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About a phrase of Solon’s law, Lysias X, 17 says that the participle ἐπιορκήσαντα is synonymous with ὀμόσαντα. All the dictionaries add, s. v. ἐπιορκέω, to the general meaning «swear falsely » «forswear oneself » , this rare meaning of simply «to swear » by Solon apud Lysias. This synonymy was recently quoted to justify a variant reading in a papyrus of the Hippocratic Oath. The aim of the present paper is to criticize this alleged synonymy, by studying the meaning, the function and the position of ἐπίορκος and ἐπιορκέω in the oaths since Homer (literature, epigraphy, papyrology). The phrase of Solon’s law points really to the moment whereby the one who swears tells what should happen to himself if he swears falsely (ἐπιορκήσαντα), and gives the name of the God to call as witness at that time (Apollo). And finaly the paper deals with the difficult problem how to explain the formation of the compounds ἐπίορκος/ ἐπιορκέω/ ἐπιορκία vs. εὔορκος/ εὐορκέω/ εὐορκία., À propos d’une phrase d’une ancienne loi de Solon, Lysias (X, 17) dit que le participe ἐπιορκήσαντα est synonyme de ὀμόσαντα. Tous les dictionnaires, s. v. ἐπιορκέω, après le sens général de «parjurer » , indiquent ce sens rare de «jurer » chez Solon apud Lysias. Cette synonymie a été récemment alléguée pour justifier une variante d’un papyrus dans le Serment d’Hippocrate. L’objet du présent article est de mettre en question cette prétendue synonymie dans la loi de Solon par une étude du sens, de la fonction et de la place de ἐπίορκος et de ἐπιορκέω dans la langue rituelle et dans la structure traditionnelle des serments depuis Homère (littérature, épigraphie, papyrologie). En fait, la loi de Solon fait référence au moment où celui qui jure envisage dans la partie finale du serment sous forme d’imprécation ce qui lui arrivera s’il se parjure (ἐπιορκήσαντα), et elle indique la divinité qu’il doit prendre à témoin à ce moment-là (Apollon). L’étude se termine par un réexamen de l’explication difficile des composés ἐπίορκος/ ἐπιορκέω/ ἐπιορκία antonymes de εὔορκος/ εὐορκέω/ εὐορκία., Jouanna Jacques. L’interprétation de l’ancienne loi de Solon par Lysias X, 17 (Contre Théomnestos I) est-elle correcte ? Sur la place, la fonction et le sens du verbe ἐπιορκέω dans la langue des serments en grec ancien. In: Revue des Études Grecques, tome 131, fascicule 1, Janvier-juin 2018. pp. 75-96.

This paper focuses on one of the most famous Hippocratic treatises On Nutriment (De alimento). In particular, it explores how ancient Greek physicians, at different times, have understood one passage from De alimento 19. From Galen’s lecture to John of Alexandria’s commentary, the two greek words τροφή (food vs drug) and φαρμακεία (evacuation vs medication) have been understood and explained in very different kinds. This paper deals with the intense debate they have been the subject of and with the divergent interpretations they have given rise to., En partant d’un des plus célèbres traités du corpus hippocratique, l’Aliment (De alimento), et en particulier du passage du De alimento 19, où l’auteur évoque le rôle de l’alimentation dans la thérapeutique, on s’attachera aux différentes interprétations qui, à différentes époques, ont été données de ce fameux aphorisme. Du commentaire de Galien à celui de Jean d’Alexandrie, on étudiera notamment comment les divergences relatives au sens des deux mots grecs τροφή (aliment vs médicament) et φαρμακεία (évacuation vs médication) ont pu nourrir, pendant plusieurs siècles, un intense débat parmi les médecins., Boudon-Millot Véronique. “Que ton alimentation soit ta meilleure médecine !” ou la fortune exceptionnelle d’un adage pseudo-hippocratique (De alimento 19). In: Revue des Études Grecques, tome 129, fascicule 2, Juillet-décembre 2016. pp. 329-348.

This paper examines the naming process of trees in the Greek language used in Egypt and reviews the evolution of some trees names as seen through the documentary papyrological sources, from the IIIrd c. B. C. to the VIIIth c. A. D. The case study of the Christ’s thorn jujube exemplifies how the plant name παλίουρος, which refers in Greece to thorny bushes (Paliurus spina-christi Mill., Rhamnaceae), receives a new meaning in the Greek language of Egypt, since it is used there to name a different, local, species from the family of the Rhamneaceae, namely the Ziziphus spina-christi (L.) Willd. Not only does this ambiguous name obscure the specificity of the Egyptian species able to grow as an actual tree capable of providing both edible fruits and good timber, but in addition this name gets later replaced by another. From the iind c. A. D. onward the name δίζυφον appears in the papyri. Though this word refers in the koinê to the fruit of the common jujube tree (Ziziphus jujuba Mill.), newly discovered and introduced from Syria to Italy, it can only name, in Egypt, the local species, the same Z. spina-christi. Comparing this case with the results of other tree names review may more significantly suggest a renewal of the botanic vocabulary in the Roman period, which, as shown by the jujube case, cannot merely be explained by the introduction of new species in the Egyptian landscape., Cet article s’intéresse au processus de dénomination des arbres à l’oeuvre dans la langue grecque d’Égypte et examine l’évolution de quelques uns de ces noms entre le IIIe s. av. J.-C. et le VIIIe s. ap. J.-C. d’après les sources papyrologiques grecques documentaires. L’étude du cas du jujubier épine-du-christ illustre ainsi comment le phytonyme παλίουρος, qui désigne en Grèce un buisson épineux (Paliurus spina-christi Mill., Rhamnaceae), s’enrichit d’un nouveau sens dans la langue d’Égypte puisqu’il y désigne une autre espèce de Rhamnaceae, le Ziziphus spina-christi (L.) Willd. À l’ambiguïté de cette dénomination, qui masque la spécificité de l’espèce égyptienne capable de se développer sous la forme d’un véritable arbre dont les Égyptiens consommaient les fruits et exploitaient le bois de longue date, s’ajoute un phénomène de redénomination. À partir du IIe s. apparaît en effet dans les papyrus le nom δίζυφον, qui, s’il désigne dans la koinê le fruit du jujubier commun (Ziziphus jujuba Mill.) — espèce découverte en Syrie et introduite en Italie peu auparavant — ne peut s’appliquer dans la langue grecque d’Égypte qu’au fruit de l’espèce locale, c’est-à-dire le même Z. spina-christi. La comparaison de ce cas avec les résultats issus de l’étude d’autres noms d’arbres d’Égypte suggère plus largement un renouvellement du vocabulaire botanique à l’époque romaine qui ne peut, comme le montre le cas du jujubier, s’expliquer par la seule introduction de nouvelles espèces dans le paysage égyptien., Schram Valérie. Ambiguïtés et vicissitudes des noms d’arbres dans le grec d’Égypte : Le cas du jujubier épine-du-christ. In: Revue des Études Grecques, tome 131, fascicule 1, Janvier-juin 2018. pp. 123-147.

