à la pédagogie et au management en pleine conscience. Questionnements, réflexions et illustrations que l'auteur nous livre dans cet ouvrage.