Unlike studies in which systematic interpretations of Philostratus’ Imagines have been suggested, the aim of the present paper is to put this work back into its context, where variety, or poikilia, is the prevailing aesthetic principle, as shown by the stereotyped metaphor of the meadow in flower that appears through a metaliterary reading in some descriptions. Thus, neither order nor symmetry are to be sought. However, if one reads Imagines as a text of fiction and as one perfectly organized by its author, which implies that the last eight paintings are not an appendix, Imagines become a collection of paintings, similar to collections of poems or pieces written in prose and forged by both the narrator and the reader in subtle echo. The alledged visit of a magnificent Neapolitan gallery is not a pretext for celebrating the talent of anonymous painters, but for showing the talent of the sophist who is able to create pictures that, taken together, challenge painting and create a sparkling world., A la différence des études qui ont proposé des interprétations systématiques des Tableaux de Philostrate, cet article vise à replacer l’oeuvre dans un contexte où le principe esthétique de la diversité, de la poikilia, est prégnant, comme l’atteste la métaphore stéréotypée de la prairie fleurie qu’une lecture métalittéraire fait apparaître dans certaines descriptions. Il ne faut donc pas chercher ordre et symétrie. Mais, lus comme un texte de fiction et comme un texte parfaitement organisé par son auteur, ce qui suppose de ne plus faire des huit dernières peintures un appendice, les Tableaux sont un recueil semblable aux recueils de poèmes ou de pièces en prose, tissé de subtils réseaux d’échos produits à la fois par le narrateur et le lecteur. La prétendue visite d’une splendide galerie napolitaine ne sert pas à célébrer le talent de peintres anonymes, mais à manifester le talent du sophiste, capable de créer des images qui rivalisent avec la peinture et créent, toutes ensemble, un monde chatoyant., Robiano Patrick. D’un tableau l’autre : parcours du discours et parcours de la Poikilia dans les tableaux de Flavius Philostrate. In: Revue des Études Grecques, tome 131, fascicule 2, Juillet-décembre 2018. pp. 479-520.

The paper deals with the edition of Hippocrates Law in a volume of the Collection des Universités de France entitled The Oath, The Christian Oaths, The Law (September 2018). The author first presents the content of the treatise and its vivid style, and then he approaches the philological point of view. He shows the new contributions of this edition compared with the two previous reference editions (Jones, Loeb, 1923 and Heiberg, CMG 1927). Going back up in the history, looking for the original text, a new Greek manuscript contributes with a new branch to the stemma ; and in particular it saves a new sentence, which is confirmed by the Arabic translation, used here for the first time. The author focuses on this new sentence, highly important for the history of ideas (it shows links between Hippocrates, the school of Gorgias, and Democritus) and for the date of the treatise (before Plato). Going back down in the history of the reading and the interpretation of the text, the recent Latin translation, although it is made on the text of a well-known Greek manuscript, reveals – by the large number of Latin manuscripts preserved – the unexpected celebrity of Hippocrates Law in the Middle Ages, larger than The Oath., À propos d’une édition de la Loi d’Hippocrate qu’il publie dans un volume de la Collection des Universités de France comprenant Le Serment, Les Serments chrétiens, La Loi (septembre 2018), l’auteur de cette communication présente d’abord le contenu de la Loi et son expression imagée avant d’en venir à l’ecdotique pour exposer les nouveautés de cette édition par rapport aux deux éditions de référence parues dans deux grandes collections : Jones (Loeb 1923), Heiberg (CMG 1927). Dans la remontée à la recherche du texte original, un nouveau manuscrit grec apporte une branche nouvelle au stemma ; et en particulier, grâce à lui, une phrase nouvelle du traité est redécouverte, ce qui est confirmé par la traduction arabe, utilisée pour la première fois ; exploitation de cette nouvelle phrase pour l’histoire des idées (relation entre Hippocrate et l’école de Gorgias et aussi Démocrite) et la date du traité (avant Platon). Dans la phase de redescente vers l’histoire de la lecture du texte, la traduction latine récente, bien qu’elle soit faite sur un manuscrit grec connu, atteste par le grand nombre des manuscrits latins conservés la célébrité inattendue de la Loi d’Hippocrate au Moyen Âge, plus répandue que le Serment., Jouanna Jacques. L’ecdotique dans la Collection des Universités de France : une nouvelle édition de la Loi d’Hippocrate. In: Bulletin de l'Association Guillaume Budé, n°1,2019. Éditer, traduire, annoter les textes au XXIes. Poursuivre la tradition humaniste. Actes du XVIIIè congrès de l’association Guillaume Budé. pp. 197-214.

Active in Alexandria of Egypt in the middle of the second century BC, Agatharchides of Cnidus is one of the most original authors of the Hellenistic age. His work, On the Erythraean Sea, encompassed in five books the geography and ethnography of the southern regions of the inhabited world, starting from the Nile and the Red Sea, in an age when the Ptolemies attempted to get hold of the maritime routes that led to the Aromata and the Frankincense Land through the Horn of Africa. The author discussed different issues, from human communities that are very close to the state of nature, to the relations between men and beasts, to the earliest forms of social structure, as well as the exploitation of the soil by the Ptolemies and the sophistication of south Arabian civilisation. The fifth book of On the Erythraean Sea survives in large excerpts in Diodorus Siculus, Strabo and the Bibliotheca of Photius (cod. 250). The sections that the author dedicates to the description of the gold mines in the Eastern desert of Egypt are among the most famous passages of Agatharchides because of the dramatic intensity and the technical precision that is employed in the account of the preparation of the gold. These reports have contributed to Agatharchides’ reputation in Late antiquity and Byzantium as the most ancient author to deal with ‘ chrysopoeia’, as it is displayed in the frequent loans by later alchemists, from Zosimus of Panopolis onwards. The approach of this paper is mainly philological : the purpose is to assess the contribution of the alchemical tradition to the constitutio textus of Agatharchides’ fragments and to place the manuscript of Venice, Marcianus 299, in the stemma of the Bibliotheca and in relation to Photius’ archives., Actif à Alexandrie d’Égypte au milieu du IIe siècle avant notre ère, Agatharchide de Cnide est un des historiens les plus originaux de la période hellénistique. Son ouvrage intitulé Sur la mer Érythrée embrassait en cinq livres une géographie et une ethnographie des régions australes de la terre habitée, menée depuis le Nil et la mer Rouge, à l’époque où les Ptolémées cherchaient à contrôler les routes maritimes vers le Sud. L’auteur y développait une réflexion sur les communautés humaines les plus proches de l’état de nature, sur les rapports de l’homme à l’animal, sur les premières formes d’organisation sociale et, a contrario, sur l’exploitation par les Lagides des ressources du sol ou le raffinement de la civilisation sudarabique. Il reste de larges extraits du livre V de ce traité chez Diodore de Sicile et Strabon, ainsi que dans la Bibliothèque de Photios (cod. 250). Les pages que l’auteur a consacrées au travail dans les mines d’or du désert Oriental d’Égypte comptent parmi les plus fameuses, en raison de leur intensité dramatique et de la précision technique avec laquelle sont décrites les étapes de la préparation de l’or. Dans l’Antiquité tardive et à Byzance, elles ont contribué à faire d’Agatharchide une des sources les plus anciennes de la «chrysopée » , comme le montrent les emprunts à cet auteur chez les alchimistes à partir de Zosime de Panopolis. L’article évalue en particulier l’apport de la tradition alchimique à l’établissement du texte de l’historien et situe le Marcianus gr. 299 dans le stemma de la Bibliothèque de Photios., Marcotte Didier. Les mines d’or des Ptolémées : d’Agatharchide aux archives de Photios . In: Journal des savants,2017. Janvier-Juin 2017. pp. 3-49.

This paper, first of all, recalls the history of the gymnasium, made of a palaestra and an adjoining xystos, built at Cyrene about the mid iid century BC and transformed in the second half of the ist century AD respectively into a forum called Caesareum and a covered street. The study aims then at re-examining the validity of its purported name Πτολεμαῖον based upon two epigraphical mentions. 1°) An Athenian honorific decree for a Cyrenaean of notable origin mentions the erection of portraits in various places, amongst which a Ptolemaion : by re-arranging the syntaxic organisation of this fragmentary text, it is possible to show that the mentioned Ptolemaion is the Athenian one. 2°) The Πτυλυμαῖον / Ptolmaeum recovered by the Roman authority in 71 AD while proceeding to the well known restitutio agrorum cannot for various reasons be that public and urban building, but should be a rural estate, whatever its distance from the city., Cet article, dans un premier temps, rappelle l’histoire édilitaire du gymnase, constitué d’une palestre et d’un xyste attenant, édifié à Cyrène au milieu du IIe s. av. n. è. et dont les constituants furent transformés dans la seconde moitié du Ier s. de n. è. respectivement en un forum dénommé Caesareum et en une rue couverte. Suit un nouvel examen de la validité @ du nom Πτολεμαῖον que l’on a cru pouvoir lui prêter sur la foi de deux mentions épigraphiques. 1°) Un décret honorifique athénien pris en faveur d’un notable cyrénéen d’époque augustéenne prévoit l’exposition de portraits en divers lieux, dont un Ptolémaion ; en rétablissant la structure syntaxique de ce texte lacunaire, on peut montrer qu’il s’agit de l’édifice athénien de ce nom. 2°) Le Πτυλυμαῖον / Ptolmaeum récupéré en 71 de n. è. au profit du peuple romain dans le cadre de la procédure bien connue de restitutio agrorum ne saurait pour diverses raisons être cet édifice public urbain, mais doit être un domaine campagnard, si proche fût-il de la cité., Dobias-Lalou Catherine. Le toponyme Πτολεμαῖον dans les inscriptions de Cyrène : un essai de clarification. In: Revue des Études Grecques, tome 129, fascicule 1, Janvier-juin 2016. pp. 39-61.

the keywords of the 4Maccabees text. It presents the sacrifice of the martyr’s life as an “ atonement” of previous sins, but also as a death “ in the place of” the sinful people. By studying the specific contexts in which this very rare word occurs in the profane literature (in an until now unnoticed Milesian epigram of the 2nd century B. C., and in Lucian and Cassius Dio), this paper highlights a very particular use of an adjectival form ἀντίψυχος, in poetic turns of phrases, in which this form works as an equivalent of ἀντὶ ψυχῆς, a well-attested prepositional phrase since the classical period. The author of 4Maccabees, while joining this literary tradition, also innovates by using ἀντίψυχον as a neutral noun, and in another syntactical context. In the light of these elements, it is possible to consider the much debated question of the link between the texts of 4Maccabees and the Letters of Ignatius of Antioch, in which ἀντίψυχον occurs four times. Ultimately, beyond these differences, ἀντίψυχος/ ἀντίψυχον as well as ἀντὶ ψυχῆς are always used in the context of an exchange of the life of a human being for another one, so that the translation “ substitute” appears more accurate., La forme ἀντίψυχον, traditionnellement traduite par «rançon » , est l’un des termes-clés du texte des 4Maccabées, qui présente le sacrifice de la vie du martyr comme une «expiation » , une «réparation » de péchés antérieurs, mais aussi une mort «à la place » du peuple pécheur. L’étude des contextes précis dans lesquels apparaissent les très rares occurrences de la littérature profane (dans une épigramme milésienne du IIe s. A. C. jusque-là méconnue, et chez Lucien et Dion Cassius) met en évidence un emploi très particulier d’une forme adjectivale ἀντίψυχος, au sein de tournures syntaxiques poétiques qui la placent en équivalence avec le syntagme ἀντὶ ψυχῆς, bien attesté depuis l’époque classique. L’auteur des 4Maccabées, tout en s’inscrivant dans cette tradition littéraire, innove en employant aussi ἀντίψυχον comme un substantif neutre, et dans un autre contexte syntaxique. C’est à la lumière de ces éléments que l’on peut examiner la question très débattue du lien entre le texte des 4Maccabées et celui des Lettres d’Ignace d’Antioche, qui présentent quatre occurrences d’ ἀντίψυχον. En définitive, au-delà de ces différences, il s’agit toujours, pour ἀντίψυχος/ ἀντίψυχον comme pour ἀντὶ ψυχῆς, de l’échange de la vie d’un être humain contre celle d’un autre, ce qui engage à préférer la traduction de «substitut »., Perrier-Rousseau Nathalie. En échange d’une vie : histoire d’ἀντίψυχον. In: Revue des Études Grecques, tome 128, fascicule 1, Janvier-juin 2015. pp. 127-170.

The paper presents an overview of the information given by the Hippocratic Corpus over Thasos’ realities, in the light of the most recent philological and archaeological discoveries., Synthèse sur les indications que le Corpus hippocratique livre sur les réalités à Thasos, à la lumière des découvertes philologiques et archéologiques les plus récentes., Jouanna Jacques. Philologie et archéologie : la médecine hippocratique et les fouilles de Thasos. In: Revue des Études Grecques, tome 127, fascicule 1, Janvier-juin 2014. pp. 29-54.

In one of his letters sent to his Syrian friend Olympios, Synesios of Cyrene, bishop of Ptolemais at the beginning of the 5th c. AD, mentions a group of persons called Ἁγεμαχηταί (Letter 148). They are described as playing light music and singing bucolic songs related to the everyday life in the Cyrenaican countryside during Late Antiquity. This paper suggests that the Ἁγεμαχηταί may have formed a private association of lyric artists, which might have been Christian, and which may have had an unidentified artist called Hagemakhos as a model. Several inscriptions from mainland Greece and Asia Minor testify that such associations reassessing and celebrating the style of ancient poets were renowned in Hellenistic and Roman times. The article briefly puts back the Ἁγεμαχηταί and their art in the context of poetry and cultural life of lateantique Cyrenaica. In an additional note, C. Dobias-Lalou vindicates with philological, linguistic and stylistic arguments the retained form Ἁγέμαχος and its derivative., Dans l’une de ses missives envoyées à son ami syrien Olympios (Lettre 148), Synésios de Cyrène, évêque de Ptolémaïs au début du Ve siècle de notre ère, mentionne un groupe désigné par l’appellation Ἁγεμαχηταί. Ceux-ci jouaient de la musique légère et composaient des chants bucoliques sur la vie quotidienne des campagnes cyrénéennes de l’Antiquité tardive. Cette étude postule que les Ἁγεμαχηταί étaient regroupés en une association privée d’artistes lyriques, certainement chrétienne, et qui prenait pour modèle un artiste éponyme appelé Hagémakhos, inconnu par ailleurs. Plusieurs inscriptions hellénistiques et impériales de Grèce continentale et d’Asie Mineure montrent que de telles associations, reprenant et commémorant le style des poètes du passé, jouissaient d’une renommée importante. Cet article resitue ensuite brièvement les Ἁγεμαχηταί dans le contexte de la poésie et de la vie culturelle de la Cyrénaïque tardo-antique. Dans une note complémentaire, C. Dobias-Lalou justifie du point de vue philologique, linguistique et stylistique le choix de la forme Ἁγέμαχος et de son dérivé., Chevrollier François, Dobias-Lalou Catherine. Les ἁγεμαχηταί de la Lettre 148 de Synésios de Cyrène. Monde pastoral et associations d’artistes dans les campagnes de la Pentapole libyenne durant l’Antiquité tardive. In: Revue des Études Grecques, tome 127, fascicule 2, Juillet-décembre 2014. pp. 295-329.

Recent studies on bronze coins achieved some progress in determining their value, but the debate on the supposed existence of a fraction of the chalkous still goes on. The coins alone do not allow us to answer this question. Therefore, the present paper considers the epigraphic and literary evidence and analyses the meaning of the Greek words which were supposed to express a fraction of the chalkous. It appears that these terms refer to «small change » in general, as this derives from their primitive meaning, but they do not refer to a precise denomination. Moreover, several inscriptions show that the chalkous was the smallest value of the system., Les recherches récentes sur les monnaies de bronze ont permis de progresser dans la définition de leur valeur, mais on discute encore pour savoir s’il a existé ou non une subdivision du chalque. Les monnaies seules ne permettant pas de répondre à cette question, le présent article passe en revue les sources épigraphiques et littéraires et analyse le sens des mots grecs dans lesquels on a proposé de voir le nom d’une subdivision du chalque. Il en ressort que ces mots ont un sens général de menue monnaie, tiré de leur sens premier, mais qu’ils ne désignent pas une dénomination précise. En outre, des inscriptions montrent que le chalque était la plus petite valeur du système., Marcellesi Marie-Christine. La question d’une subdivision du chalque : l’apport des sources épigraphiques et littéraires. In: Revue des Études Grecques, tome 126, fascicule 2, Juillet-décembre 2013. pp. 391-419.

Cato the Younger’s arrival in Antioch, during a trip in the Eastern Mediterranean, was reported by both Plutarch and Julian. Cato would have mistaken about honors he thought being destined for him. In analysing in minute detail these two authors’ texts, but also the transmission of the anecdote, my purpose in writing the present paper is to underline the complexity of interactions between discourses, several of which contribute to make Cato a model, a Greek cultural practice (the apantesis), and Cato’s, his biographers’, and Julian’s representations, as well as their readers’ ones., L’arrivée de Caton le Jeune à Antioche, au cours d’un voyage en Méditerranée orientale, a été rapportée à la fois par Plutarque et Julien. Caton se serait mépris sur des honneurs qu’il pensait lui être destinés. Analysant minutieusement les textes de ces deux auteurs, mais aussi la transmission de l’anecdote, le présent article cherche à souligner la complexité des interactions entre des discours, dont plusieurs concourent à faire de Caton un modèle, une pratique culturelle grecque (l’apantèsis), et les représentations de Caton, de ses biographes et de Julien, ainsi que de leurs lecteurs., Ernst Paul. L’arrivée de Caton le Jeune à Antioche. In: Revue des Études Grecques, tome 125, fascicule 2, Juillet-décembre 2012. pp. 443-472.

The purpose of this paper is to investigate the senses of the different notions of crasis and mixis in the Galenic medicine. This study attempts to show how Galen, who was very well aware of the philosophy of his life time, made the choice to use the stoic notion of mixture in a quite personal sense, making use of the Greek word mixis with the meaning of fusion between substances which are yet indivisible and of the word crasis with the meaning of fusion between qualities without confusion., L’enjeu de cette contribution est d’explorer le sens des différentes notions de crasis et de mixis dans la médecine galénique et de montrer comment Galien, qui était particulièrement au fait des débats philosophiques de son temps, a choisi de recourir à la notion stoïcienne de mélange en un sens très personnel, usant du substantif grec mixis pour désigner la fusion intervenue entre substances devenues désormais indivisibles et du substantif crasis pour désigner la fusion sans confusion de différentes qualités., Boudon-Millot Véronique. La notion de mélange dans la pensée médicale de Galien : mixis ou crasis ?. In: Revue des Études Grecques, tome 124, fascicule 2, Juillet-décembre 2011. pp. 261-279.

This work relates to the rhapsodists and the epic poets of imperial period, studied from the prosopography of Dionysian technites that was established by I. E. Stephanis. These artists were very appreciated during the Hellenistic period. The purpose of this paper is to examine to which extent they have continued to broadcast Homeric myths, which were the contexts of their performances and which were their roles as representatives of the traditional epic poetry in the imperial period. We first discuss certain identifications of Stephanis and analyze connections between rhapsodists and homerists, to estimate the number of the rhapsodists and epic poets whose track we have saved. We then study their distribution in space and time, between the end of the Ist century BC and the second half of the IIIrd century AD, to identify their cultural and social functions and to understand the noticeable decrease in their number in competitions, auditions or private feasts., Ce travail concerne les rhapsodes et poètes épiques de l’époque impériale, étudiés à partir de la prosopographie des technites dionysiaques qui a été établie par I. E. Stephanis. Ces artistes étaient très appréciés à l’époque hellénistique∞∞∞ ; l’objectif est d’examiner dans quelle mesure ils restent un vecteur de diffusion des mythes homériques, quels sont les contextes de leurs prestations et quelles sont leurs fonctions comme représentants de la poésie épique traditionnelle à l’époque impériale. La première partie discute certaines identifications de Stephanis et analyse les rapports entre rhapsodes et homéristes, pour donner une estimation du nombre des rhapsodes et des poètes épiques dont on a gardé la trace. La seconde partie étudie leur répartition dans l’espace et dans le temps, entre la fin du Ier siècle avant J.-C. et la deuxième moitié du IIIe siècle après J.-C., afin de dégager leurs fonctions culturelles et sociales et d’interpréter la diminution considérable de leur nombre dans les concours, auditions ou fêtes privées., Gangloff Anne. Rhapsodes et poètes épiques à l’époque impériale. In: Revue des Études Grecques, tome 123, fascicule 1, Janvier-juin 2010. pp. 51-70.

My aim in writing the present paper is to elucidate the polical and cultural logic according to which dramatic contests were associated with other deities than Dionysos, over the hellenistic times., Le présent article a pour but de mettre au jour la logique, tant politique que cultuelle, selon laquelle les concours dramatiques furent associés à d’autres divinités que Dionysos, tout au long de la période hellénistique., Le Guen Brigitte. Les fêtes du théâtre grec à l’époque hellénistique. In: Revue des Études Grecques, tome 123, fascicule 2, Juillet-décembre 2010. pp. 495-520.

« Astyanax and the Athenian War Orphans. Challenging the City’s Ideology in Euripides’ Trojan Women » When attempting to assess the critical strenghth of Euripides’ Trojan Women, recent scholarship has focused mainly on three features : 1) allusion to contemporary events (the war against Melos and the Sicilian expedition), 2) polemical speeches and arguments, 3) subversive power of female lamentation. As a contribution to that discussion, the present paper dwells on the way the play integrates official Athenian discourses and ceremonies that express or enact the city’s war ideology, especially the ones that were heard and seen in the theatre during the Great Dionysia before the tragic competition started. The murder of Astyanax, in particular, appears to be a precise inversion, in words and action, of the ceremony honoring Athens’ war orphans. Therefore the child’s death is not only the much praised, extremely pathetic coup de théâtre that spectators universally meet with pity ; it also constitutes a political statement against Athenian war ideology by revealing its flaws and potential destructiveness., La question de la portée polémique des Troyennes d’Euripide a été abordée récemment soit du point de vue de l’allusion historique aux événements contemporains (prise de Mélos et préparation de l’expédition de Sicile), soit dans la perspective intellectuelle des débats sophistiques, soit en mettant l’accent sur le pouvoir subversif de la lamentation féminine. On s’intéresse ici, pour infirmer ou compléter certaines de ces hypothèses antérieures, à l’usage que fait la pièce de discours et de rites officiels qui expriment ou matérialisent l’idéologie guerrière athénienne, notamment dans l’enceinte même du théâtre au cours des Grandes Dionysies, dans les jours précédant le concours tragique. La mise en scène et en mots du meurtre d’Astyanax, en particulier, constitue une inversion et une perversion rigoureuses de la cérémonie honorant les orphelins de guerre athéniens. La mort de l’enfant se révèle être non seulement un admirable coup de théâtre, une scène extrêmement pathétique suscitant une pitié universelle, mais aussi l’instrument d’une charge politique ancrée dans un contexte historique bien déterminé, ayant pour cible l’idéologie guerrière d’Athènes dont elle révèle les failles et les dangers., Brillet-Dubois Pascale. Astyanax et les orphelins de guerre athéniens. Critique de l’idéologie de la cité dans les Troyennes d’Euripide. In: Revue des Études Grecques, tome 123, fascicule 1, Janvier-juin 2010. pp. 29-49.

Notwithstanding the lacunose – and sometimes even contradictory – nature of the available evidence (eighteen inscriptions mentioning the title of strategos, a few short references in the work of Pliny the Elder and a catalogue in the Geography of Claudius Ptolemy), the strategies of Thrace have often attracted the attention of scholars interested in the region∞∞∞ ; for, except a few cities founded in the interior by Macedonians (e. g. Philippopolis) and their imitators (Seuthopolis), strategies seem to have constituted the basic unit for the administrative organisation of the Thracian hinterland for a relatively long period of time, spanning from the middle of the 1st c. BC to the 2nd c. AD and the extensive programme of urbanisation undertaken by the emperor Trajan. In the present paper, therefore, we will try to present all the available evidence on the history of this institution, to define its different stages of evolution and to insert these stages within the framework of the administrative activity of Roman emperors, namely Claudius and Vespasian., Malgré le caractère souvent lacunaire – voire même contradictoire – des informations disponibles (dix-huit inscriptions mentionnant le titre de strategos, quelques courtes références dans l’oeuvre de Pline l’Ancien et un catalogue dans la Géographie de Claude Ptolémée), les stratégies de la Thrace ont souvent attiré l’attention des savants intéressés par l’histoire de la région∞∞∞ ; car, à l’exception de quelques rares cités fondées à l’intérieur de la Thrace par les Macédoniens (p. ex. Philippopolis) ou leurs imitateurs (Seuthopolis) et pour une assez grande période allant du milieu du Ier s. av. J.-C. jusqu’au grand programme d’urbanisation de l’empereur Trajan au début du IIe s. ap. J.-C., la stratégie semble avoir constitué l’unité de base pour l’organisation administrative de l’arrière-pays. Dans le cadre de cette étude nous essayerons donc de présenter l’état actuel de nos connaissances sur l’histoire de cette institution en Thrace, de définir les différentes étapes de son évolution et d’insérer ces étapes dans le cadre de l’activité administrative des empereurs romains, notamment Claude et Vespasien., Parissaki Marie-Gabrielle G. Étude sur l’organisation administrative de la Thrace à l’époque romaine. L’histoire des stratégies. In: Revue des Études Grecques, tome 122, fascicule 2, Juillet-décembre 2009. pp. 319-357.

The paper discusses the attribution of the compendium De Philosophia Aristotelis to Nicolaus of Damascus the general historian (fl. : end 1st c. BC). By contrast, there are reasons to believe that the work was written by a Peripatetic Nicolaus between the 3rd and the 6th century, most likely from Syria in the 4th c. AD. Among the consequences : one piece of evidence for interest in a wide range of Aristotle's works already in the 1st century BC-lst century AD is removed ; the supposedly earliest evidence for Metaphysics as the title of Aristotle's work is moved to a later date ; the idea that Peripatetic activity more or less ceased with Alexander, Thémistius being the only exception, is weakened by another counter-example. On the contrary, a distinctively Peripatetic culture must have been still alive in Themistius' and Nicolas' time, when special tools were produced both for teaching activity and for the transmission of Aristotle's philosophy to later eras., L'article discute l'attribution du sommaire De Philosophia Aristotelis à Nicolas le Damascène l'historien (fl. : fin Ier s. av. J.-C). Il existe des raisons de penser que cela fut l'ouvrage d'un Péripatéticien nommé Nicolas entre le IIIe et le VIe siècle, plus probablement en Syrie autour du IVe siècle de notre ère. Ainsi, la preuve d'un intérêt pour une large partie du corpus d'Aristote dès le Ier siècle av. J.-C, ou début du Ier s. après J.-C, disparaît, ainsi que l'occurrence de Métaphysique comme titre d'un ouvrage d'Aristote déjà à cette époque. En revanche, l'idée que l'activité de l'école péripatéticienne s'arrête avec Alexandre d'Aphrodise, et que Thémistius au IVe siècle serait la seule exception est affaiblie par un autre exemple à côté de Thémistius. En fait, une culture aristotélicienne doit avoir été encore très vivante à l'époque de Thémistius et de Nicolas, lorsque des outils de travail scolaire furent produits pour l'activité d'enseignement et pour la transmission de la philosophie d'Aristote aux époques plus tardives., Fazzo Silvia. Nicolas, l'auteur du Sommaire de la philosophie d'Aristote : doutes sur son identité, sa datation, son origine. In: Revue des Études Grecques, tome 121, fascicule 1, Janvier-juin 2008. pp. 99-126.

The purpose of this paper is to demonstrate that Theocritus has taken his inspiration from Plato’s Symposium to compose his Idyll 7. The situations, the songs and the characters appearing in this poem are modelled on situations, discourses and characters of Plato’s dialogue. Theocritus has metamorphosed this dialogue into a poem in his own style. But he took the pain to give the reader some clues which enable him to recognize the platonic origin of Idyll 7., Cet article a pour but de démontrer que Théocrite s’est inspiré du Banquet de Platon pour composer l’Idylle VII. Les situations, les chants et les personnages présents dans ce poème ont pour modèle des situations, des discours et des personnages qu’on trouve dans le dialogue de Platon. Théocrite a métamorphosé ce dialogue en un poème à sa façon. Mais il a pris soin de donner au lecteur des indices qui lui permettent de reconnaître l’origine platonicienne de l’Idylle VII., Billault Alain. Théocrite et Platon : remarques sur l’Idylle VII. In: Revue des Études Grecques, tome 121, fascicule 2, Juillet-décembre 2008. pp. 497-513.

This paper deals with the knowledge and the use made by Johann Joachim Winckelmann of ancient coins, with his weaknesses (his errors even seldom) but also his novelties. Pace what has sometimes been written, Winckelmann developed a true interest for ancient coins : did he not consider the head of Arethusa on Syracusan coinage as a model of unsu- perable beauty ? It is not surprising if questions of style and engraving are the ones on which he most focused., Cet article s'intéresse aux connaissances et à l'utilisation que fit Johann Joachim Winckelmann des monnaies antiques, avec ses faiblesses (ses fautes quelquefois) mais aussi ses originalités. Contrairement à ce qui a pu être écrit, Winckelmann s'est beaucoup intéressé aux monnaies antiques : ne voyait-t-il pas dans la tête d'Aréthuse des monnaies de Syracuse un témoignage d'insurpassable beauté ? Sans surprise, les questions de style et de gravure sont celles qui l'ont le plus préoccupé., De Callataÿ François. Winckelmann et les monnaies antiques. In: Revue des Études Grecques, tome 120, fascicule 2, Juillet-décembre 2007. pp. 553-601.

This paper was presented the 5th December 2005 at the Association des Etudes grecques. Its purpose is to offer a synthesis of our knowledge concerning the cult of Aphrodite at Delos during the Hellenistic times. This cult has three main forms. A public cult including festivals, the Aphrodisia, is practised during all Delos Independence (314-167 BC). Another cult characterized by a strong familial dimension is created at the end of the 4th century by a Delian named Stesileos who founded a sanctuary ; during the time of Delos Independence, the founder's descendants maintain the cult. We don't know if the public cult survives in the period of the Athenian domination, but the sanctuary of Stesileos develops and welcomes numerous and quite different worshippers., Cette communication, prononcée le 5 décembre 2005 lors d'une séance de l'Association des Études grecques, a pour objet de proposer une synthèse de nos connaissances sur le culte d'Aphrodite à Délos à l'époque hellénistique. Ce culte revêt trois formes principales. Un culte public donnant lieu à des fêtes, les Aphrodisia, est pratiqué pendant toute la période de l'Indépendance délienne (314-167 av. J.-C). Parallèlement, un culte présentant de forts caractères familiaux est fondé à la fin du ive siècle par un Délien nommé Stèsiléos ; pendant l'Indépendance, les descendants du fondateur continuent à intervenir dans ce culte localisé dans un sanctuaire construit par Stèsiléos. À l'époque de la domination athénienne, on ne sait si le culte public persiste ; le sanctuaire de Stèsilos en revanche connaît une fréquentation accrue, mais son public s'est modifié., Durvye Cécile. Aphrodite à Délos : culte privé et public à l'époque hellénistique. In: Revue des Études Grecques, tome 119, Janvier-juin 2006. pp. 83-113.

The aim of these paper is a new study of the relations between two latin texts (Vindicianus, Letter to Pentadius ; Pseudo-Soranos, Isagoge Saluberrrima) giving a postgalenic theory of the four humours (blood, phlegm, yellow bile and black bile) and a presentation of their greek source which was unpublished : the treatise On the pulse and the human mixture attributed to Hippocrates., Le propos de cet article est une nouvelle étude des relations entre deux textes latins (Vindicien, Lettre à Pendadius ; Pseudo-Soranos, Isagoge Saluberrima) donnant une théorie postgalénique des quatre humeurs (sang, phlegme, bile jaune et bile noire) et une présentation de leur source grecque qui était inédite : le traité Sur le pouls et le tempérament humain attribué à Hippocrate., Jouanna Jacques. La théorie des quatre humeurs et des quatre tempéraments dans la tradition latine (Vindicien, Pseudo-Soranos) et une source grecque retrouvée. In: Revue des Études Grecques, tome 118, Janvier-juin 2005. pp. 138-167.

The present paper is a study of the maxims used by the hero in the seven surviving plays of Sophocles according to three different points of view : how these maxims can help to characterize the speaker, their argumentative value, their reception by the audience. One type of maxims is important for the characterization of the sophoclean hero : the maxims that express the choice for an heroic life. Otherwise, in the other maxims used by the hero, it is the argumentative role that is predominant : the maxims support lines of argument and are employed to convince the interlocutor. Concerning the reception of the maxims, the effect produced is at odds with their heroic contents : the more the maxims express commonplaces of the antic wisdom, the more they meet the assent of the interlocutor ; the more the maxims express the choice for an heroic life, the less the assent of the interlocutor is rare. This discrepancy tells a lot about the difference between our perception of Greek tragedy, where we admire the hero, and that of the audience in Antiquity., Le présent article, qui a été prononcé sous forme de communication lors de la séance des Études grecques du 4 février 2003, étudie les sentences (ou maximes) prononcées par le héros dans les sept tragédies conservées de Sophocle selon trois angles successifs : la façon dont elles caractérisent éventuellement le personnage qui les énonce ; leur rôle argumentatif ; leur réception par les spectateurs. Une catégorie de maximes joue un rôle important dans la caractérisation du héros sophocléen : les sentences qui expriment un choix de vie proprement héroïque. En revanche, pour les autres sentences prononcées par le héros, c'est la fonction argumentative qui prédomine : les sentences sont des arguments d'autorité utilisés pour convaincre l'interlocuteur. En ce qui concerne la réception des sentences, l'effet produit par les maximes du héros est inversement proportionnel à leur contenu proprement héroïque : plus les sentences traduisent des lieux communs de la sagesse antique et plus elles ont de chance de rencontrer l'assentiment de l'interlocuteur ; plus les sentences sont révélatrices du choix de vie héroïque, plus l'approbation de l'interlocuteur est rare. Une telle discordance en dit long sur la différence entre notre perception de la tragédie grecque, empreinte d'admiration pour le héros, et celle que pouvaient avoir les spectateurs de l'Antiquité., Cuny Diane. Les sentences héroïques chez Sophocle. In: Revue des Études Grecques, tome 117, Janvier-juin 2004. pp. 1-20.

This paper describes and gives a detailed analysis of the literary and iconographie (mostly sculpture) sources about the 2nd century A. D. kithara, who led to the re-construction of the most sonorous and impressive string instrument ever built in Antiquity., Connaissant depuis longtemps les termes grecs et latins κιθάρα/cithara, dont ils savaient qu'ils désignaient des instruments à cordes, les érudits ont peiné durant plusieurs siècles avant de pouvoir identifier et décrire l'instrument. Après ce relatif constat d'échec de l'enquête purement philologique, certains entreprirent de rechercher des sources iconographiques et tentèrent d'exploiter simultanément les sources écrites et les sources iconographiques. Le Père Marin Mersenne essaya le premier d'établir des liens entre la terminologie et les « monuments » figurés, avec l'aide d'informateurs séjournant en Italie qui lui adressèrent des relevés et des dessins d'instruments d'après «les marbres antiques d'Italie et les médailles». Il s'efforça en vain d'associer à son projet le célèbre «antiquaire» Peiresc, qui lui envoya en tout et pour tout un dessin de cymbales. C'est ainsi que Pereisc fit échouer le premier essai d'archéologie musicale concernant l'Antiquité. L'enquête de Mersenne n'avait que partiellement abouti. Aucun progrès décisif en ce domaine ne fut accompli au siècle suivant. L' Encyclopédie se contente de reprendre, en les affinant, les gravures des instruments publiés par Mersenne, ce qui introduisit bon nombre d'erreurs. À partir de 1870, deux érudits s'associèrent à des luthiers pour fabriquer des fac-similés d'après l'Apollon Musagète du Vatican. Certains systèmes et les chevillages sont erronés. Ma réplique de cithare romaine tient compte de l'ensemble des sources disponibles, écrites, figurées et archéologiques. Aucun specimen de l'instrument n'a été mis au jour, mais les statues colossales d'Apollon de l'époque des Antonins en offrent de multiples représentations en trois dimensions, très souvent d'une précision remarquable. Les performances de cette cithare romaine sont remarquables, et ont même dépassé mon attente : plus puissante que la cithare grecque, plus sonore (la trace acoustique des sons est nettement plus longue), elle est surtout naturellement polyphonique ; ses harmoniques sont d'une richesse inouïe., Bélis Annie. Reconstruction de la cithare romaine de concept : des sources écrites et figurées à l'instrument. In: Revue des Études Grecques, tome 117, Juillet-décembre 2004. pp. 519-545.

The dictionaries register a rare word for baker, only known by papyri, ἀρτοκόλλυτος. The present paper will show, through an examination of all the attestations in the papyrological documentation not only Greek, but also Coptic, that this is a wrong form forged by modern scholars, that the correct one was ἀρτοκολλητής, almost always spelled by the Ancient ἀρτοκολλυτής by analogy and that this word was used in an limited area in Middle Egypt. This word comes from κολλάω whose certain uses belonged to the semantic field of bakery as it will be demonstrated through the edition of a new ostracon from Egypt and the study of three Greek words κόλλιξ, κόλλαβος and κολλ(ο)ύρα., Les dictionnaires enregistrent un nom rare du boulanger uniquement livré par les papyrus, ἀρτοκόλλυτος. Cette étude montrera, par un examen des occurrences de la documentation papyrologique non seulement grecque, mais aussi copte, que cette forme est une reconstruction moderne erronée, que la bonne forme est ἀρτοκολλητής, presque toujours orthographiée à époque ancienne et par analogie ἀρτοκολλυτής, et que son emploi est limité à une aire géographique très restreinte de la Moyenne- Egypte. Le mot se rattache à la famille de κολλάω, dont on montrera, grâce à un ostracon inédit d'Egypte et l'étude des trois mots grecs κόλλιξ, κόλλαβος et κολλ(ο)ύρα, qu'il a été utilisé dans le lexique de la boulangerie., Fournet Jean-Luc. Un nom rare du boulanger : ἀρτοκολλητής. In: Revue des Études Grecques, tome 113, Juillet-décembre 2000. pp. 392-412.

Since Antiquity, Gorgias has been linked with some figures of style, named after him γοργίεια σχήματα. But ancient testimonies are, on that matter, far less unanimous than modern ones. This paper deals with two main problems : why do some ancient testimonies ascribe to Gorgias the invention of those figures ? How was the phrase γοργίεια σχήματα created ? The criticism of excess in the use of antithesis, parisosis and paromoiosis (which are the main Gorgianic figures) can be traced back to Peripatetic and Stoic attacks against the Isocratic period. This criticism is first essentially focused on Isocrates. It is only during the Quarrel between Atticists and Asianists that Gorgias' name became more than an mere exemple, i. e. the paradigm of excess. The phrase γοργίεια σχήματα was probably forged by Denys of Halicarnassus for that purpose. Therefore one should be cautious when considering γοργίεια σχήματα as characteristic of Gorgias' style : it is an anachronistic (and rather isocratic) point of view, based on criterias inherited from Atticism., Gorgias de Léontinoi est lié depuis l'Antiquité à certaines figures de style qui portent son nom : les γοργίεια σχήματα. Mais les témoins antiques sont, sur ce point, moins unanimes que les Modernes. Deux problèmes différents sont abordés dans cette étude : pour quelle raison une partie des sources antiques reconnaît-elle la paternité de certaines figures à Gorgias et d'où vient l'expression γοργίεια σχήματα ? La dénonciation de l'abus de l'antithèse, de la parisose et de la paromoiose (qui constituent l'essentiel des γοργίεια σχήματα) s'inscrit à l'origine dans une critique plus générale de la période isocratique, élaborée dans les analyses péripatéticiennes et stoïciennes du style. Dans ces analyses, le nom de Gorgias est d'abord secondaire, mais il prend une importance bien plus grande pendant la querelle entre asianistes et atticistes, au point que l'expression γοργίεια σχήματα semble bien être une invention de Denys d'Halicarnasse, pour qui Gorgias représente le paradigme de l'excès passé et présent. C'est pourquoi il convient d'être méfiant lorsqu'on considère les γοργίεια σχήματα comme une caractéristique du style de Gorgias : cette analyse rétrospective situe Gorgias uniquement par rapport à Isocrate et se fonde sur une connaissance de la prose attique orientée par les critères de l'atticisme., Noël Marie-Pierre. Gorgias et l'« invention » des γοργίεια σχήματα.. In: Revue des Études Grecques, tome 112, Janvier-juin 1999. pp. 193-211.

The present paper offers a new examination of the text and meaning of four verses in Sappho's poem n° I, especially in the light of Dionysius of Halicarnassus' De compositione verborum manuscripts and of their relationship (v. 1 : choice between ποικιλόθρον' and ποικιλόφρον ; ν. 11 : sense of πύκνα ; ν. 19 : reading of βαΐσ' at the beginning of the verse ; v. 22 : choice between ἀλλα and ἄλλα). Moreover, it meets the much discussed problem of the meaning of ποί,κιλόθρον' and of the greek compounds in -θρόνος (do they derive from θρόνος, «throne», or from θρόνα «plants», «flowers» ?), which leads to the subtle way in which Sappho uses and renovates homeric expressions (θρόνα ποικίλ' at ν. 1 and πτερά πυκνά at ν. 11)., Le présent article étudie le texte et le sens de quatre vers du poème I de Sappho, notamment à la lumière d'un nouvel examen des témoins manuscrits du De compositione verborum de Denys d'Halicarnasse et de leurs relations (v. 1 : choix entre πουαλόθρον' et ποικιλόφρον ; ν. 1 1 : sens de πύκνα ; ν. 19 : lire au début du vers βαΐσ' ; ν. 22 : choix entre ἀλλά et ἄλλα). Il aborde surtout le problème très discuté du sens de ποικιλόθρον' et des composés en -θρόνος en grec (viennent-ils de θρόνος «le trône» ou de θρόνα «les plantes», «les fleurs» ?), ce qui débouche sur la manière raffinée dont Sappho utilise des expressions homériques pour les renouveler (θρόνα ποικίλ' au ν. 1 et πτερὰ πυκνά au ν. 11)., Jouanna Jacques. Le trône, les fleurs, le char et la puissance d'Aphrodite. (Sappho Ι, ν. 1, 11, 19 et 22). Remarques sur le texte, sur les composés en -θρονος et sur les homérismes de Sappho.. In: Revue des Études Grecques, tome 112, Janvier-juin 1999. pp. 99-126.

Cainis, Elatos's daughter, was, by the will of Poseidon, transformed into an invunerable man, Caineus. Caineus, guilty of impious- ness, was buried alive by the Centaurs under a bulk of pine truncs of the Pelion. This myth inspired many writers during Antiquity and, in modern times, gave rise to many interpretations. The present paper tries to show that this myth, strictly speaking thessalian, teaches much on the origins of the settlements and on the "historic geography" of the Thessaly., Caïnis, fille d'Élatos, fut métamorphosée par la volonté de Poséidon en un homme invulnérable, Caïneus. Coupable d'impiété, celui-ci fut enseveli vivant par les Centaures sous une accumulation de pins du Pélion. Le mythe a inspiré de nombreux écrivains dans l'Antiquité ; il a suscité aussi à l'époque moderne de nombreuses tentatives d'interprétation. Le présent article cherche à montrer que ce mythe proprement thessalien peut nous apprendre beaucoup sur les origines du peuplement et sur la géographie historique de cette région., Decourt Jean-Claude. Caïnis-Caïneus et l'occupation humaine de la plaine orientale de Thessalie. In: Revue des Études Grecques, tome 111, Janvier-juin 1998. pp. 1-41.

Ancient rhetoricians and moralists paid careful attention to the topic of self-praise. The present paper offers a comprehensive examination of ancient texts bearing on this problem, from classical Greece to Roman Empire. — Although self-praise was common, especially among orators, it was regarded as objectionable from a moral point of view. In order to make it more palatable, ancient rhetoricians contrived strategies of concealment and justification. But these strategies were not sufficient. On a deeper level, several writers tried to provide self-praise with moral legitimacy in the name of a higher ethical purpose. — Political and anthropological issues are at stake here. They throw light on ancient conceptions of the statesman and demonstrate the limits within which one may speak of oneself., L'éloge de soi-même est un sujet qui a préoccupé les moralistes et les rhéteurs de l'Antiquité. Le présent article dresse un panorama des textes anciens consacrés à ce problème, depuis la Grèce classique jusqu'à l'époque impériale. — Quoique courant, notamment chez les orateurs, l'éloge de soi-même était considéré comme critiquable du point de vue moral. Pour le rendre plus acceptable, la rhétorique antique a mis au point des procédés de couverture et de justification. Mais les procédés n'ont pas suffi. Plus profondément, certains auteurs ont essayé de légitimer l'éloge de soi-même au nom d'une fin morale supérieure. — Ces discussions ont des enjeux politiques et anthropologiques. Elles jettent un éclairage sur la conception de l'homme d'État et sur les limites de l'expression du moi., Pernot Laurent. Periautologia. Problèmes et méthodes de l'éloge de soi-même dans la tradition éthique et rhétorique gréco-romaine. In: Revue des Études Grecques, tome 111, Janvier-juin 1998. pp. 101-124.

This paper attempts to understand the σύνθεσις τῶν νοημάτων which appears in De Anima III, 6, 430a 27-28. First, I will try to show how the noêmala are concepts or universels abstracted from a sensible or an intelligible matter, and how certain greek and arabic commentators understood the noêma through the notions on "intelligible" (νοητόν in greek, ma'qūl in arabic) and "signification" (σημαινόμενον in greek, ma'na in arabic). Afterwards, I will explain how the synthesis refers to an operation of the intellect (νοῦς) which possesses complex relationships with διάνοια, ὑπόληψις and νόησις. A confrontation of the De Anima with the De Interpretation enables us to establish a parallel between the activity of νοῦς and the synthetic character of the verb "to be". It is through the notions of rābiṭa and tarkib that the arabic translators and commentators will develop the aristotelean thought of synthesis., Cette étude se propose de comprendre l'expression σύνθεσις τῶν νοημάτων qui apparaît en De Anima III, 6, 430a 27-28. J'essayerai tout d'abord de montrer comment les noèmaia sont des concepts ou des universels abstraits d'une matière sensible ou intelligible, et comment certains commentateurs grecs et arabes envisagent le noêma à partir des notions d'« intelligible» (νοητόν en grec, ma'qūl en arabe) et de «signification» (σημαινόμενον en grec, ma'na en arabe). Il s'agira ensuite de voir en quoi la synthesis désigne une opération discursive de l'intellect (νοῦς) qui entretient des relations complexes avec la διάνοια, l'ὑπόληψις et la νόησις. Une confrontation du De Anima et du De Interpretation permet d'établir un parallèle entre l'activité du νοῦς et le caractère synthétique du verbe «être». C'est à travers les notions de rābiṭa et de tarkib que les traducteurs et commentateurs arabes développeront la pensée aristotélicienne de la synthesis., Fattal Michel. La composition des concepts dans le De Anima (III, 6) d'Aristote. Commentaires grecs et arabes. In: Revue des Études Grecques, tome 108, Juillet-décembre 1995. pp. 371-387.

This paper attempts to prove that, rather than Egyptian influence, Greek sequence of metonymies can explain the sense-change from "young branch" to "sack" and "gift", then "extra-payment", and, perhaps, "tax". Some papyrus-readings and restorations are corrected., Plutôt que par une influence égyptienne, l'auteur explique par un enchaînement de métonymies le passage du sens de ces mots de «rameau vert» à «sac» et «cadeau», puis à «versement supplémentaire», et de là, peut-être, au sens de «taxe». Correction de lectures et de restitutions dans plusieurs papyrus., Perpillou-Thomas Françoise. Sur les emplois de θαλλός, θαλλίον à l'époque romaine et byzantine. In: Revue des Études Grecques, tome 108, Janvier-juin 1995. pp. 1-6.